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Citation de enkidu_


La critique romantique du monde moderne vise la prétention de la science à gouverner les peuples, alors qu’elle est incapable de comprendre la souffrance de l’âme humaine. La science est dénoncée comme une pensée sans sagesse. Elle crée un monde déshumanisant, désenchanté par la disparition de la religion, reléguée au rang de superstition. Tourgueniev caricature son héros, Bazarov, dans Pères et fils, comme un adepte fanatique du scientisme, un utilitariste convaincu. Flaubert fait de même avec le pharmacien Homais.

Un autre versant des critiques contre le monde moderne s’entend aussi chez Marx, lorsqu’il reproche à la bourgeoisie d’avoir « noyé l’héroïsme dans les eaux glacées des calculs égoïstes ». Ce que Sombart, Oswald, Spengler, Jünger et autres intellectuels allemands du début du XXe siècle vont mépriser au plus haut point, c’est la lâcheté bourgeoise qui consiste à s’accrocher à la vie, à ne pas vouloir mourir pour des idées. Sombart utilise le terme de konfortismus pour décrire la mentalité bourgeoise. Heidegger part en guerre contre l’Amérikanismus, qui vide selon lui l’âme européenne. L’image du bourgeois paisible devient celle d’un lâche, aux antipodes du héros prêt à sacrifier sa vie. L’Occident est médiocre car il donne à chacun la possibilité d’être médiocre, selon l’écrivain nationaliste allemand Arthur Moeller van der Bruch. L’Occident est une menace car il diminue la valeur de toute utopie.
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