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EAN : 9781095115107
Yovana (20/10/2017)
3.65/5   20 notes
Résumé :
Tomás, ingénieur à la retraite, mène une vie bourgeoise à Bogotá. Il est de ceux qui ont eu la chance d'allier métier et passion. La mécanique est son royaume. Sa femme Regina, quant à elle, a régné en maître sur leur vie de famille.

Abordant sereinement la dernière partie de son existence, notre narrateur le dit sans fard : c’est un homme heureux. En rédigeant ses mémoires, il nous livre l’ingrédient clé de sa recette toute personnelle du bonheur : l... >Voir plus
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Le héros de ce roman,Tomás, peut surprendre, agacer ou profondément déplaire, mais ne peut en aucun cas laisser indifférent. Un type que je ne voudrais surtout pas avoir comme mari, ni comme ami, mais volontiers comme associé ou collègue de travail ( vous comprendrez le pourquoi, si vous aurez l'occasion de lire le livre). En tout cas en fiction il m'a superbement séduite, avec une intelligence et une lucidité frôlant le loufoque, une logique impeccable qui m'a fait passer un très bon moment.
Donc ce Tomás, vingt-quatre ans, perfectionniste et workaholic, après des études d'ingénieur aux E.U., y est embauché par un entrepreneur colombien pour monter une chaîne de production à Bogotá. Ça tombe bien puisque il en est originaire et voudrait y retourner. Mais idéaliste comme il est, “la manière d'être latine, tropicale et colombienne” va le projeter de haut........il accepte en silence les règles du jeu.
-“Des années plus tard, j'ai pu tirer l'enseignement le plus important et le plus utile de cet imbroglio. Il faut faire proprement le sale boulot”. -
Nous sommes en 1964, il nous raconte les faits, trente-quatre ans après, en 1998, alors qu'il est déjà à la retraite et.........Des faits qui malgré lui, iront jusqu'à décider de sa vie privée, un piège qui durera vingt-cinq ans et qu'il acceptera toujours en silence, jusqu'à ce qu'il découvre qu'il peut être heureux ! En route, il nous abreuve de réflexions intéressantes sur la complexité de l'être humain et le temps et nous régale avec un portrait au vitriol des riches bourgeoises de Bogotà, -dont fait partie sa femme 😆-, qu'il peinturlure d'une satire sociale féroce, valable pour d'autres pays y compris d'Europe ! Truculent !
En faites ce Tomás est loin d'être un spécimen, pour ce qu'il est, et a vécu; c'est uniquement la lucidité avec laquelle il le raconte, qui pourrait le faire croire; sinon chacun trouvera un peu de soi dans lui, sa logique et son vécu. le mérite ici revient amplement à la forme, une prose sec et concise, pleine d'humour et bien sûr à la traduction .
Un livre qui vous fera réfléchir tout en vous intriguant et amusant, que demander de plus ! Mais attention à Tomás le manipulateur 😄!
Je remercie Les Éditions Yovana et NetGalley pour l'envoie de ce livre délicieux !

« ....découvrir que l'on peut être heureux est plus important que le bonheur lui-même. »
« La recette du bonheur n'existe pas.»
«L'homme qui a l'âme en paix n'est importun ni à lui-même ni aux autres. »(Epicure)


