Pendant ce temps, pour nous, jeunes femmes aux penchants gravides, l'histoire nous fertilisait d'une chrysalide morte figée au centre d'un utérus vorace. Chaque soupir qui écartait nos lèvres étroites donnait à ce ventre en gésine l'illusion d'une croissance éternelle d'où, un jour, au rebord de nos bouches, apparaîtraient des ailes. Mais la chrysalide restait froide. Combien d'étreintes, combien d'oublis fallait-il traverser, sans entendre une fois le froissement léger du papillon !