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Citation de DavidG75


La piste des Charbonniers, une fois que l’on s’y est engagé, il faut la gravir tout entière même avec des sacs très lourds, beaucoup trop lourds. Mais qu’est-ce que vous avez mis, là-dedans ? Des pierres ? Oui, justement, des pierres ! Les Charbonniers, ce nom, pourquoi ? Mais parce que tout se referme, s’obscurcit et se gâche, s’empile, se consume, tout va vers l’œuvre au noir d’où rien de bon ne sortira si ce n’est le grand gel des formes, des élans, des désirs. Paroles tranchantes, lancées sans précaution, touchant la cible. Démesure, intrusion, délation, colportage. Mal dégrossis, les langues et les cœurs se heurtent à la façon des pans de glace. Tous capturés dans l’embâcle, emportés dans la débâcle. Les espérances : saccagées. La pierre monte, le gel, la carapace. Hivernage. Le hameau calfeutré. La nuit tombe vite et l’éclairage n’est pas bon. Les mois glissent et se poussent avec les chiffres des jours qui tiennent les comptes comme ils peuvent. À la fin du plus court des mois, les bêtes recommencent leurs échanges et leurs batailles au creux des arbres, sous les rochers. Sur les chemins, les pas s’écrivent : les fins sabots, les quatre griffes, les trois petits points des pattes, là, comme deux haricots en face l’un de l’autre, c’est une chèvre, elle s’est égarée ! C’est un mouflon, un bouquetin ! De légères griffures, des frôlements et par-dessus, les croisillons des semelles qui écrasent les traces d’oiseaux, les crevasses des bottes enfoncées.
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