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L'homme heureux, c'est Tomás. La petite cinquantaine, jeune retraité, cet ingénieur de formation vivant dans la Bogotá de la fin des années 90 coule des jours paisibles et sereins. Plus encore, on peut carrément dire qu'il nage en plein bonheur... depuis qu'il a tué sa femme, Regina, avec qui il était marié depuis 25 ans. C'est lui-même qui nous avoue, sans le moindre remords, son crime parfait. Rédigeant ses mémoires, il nous y raconte sa vie, son travail, son mariage, le paradis que constituait son travail et l'enfer qu'était sa vie vie pendant ses années de mariage. Quoique, pour être exact, il faut préciser que Tomás, pendant ces 25 ans, n'a pas souffert, ou plutôt, ne se rendait pas compte qu'il souffrait, mais qu'il a brutalement pris conscience de son triste sort, de son oppression, de son aliénation à la volonté de Regina, lors du mariage de sa fille. Réalisant tout à coup qu'après le départ de leurs enfants, il allait se trouver pour le restant de ses jours seul à seule avec sa femme, il comprit que cela lui serait insurmontable, et décida de l'éliminer.
Quoi, pareille extrémité après 25 ans ? Reprenons : en 1964, tout juste diplômé, Tomás ne comprend dans la vie que le fonctionnement des machines qui, contrairement aux humains, sont transparentes, prévisibles, claires, objectives, précises et surtout, sincères. Embauché dans l'entreprise dirigée par la famille de Regina, il ne tarde pas à tomber dans les filets de cette dernière. Passionné par son travail, prenant son désir pour elle pour de l'amour, il se laisse épouser par cette chasseuse de mâle reproducteur docile. Passif et sans personnalité, Tomás passe, sans s'en apercevoir, sous la coupe de Regina, reine-mère de fer habillée de velours : « Sans exercer un autoritarisme explicite, Regina contrôlait son entourage de façon absolue. Rien ne lui échappait. Elle menait par le bout du nez les gens qui l'entouraient et elle imposait sa volonté avec une force si irrésistible qu'elle pouvait s'octroyer le luxe d'avoir de bonnes manières et de faire preuve de courtoisie ». Jusqu'au jour de LA révélation, lorsqu'il comprend qu'il est le jouet, l'objet, la chose façonnée de toutes pièces par Regina, et que ce Tomás-là ne correspond pas le moins du monde à celui qu'il croit ou voudrait être, et en tout cas pas à sa conception de l'homme heureux. Cette révolution tout intérieure enclenche l'engrenage, parfaitement construit, de sa froide vengeance.
Et Tomás de nous démontrer, à nous, ses lecteurs et partant, complices, le raisonnement rigoureusement scientifique qui l'a conduit à la conclusion que, mieux que le divorce ou le suicide, l'assassinat de sa femme, en réalité un acte de légitime défense, serait la clé de son bonheur.

Emaillés de réflexions philosophiques enrichissantes sur la nature humaine, le bonheur, le langage et le temps (parfois dispensables pour ces dernières), ces mémoires d'un personnage totalement amoral, perfectionniste et guidé sa vie durant par l'efficacité pure, sont aussi ironiques que jubilatoires. Satire vitriolée de la haute bourgeoisie colombienne qui voue un culte à l'argent, aux apparences et à ce qui est à la mode (cela m'a d'ailleurs fait penser aux romans de Claudia Piñeiro), ce roman est servi par une prose chirurgicale à hauteur teneur en humour caustique... et en manipulation. A ton avis, ami lecteur, dans le match Tomás vs Regina, qui est la victime et qui est le bourreau ?

En partenariat avec les éditions Yovana, via le réseau NetGalley.

Et merci à Bookycooky de m'avoir conseillé cette lecture! :-)
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Je suis vraiment triste que Chlouska ait disparu de beubeulio. On aimait bien s'envoyer des mots doux, parler de structuralisme, de déconstruction positive, de crème et de babeurre, ainsi que de Teilhard de Chardin -confession qu'il alla jusqu'à me révéler une facette de l'enfance de la pauvre petite méduse. En hommage à son âme aujourd'hui réincarnée sous une forme encore méconnue, j'aimerais lui adresser un extrait ciblé à travers lequel elle pourra peut-être reconnaître nombre des travers de ses compagnes méduses :


« Pour l'auteur jésuite [Teilhard de Chardin donc, bande de glands] -et là, le filtre de l'oubli me pousse à simplifier-, la création entière se dirige vers une convergence totalisatrice : le point Oméga. Il n'indique pas quand pourrait se produire le phénomène, ce qui lui vaut d'être accusé de panthéisme pour certaines de ses explications. Selon les Teilhardinistes eux-mêmes, il s'agit d'une version spiritualiste de toute la création, opposée, en quasi-symétrie, au matérialisme historique de Marx, très en vogue à l'époque.

