Créateur mon frère, je n'ai plus rien à te dire mais ce qu'il me reste à faire, c'est de te rire au coeur.
Créateur mon frère, si de ton oeil s'écoule une larme sincère n'essuie pas ton visage : laisse le vent faire.
Créateur mon frère, la poétique est un réalisme qui dépasse tous les « ismes », parce qu’elle est un prisme nécessaire pour diffuser la lumière à nous autres humbles éphémères.
(p. 79)
Joindre au verbe qui déchire, l'image qui, elle aussi, sait dire !
créteur, mon frère, respecte le naïf, cet inculte riche de toutes les cultures non apprises.
Créateur mon frère, Dieu ton père joue avec toi un jeu plus que sévère, mais rappelle-toi ces mots simples et sincères : créateur mon frère, avant que sur ton cou la lame ne tombe, fais quelque chose de ta fragilité!
Créateur mon frère, mourir pour renaître, c'est sentir au moins une fois dans sa vie la profonde subtilité du parfum de l'humus qui en automne s'exprime au plus.
(p. 64)
Clou mon frère fou, ta souffrance est lame de fond, que seule la mer peut comprendre par affinité.
Chez Daniel Pons, il y a sûrement beaucoup à dire de ces espaces apparemment inhabités, de ces graphismes en attente, de ces choses sur lesquelles, semble-t-il, aucun regard ne s’est jamais posé auparavant. En bref, tout un univers dont la pureté, et j’aime et j’ose dire la beauté, aurait quelque chose de spectral s’il n’était caractérisé, également, par une intense réalité : celle que l’auteur confronté à lui-même souhaite nous faire percevoir.
« L’oxygène » de la photographie est là aussi. Trop de gens épris de grandeur voudraient nous le faire oublier… et même nous l’interdire !... N’est pas encore né celui qui voudrait nous en priver.
(Jean Dieuzaide, p. 101)
Créateur mon frère, tout ce qui vit est fragilité qui vibre.
(p. 55)