J’ai voulu enquêter sur ce que les hommes avaient réussi à savoir sur la nature du temps et ma conclusion fut décourageante : jamais hommes si doctes ne dirent autant d’âneries sur d’autres sujets que la somme d’âneries que les philosophes ont dites sur le temps. En se jetant dans le vide, ces hommes sensés ont essayé d’expliquer ce qu’est le temps et ils se sont égarés sur des chemins scabreux au bout desquels on peut admirer leur capacité à garder leur cohérence avec leurs autres affirmations, mais qui ne font nullement la lumière sur la question initiale, à savoir comment être sûr qu’une minute est bien équivalente à une autre minute.