Ni Diva ni Regina n'accrochèrent à la mode marxiste. En revanche, celle de Teilhard leur convint parfaitement. Elle satisfaisait leur besoin de se sentir à la page, terme équivalent sur le plan intellectuel au ceci est vraiment indispensable de nos jours sur le plan matériel. Une théorie complexe qui se prêtait à la pédanterie et qui ne les questionnait pas sur leur accumulation de capitaux.

[…]

Après deux années de Teilhard de Chardin,Diva se tourna vers le structuralisme, fut parallèlement la maîtresse de son premier analyste, puis consulta un second psychanalyste recommandé par son fiancé et finit par perdre tout son intérêt pour le philosophe qui, une fois passé de mode, tomba dans un oubli total.

Sous l'aiguillon de son petit diable, Regina abandonna elle aussi progressivement Teilhard de Chardin, le laissant littéralement à son point Oméga. »


En vrai, l'histoire parle moins de Teilhard de Chardin que de la vie conjugale du narrateur qui, grand mal l'en prit, mit sa passion pour la mécanique au service d'une boîte dirigée par la dynastie familiale des Garcia. C'est ici qu'il rencontra la secrétaire Regina et que celle-ci, de dix ans son aînée, réussit à l'attirer dans les filets du mariage alors qu'il n'avait que 24 piges. « J'ignorais alors qu'à vingt-quatre ans, un homme désire à peu près n'importe quelle femme. » Oh ben ça c'est vilain, moi qui croyais qu'à l'époque j'avais réussi à pécho mon mec par le moyen de mes charmes exceptionnels, de mon intelligence exquise et de mon humour démesuré, me voilà coïte.


Bref, Tomas nous dit que le problème, ce n'est pas qu'il n'ait jamais aimé sa femme, ça on peut le supporter et même s'en accommoder tranquillement –tellement de couples sont dans cette situation ! non, le vrai problème c'est plutôt d'avoir été toute sa vie façonné et soumis au désir de contrôle d'une femme rendue elle-même totalement malléable par l'esprit de son temps, par son amie, la vipère Diva, et par un nombre incroyable d'idées mal assimilées. Et de tout ça, Tomas ne s'en est rendu compte que bien trop tard, obnubilé sa vie entière à réparer des montres, à travailler sur ses machines et à réfléchir à la nature du temps. « Puisque la montre à ressort saute et s'arrête et puisque le temps coule, quand la montre donne-t-elle l'heure exacte ? Seulement quand elle saute ou seulement après avoir sauté ? »


