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Citation de Eric75


Un mois s'était écoulé depuis que mon père m'avait fait appeler quand survint finalement l'heure de sa mort. Mon frère, qui mériterait mieux le titre de bourreau, fit la sourde oreille à mes suppliques ; refusa d'honorer sa promesse et me défendit la porte de la maison paternelle. Il se borna à m'offrir quatre cents ducats pour m'en retourner aux Pays-Bas et m'arranger là-bas à ma guise. Sans savoir à qui demander réparation pour le tort qui m'était fait, tout affligé de mon chagrin, je m'en revins à Alcalà pour y voir ma bien-aimée et l'implorer pour qu'elle consentît à m'attendre. Tout en chevauchant, atteint dans mon jeune amour-propre, je fis le projet de retourner à Amsterdam auprès de mes oncles, pour qu'ils m'aidassent à trouver fortune, afin d'épouser dona Mencià dans le giron et la paix de la Sainte Église catholique apostolique et romaine.
J'escaladai son balcon à minuit et lorsque je lui contai ma mésaventure, elle s'affligea, poussa force lamentations et soupirs, me serra et me baisa sans manières, avec tant d'amour sur les lèvres qu'en dépit de mes honnêtes desseins et manières, je succombai sous ses larmes et la chaleur contagieuse de son corps, et je finis par lui dérober son honneur, sans qu'elle me fît résistance ; de quoi on peut conclure que le dessein des hommes est une chose et la volonté de Dieu une autre.
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