Daniel Elmiger

La féminisation du lexique permet d’éviter des problèmes syntaxiques qui se posent lorsque le genre d’un nom commun de personne n’est pas en accord avec le sexe d’une personne donnée. Il s’agit surtout de questions d’accord qui se posent lorsqu’un terme comme le professeur s’utilise à propos d’une femme. Ce même point avait déjà été relevé par Lyons (1968) : « ni

Après avoir acquis l’égalité des droits civiques, les femmes revendiquent une place active dans la société, en faisant valoir leurs expériences et leurs connaissances, mais aussi en tant que chercheuses et scientifiques qui induisent par leur vision féminine une remise en question des points de vue traditionnellement masculins. La recherche devient ainsi engagée et engageante puisqu’elle sert de moyen pour promouvoir 35 certaines revendications politiques et linguistiques visant l’égalité des sexes.

Même si la féminisation de la langue ne concerne que les noms communs de personne, il semble utile de tenir compte, dans une description initiale du fonctionnement du genre, de l’ensemble des substantifs. D’une part, cela permettra de mieux montrer la spécificité des noms communs de personne (par rapport aux autres noms), et d’autre part, il s’avèrera que la frontières [sic] entre « personnes » et « non-personnes » n’est pas très facile à tracer.

Selon Rey-Debove (1998), la correspondance entre sexe biologique et genre grammatical se manifesterait en français dans 95 % des noms communs de personne. Larivière (2000b : 16) en conclut : « Donc, la féminisation de tous les titres s’impose, de façon incontournable, comme nécessité linguistique dans les langues où le genre est une propriété du nom. »