Mieux vaut tard que jamais, pas vrai. le reste de l'histoire, on va pas le révéler, décrit la façon dont Tomas manigança très mécaniquement la mort de sa femme. Sur un ton habilement cynique, pour ne pas dire autiste, Tomas entrecoupe son récit conjugal de digressions sur le bonheur et la nécessité de ne rien connaître de soi (ce dont l'avait pourtant préservé sa meuf), sur l'invasion contemporaine de la musique dans toutes les sphères de notre existence, sur la culture en tant qu'objet de consommation, sur les régimes alimentaires, sur les montres, et j'en passe des vertes et des pas mûres. C'est un peu méchant, tout en retenue, comme si on écoutait le récit d'un de ces vieillards qui a connu l'époque où l'eau courante n'existait pas, des gars à qui on ne la leur fait pas, qui n'ont même plus envie d'être mordants ni corrosifs, qui cultivent leur petit jardin et qui s'en contentent avec un sourire tranquille -et peu importe que cette terre abrite une dizaine de cadavres ou les quelques semis nécessaires à la survie.
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Mécanique d'un homme heureux :
Tomas ingénieur en mécanique est un homme heureux! Il est à présent à la retraite après avoir travaillé 30 ans pour l' « Entreprise » Il coule à présent des jours heureux à Bogota, se consacrant à sa passion :réparer de vieilles montres . Il décide magnanime de nous confier sa recette du bonheur . Pour cela il commence à rédiger ses mémoires . Dès les premières pages il nous dévoile son secret: Il a tué sa femme Regina après 25 ans de mariage …
Commence alors la narration détaillée des semaines et des mois avant et pendant son mariage . le tableau de la haute société aisée colombienne , du mode de pensée et de vie de sa femme et de ses amies engluées dans leur argent et leur désir de paraitre à la page … et surtout la narration de son « calvaire » , calvaire dont il n' a pris conscience qu'après 25 ans de mariage ! Sa femme telle une Reine a toujours tout régenté , créant de toutes pièces le Tomas qu'elle souhaitait jusqu'au jour où il a décidé d'agir .
Un début prometteur , un style alerte, un sujet intriguant tout allait bien et puis catastrophe l'auteur a fait de son personnage un homme bizarre féru de mécanique et d'horlogerie mais surtout adepte des syllogismes . Certes j'ai assassiné ma femme mais comme j'étais la victime et elle le bourreau , j'ai donc agi en état de légitime défense …..
Ont suivi de belles phrases philosophico-sociologiques saupoudrées d'une petite pointe d' un humour grinçant qui ne m'a pas fait rire , de beaucoup de sarcasmes et de mépris pour la gente
féminine . Quoique ce mépris ne concerne t'il pas aussi Tomas? .. va savoir ce que l'auteur voulait nous dire !
Au final une lecture décevante , un homme faible manipulé certes mais qui s'est trouvé bien d'être manipulé pendant trop longtemps . Dario Jaramillo Agudelo un auteur colombien qui me laisse perplexe mais pas conquise .
Un grand merci aux Editions Yovana via Netgalley pour cette découverte .
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D'emblée, le ton est donné quand Tomas, le narrateur, apprend à son lecteur qu'il est à présent un homme heureux depuis qu'il a tué sa femme.
Eprouvant le besoin irrépressible de coucher sur le papier cette expérience pour le moins dangereuse, il va se plonger rétrospectivement dans son passé pour justifier son acte et raconter comment, jeune ingénieur mécanicien passionné par les rouages des machines, il s'est laissé piéger par une femme déterminée à se faire épouser .
Tout au long des 25 années qu'ont duré son mariage, Tomas a accepté d'être "régenté" par son épouse au prénom prédestiné de Regina. Aux mécanismes bien huilés des machines qui faisaient tourner son usine, répondait les engrenages sans failles de sa vie quotidienne dirigée par une épouse à l 'efficacité envahissante, perfectionniste et dirigiste. Tomas a accepté cette situation avec ce que l'on pourrait considérer comme un certain soulagement, puisqu'il pouvait se consacrer tout entier à sa passion pour la mécanique sans s'investir dans une vie privée totalement prise en mains par son épouse.
Jusqu'à ce qu'un jour, un incident mineur, constitue le grain de sable dans le rouage et l'amène à se remettre en question ...
Alors que j'ai entamé cette lecture avec amusement, et je dois dire une certaine sympathie pour le héros, au fil des pages, je me suis sentie de plus en plus mal à l'aise devant le comportement du narrateur qui expose avec un calme glaçant comment il en est venu à la certitude que son épouse devait cesser de vivre.
