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EAN : 9782882533937
Luce Wilquin (24/08/2009)
3.79/5   7 notes
Résumé :
Maman Jeanne est une femme simple qui a connu la condition commune qu'ont vécu et vivent encore tant de femmes, autrefois, maintenant, ici et ailleurs. Mariée à un négociant en spiritueux choisi par son père, elle se retrouve rapidement veuve avec trois fils dont l'un lourdement handicapé.
Elle se placera comme bonne chez un curé pour subvenir aux besoins des siens, hébergés par sa belle-famille et c'est alors que tout basculera.
Jeanne est une femme s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Après Nuage et eau, que j'avais beaucoup aimé, Daniel Charneux a publié ce très court et simple roman, pourtant d'une densité très touchante. C'est le roman d'une femme déshéritée, dépossédée du peu qu'elle a eu, et pendant si peu de temps : une enfant née d'un amour interdit, qu'elle croyait authentique. Une femme du siècle passé, d'avant la guerre de 14, d'abord soumise à son père puis à son premier mari, qui lui a donné trois garçons avant de mourir prématurément et d'obliger Jeanne à se mettre « en service » pour assurer la subsistance de ses enfants. C'est ainsi qu'elle est devenue bonne du curé. Un curé, c'est censé être juste, droit, sincère… Jeanne lui a fait confiance, elle lui a toujours été fidèle, même quand elle a dû quitter le presbytère…

Avec une grande économie de moyens, Daniel Charneux raconte l'histoire de cette femme simple, soumise aux hommes, à la religion, à une époque où les femmes avaient peu de droits et sûrement pas droit à la parole. Une femme dont la vie a été dure, d'ailleurs est-ce une vie, elle ne sait en parler qu'en mettant le mot en italiques. Une femme mise entre parenthèses, une femme effacée, oubliée. Ca m'est difficile d'en dire beaucoup, la fin est bouleversante, ce roman m'a fait penser à Chercher Sam, de Sophie Bienvenu, ou encore Les Demeurées, de Jeanne Benameur, avec des différences, bien sûr. Il montre aussi l'étendue du talent et des centres d'intérêt de Daniel Charneux, et son regard plein de sensibilité sur le réel.
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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L'histoire est très triste, très prenante, et suffisamment bien écrite pour que notre empathie fasse son travail et que le personnage soit crédible.
Daniel Charneux nous propose ici son cinquième roman. Comme les précédents, il est empreint de beaucoup d'humanité. L'auteur remonte le temps et conduit le lecteur dans la première partie du XXème siècle chez une femme humble, courageuse, complètement soumise, victime du qu'en-dira-t-on et d'une société « bien pensante » mais qui ignore le sens de la justice sociale.
Une belle réussite !
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le court roman m'a frappée comme la gifle que j'aurais aimé donner à ces gens-là pour les secouer un peu, les obliger à regarder Jeanne comme un être humain; à Jeanne aussi peut-être pour qu'elle comprenne qu'elle n'est pas un mouton, qu'elle doit se défendre... Et puis ce titre, si douloureux...
L'écriture est remarquable de vérité: un long monologue, parfois incohérent, rarement entrecoupé de ce qu'on est bien obligé d'appeler de brèves "didascalies"...
(suite sur mon blog)
Lien : http://artetlitterature.blog..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Marguerite. Mar-gue-ri-te. Il faut que je l’articule, ce prénom, que je le mâche, que j’en imprègne mes joues, mon palais, pour me rappeler qu’elle a existé, qu’elle a trente-deux ans, qu’elle ne m’a jamais dit « maman ». Camille m’a dit. A son mari, à son fils, jamais elle ne parle de moi. Elle serre les lèvres, elle crispe les mains. Personne ne prononce plus le nom de Jeanne. Jamais. (p. 19)
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Alors, pendant que j'étais chez les soeurs, j'ai cherché une famille pour le garder, mon petit. J'ai écrit à Fémie, une amie que j'avais au village voisin, oui, je lui ai demandé si elle connaissait quelqu'un qui voudrait bien reprendre mon petit pour vingt francs par mois. J'irais en service, je travaillerais pour payer sa pension.
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