Si John F. Kennedy, nouveau président des Etats-Unis, est d'abord réticent à venir à la rescousse, c'est qu'il suppose que le slogan de "l'Afrique aux Africains" ouvrira des portes aux investissements et aux affaires de l'Amérique. Salazar lui dit calmement que s'il n'aide pas un allié anticommuniste convaincu comme le Portugal, son gouvernement se verra obligé de fermer la base aérienne centre Atlantique des Açores. La politique américaine opère un virage à 180 degrés, Kennedy fournit du napalm aux forces aériennes de Salazar pour bombarder les villages forestiers rebelles.
En 1841, de passage à Benguela, George Tams estime à vingt mille âmes les esclaves exportés illégalement chaque année. Les esclaves deviennent l'unité de monnaie standard à Bihé. Un enfant de dix ans s'échange contre une tête de cire d'abeille.
Pour acheter une bonne défense d'ivoire, il faut parfois vendre jusqu'à une demi-douzaine d'esclaves.
La banque coloniale portugaise possède à Luanda une succursale qui investit massivement dans les plantations de café car elles coûtent moins en terre angolaise qu'au Brésil. Parmi les spéculateurs qui ont contracté des hypothèques auprès de la banque se trouvent des brésiliens qui pensent que l'esclave africain reviendra moins cher que le pauvre immigré blanc d'Europe qu'on embauche alors pour aider à la récolte du café au Brésil. Ainsi, vingt ans après l'interdiction officielle de l'esclavage en Angola, un tiers de la population de Cazengo, soit plus de trois mille personnes, se compose toujours d'esclaves.
Le royaume d'où l'Angola tire son nom était gouverné à l'origine par la dynastie Ngola dont la forteresse rocheuse surplombait la vallée du fleuve kwanza.
Les Etats-Unis continuent d'aider la dictature en autorisant en toute illégalité le Portugal à utiliser les armes de l'OTAN, destinées officiellement à protéger l'Atlantique Nord du communisme. Voilà que celles-ci sont déployées pour défendre les colonies portugaises contre la prétendue menace du communisme en Afrique.
Les propagandistes du régime voyaient dans les actes sexuels auxquels se livraient les conscrits coloniaux la preuve de la tolérance raciale, alors qu'ils révèlent le visage inhumain de l'arrogance des Blancs.
Selon Magyar, les femelles sont rarement vendues à l'étranger, mais renvoyées dans les zones de chasse aux esclaves jusqu'à ce qu'elles soient en âge de procréer et de contribuer à la reconstitution du stock humain à l'intérieur du pays.