Bien sûr, la personnalité de Regina peut paraître insupportable mais comment ne pas s'interroger sur l'absence totale de communication dans un couple qui a duré plus de deux décennies et a élevé deux enfants ? Peut-on vivre si longtemps ensemble sans que les adaptations nécessaires à la vie commune , ne gomment les aspérités des époux ? Un couple composé d'une femme dominatrice et hyperactive face à un mari passif semble plus représenter une caricature que traduire une réalité qui est toujours infiniment complexe.
Cette fable cruelle laisse perplexe sur le but recherché par l'auteur. Humour noir ? Certainement pas car à aucun moment on n'a envie de rire, et je dirai même pas de sourire.
Mise en garde destinée aux épouses abusives ? (Diable, je me sens visée car il m'est arrivée de servir une assiette à mon mari dans un dîner , de préparer sa valise avant un voyage d'affaires et même , comble de l'horreur, organiser les vacances communes !)
Confession fantasmée d'un homme rêvant de passer à l'acte et ne peut le faire que sous le couvert de la fiction ?
La porte est ouverte à l'interprétation et aux questions multiples posées par cet ouvrage dérangeant ponctué de digressions philosophiques intéressantes, notamment sur la nature du temps et sa mesure.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Quand on a les bons outils, il est très facile de faire le diagnostic du fonctionnement d’une machine. Mais rien n’est plus difficile pour moi que d’évaluer les êtres humains. J’admets ma coupable ignorance en ce qui concerne la nature et le fonctionnement de l’espèce hétéroclite à laquelle j’appartiens. Je suis toujours ébahi que certains, comme Regina, puissent dire « Moi, je connais les gens ». Il ne me semble pas sérieux d’essayer de codifier les êtres humains, de les classer, ni même de chercher une logique dans leurs comportements.
Et plus je tente d’approfondir la connaissance que j’ai de quelqu’un, moins je le comprends.......sans aller si loin, dès que je plonge en moi-même, dans mon passé, dans l’esprit de celui que je fus, dans mes penchants comme dans mes phobies, je me trouve de moins en moins clair, de moins en moins prévisible.
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Diva répliqua :
— Comment peux-tu nier que la philosophie est une science ?
Je pris ma respiration et lui répondis :
— Je peux l’expliquer. Une machine, cela relève de la science. Si on la démonte, il n’y a qu’une seule façon de la remonter pour qu’elle fonctionne à nouveau. Ça, c’est de la science. Ça, c’est de la précision, c’est quelque chose que l’on conçoit avec l’esprit et qu’on réalise avec les mains. À l’inverse, comment des explications si diverses, incohérentes, imprécises et contradictoires, toutes invérifiables, et qui plus est, englobent toute la Création, peuvent-elles être scientifiques ? Cela relève du délire, du pur délire, sans aucune intervention manuelle.
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La structure intime de la grammaire me semble insuffisante parce qu’elle limite la compréhension de la quintessence la plus insaisissable du temps, elle dresse un rempart supplémentaire face à la possibilité de la saisir. Pourquoi, en effet, la grammaire ne laisse-t-elle qu’aux seuls verbes le soin d’indiquer le temps, ce temps qui se décompose en seulement trois portions : deux qui n’existent pas – le passé et le futur – et l’autre, insaisissable ? Pourquoi seulement les verbes ? Les substantifs inconstants – les choses, les animaux, les personnes –, les adjectifs qui pâlissent telles de vieilles peintures, et même les prépositions qui s’échangent et nous transforment – du « de » au « pour », de « avec » à « sans » –, ne devraient-ils pas tous pouvoir marquer cette variation du temps dans ses déclinaisons impensables ?
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J’ai voulu enquêter sur ce que les hommes avaient réussi à savoir sur la nature du temps et ma conclusion fut décourageante : jamais hommes si doctes ne dirent autant d’âneries sur d’autres sujets que la somme d’âneries que les philosophes ont dites sur le temps. En se jetant dans le vide, ces hommes sensés ont essayé d’expliquer ce qu’est le temps et ils se sont égarés sur des chemins scabreux au bout desquels on peut admirer leur capacité à garder leur cohérence avec leurs autres affirmations, mais qui ne font nullement la lumière sur la question initiale, à savoir comment être sûr qu’une minute est bien équivalente à une autre minute.
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Les romans sont une thérapie, principalement pour leurs auteurs. L’imagination est une maladie qui se soigne avec l’art, avec la peinture, avec la musique. Lorsqu’un individu a de l’imagination, il tend vers la schizophrénie, si de surcroît il pense les pires choses du genre humain, son art passera par le roman. Je refuse d’être un personnage de roman, je préfère m’en remettre à un Dieu infiniment sage, infiniment raisonnable.
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