Marguerite. Mar-gue-ri-te. Il faut que je l’articule, ce prénom, que je le mâche, que j’en imprègne mes joues, mon palais, pour me rappeler qu’elle a existé, qu’elle a trente-deux ans, qu’elle ne m’a jamais dit « maman ». Camille m’a dit. A son mari, à son fils, jamais elle ne parle de moi. Elle serre les lèvres, elle crispe les mains. Personne ne prononce plus le nom de Jeanne. Jamais. (p. 19)