Avant d'examiner les oeuvres d'art décoratif créées par les indigènes habitant les terres océaniennes, et pour en bien comprendre les caractères distinctifs, il est bon de se rappeler que ces terres étaient habitées par des hommes de race et de civilisation fort différentes. C'est d'abord la race mélanésienne, restée jusqu'à nos jours la plus arriérée; composée d'individus de taille moyenne, au visage grossier, aux cheveux d'apparence laineuse, très foncés de peau, elle peuplait la Nouvelle Guinée, la Nouvelle Bretagne, les îles Salomon, Santa-Cruz, les Nouvelles-Hébrides, la Nouvelle-Calédonie.
SI l'on jette un coup d'oeil sur les races indigènes qui peuplent actuellement l'immense continent américain, on voit qu'il n'en est guère où n'apparaissent encore des manifestations du goût artistique. Toutes pratiquent à peu près les mêmes arts mineurs, toutes ont le goût de l'ornement et de la décoration des objets usuels, mais à des degrés très différents et suivant le milieu dans lequel elles vivent.
C'est un art tout différent qui peut se rencontrer dans les immenses régions du Brésil et dans celles des Guyanes, où l'influence de la civilisation incasique ne s'était pas fait sentir. Les nombreux peuples qui vivent le long des fleuves dans la forêt brésilienne n'ont jamais eu une civilisation très avancée.
La sculpture est la forme d'art la plus développée en Océanie, mais la statuaire y demeure très inférieure. On n'y trouve guère que des statuettes, presque toujours en bois; elles représentent généralement des personnages humains et sont traitées sans souci des proportions ni de la forme.