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Citation de Didili


Didili
20 décembre 2014
Le grand amant

Quel amant j'ai été !
A chanter fièrement la splendeur de l'Amour,
La souffrance, le calme et l'émerveillement,
Le désir sans limites, et le repos tranquille,
Et tous les doux noms qu'inventa l'homme, trompant le désespoir

Aux courant aveugles et chaotiques qui entrainent a
Au hasard nos cœurs, le long de la vie obscure.
A présent, avant qu'un vain silence ne tombe
Furtif sur ces querelles, je voudrais tromper la Mort endormeuse

Et que ma nuit soit connu pour l'étoile
Qui éclipsa tous les soleils de tous les jours des hommes.
Je veux, d'un chant immortel, couronner
les êtres que j'ai aimés, qui m'ont donné, les ayant forcés avec moi,
De grands secrets, qui ont vu à genoux dans le noir
Ineffable dieu des plaisirs.
L'amour est une flamme : - nous avons éclairé la nuit du monde.

Une ville : - Nous l'avons bâtie, eux et moi.
Un empereur : - nous avons appris au monde à mourir.
Aussi,pour leur cher salut, avant d'aller plus loin,
Et pour la noble cause de la grandeur de l'Amour,
Et pour la jeunesse de cette foi, je veux écrire ces noms,
Ces noms d'or immuable, aigles, flammes hurlantes,
Et brandir bien haut, pour édifier les hommes.
Une bannière qui brave les générations, brûle
Et se consule sur l'aile du Temps, épars, étincelante.

Ce que j'ai aimé, le voici :
les porcelaines blanches, qui rayonnent
cerclées de bleu ; la poussière impalpable et féérique ;
Les toits mouillés sous les réverbères ; la croûte dure
Du pain ami ; les mets aux saveurs multiples ;
L'arc en ciel ; et l'âcre fumée bleue du bois ;
La pluie brillante en gouttes dans la tiédeur des fleurs,

Les fleurs aussi, se courbant au soleil,
Et rêvant des phalènes qui les boivent sous la lune ;
Et puis la fraîcheur tendre des draps, où bien vite
Les soucis s'en vont ; le baiser rude et mâle
Des couvertures ; bois rugueux ; cheveux flottants,
Epars et clairs ; amas bleu de nuages ; la beauté aiguë,

Indifférente d'une grande machine ;
La bienfaisance de l'eau chaude ; la douceur des fourrures,
La bonne odeur des vêtements anciens ; et encore
L'odeur réconfortante des doigts amis,
le parfum des cheveux, et les senteurs moisies traînant
Parmi les feuilles mortes et les vieilles fougères ...
Noms aimés,
Et mille autre qui surgissent ! Flammes royales ;
Rire à fossettes de l'eau douce, du robinet ou de la source ;
Creux dans le sol et vois qui chantent ;
Voix qui rient aussi ; et la souffrance du corps,
Vite apaisée ; et le profond halètement du train ;
Sables fermes ; la mince frange grise de l'écume
Qui brunit et disparait lorsque la vague se retire ;
Les pierres lavées, gaies pour une heure : la froide
gravité du fer ; l'argile terreuse, moite, noire ;
Le sommeil ; les sommets ; les pas perdus dans la rosée,

Les chênes et les marrons bruns, luisants et neufs,
Les bâtons sans écorce ; l'éclat des flaques parmi l'herbe ;

Tout cela, je l'ai aimé. Et tout cela s'en ira à l'heure indécise,

Et ma passion ni mes prières ne pourront faire
Qu'avec moi je les garde, franchies les portes de la Mort
Ces chses déserteront, me fuiront avec un regard traître,
Brisant le beau lien qui nous unit, livrant à la poussière
Ces serments de l'Amour et son pacte sacré.

Oh je sais bien qu'un jour je m'éveillerai
Pour donner à nouveau ce qui me restera d'amour trouver.

D'autres amis, aujourd'hui inconnus...
Pourtant ce qui m'est le plus cher
reste ici, et change, et se brise, vieillit et s'envole
Aux quatre vents, et quitte les cerveaux
des hommes et finit par mourir,
Rien en demeure.

Ô chers amours, Ô mes beaux infidèles, voici encore
Un don ultime : un jour, dans bien longtemps des hommes
Vous verront des amoureux vous loueront :
" Que j'aime tout cela ! " - alors vous pourrez dire " Lui nous aima".


James Edwin Rooke
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