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3.52/5 (sur 22 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Toronto, Canada , le 11/08/1961
Biographie :

David Brooks est journaliste du New York Times depuis 2003.

Diplômé de l'université de Chicago en 1983 avec une licence en histoire, il commence sa carrière comme reporter au Wall Street Journal, et comme éditorialiste au journal néoconservateur The Weekly Standard.

On lui doit le terme "bobo", contraction de bourgeois-bohème, traduction de l'anglais bourgeois bohemian, qu'il emploie dans le livre intitulé Bobos in Paradise (2000).

Il vit à Bethesda, Maryland.

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Extrait du livre audio "La Deuxième montagne" de David Brooks lu par Jean-Philippe Renaud. Parution numérique le 26 janvier 2022. https://www.audiolib.fr/livre/la-deuxieme-montagne-9791035408626/


Citations et extraits (7) Ajouter une citation
… le syndrome du Vietnam n’est pas loin. C’est une psychose qui fait que les conversations des gens se mettent à converger vers un seul point : le voyage au Vietnam qui a radicalement changé leurs vies.
Le snob opère en douceur pour faire étalage de ses vantardises. Il glisse d’abord une ou deux allusions visant à laisser deviner son vaste capital culturel. Puis, au fur et à mesure du déroulement de la conversation, il devient de plus en plus volubile. Il attend le moment propice pour vous aspirer dans le tourbillon de ses paroles. Il peut y avoir une lueur d’espoir si un membre du groupe embraye sur le mont Everest. Ah ! Il va la boucler, là, vous prendrez-vous à espérer. Il ne va pas pouvoir afficher sa suffisance face à quelqu’un qui est allé au Tibet. Mais il a bien évidemment fait le Tibet avant Into Tin Air.
Et là, l’enfer commence. Il se lance dans le récit de son voyage sur la Piste Ho Chi Minh ou du trajet depuis Hue dans un train bondé sans air conditionné. Il s’étable dans la description des splendeurs du Vietnam du Nord, l’odeur de camphre, le tourbillon des bicyclettes. Vous prenez tout à coup conscience du bourbier dans lequel vous êtes en train de patauger. Et vous n’êtes pas encore au bout de vos peines. Il n’y a plus aucun moyen de faire honorablement machine arrière.
« Je n’aurais jamais cru que le fait de nourrir des oies puisse représenter une expérience spirituelle aussi enrichissante », continuera-t-il à pérorer en faisant circuler des photos de lui debout dans une rizière au milieu d’un groupe de villageois dans la région de My Lai (c’est lui, là, avec des lunettes de soleil). Il racontera cet ancien soldat anglais médaillé avec qui il a voyagé en char à bœufs à travers la vallée de la rivière Rouge. Dans ses histoires, il se dépeindra toujours comme un docteur Livingstone très sûr de lui, mais vous vous le représentez tout à fait entrant dans un village, perçu par la population locale comme un gros portefeuille bourré de dollars monté sur pattes. Si on retrouvait le corps de ce type avec douze couteaux à beurre plantés dans le nez, ce serait exactement comme dans un roman d’Agatha Christie : tout le monde aurait un motif de souhaiter sa mort.
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Les Bobos pourtant si progressistes par bien des aspects, sont des réactionnaires sur le plan spirituel. Ils passent leur temps à se languir d’une façon de vivre plus simple, regrettant la sagesse que des gens avec des vies bien réglées semblaient avoir mais dont les Bobos en déplacement perpétuel, sans cesse à l’affût d’opportunités nouvelles, semblent être complètement dépourvus.
La question qui se pose pour l’élite socioculturelle est de savoir s’il est possible d’avoir le beurre et l’argent du beurre – la liberté et des racines. Car ils ne donnent pas l’impression d’être prêts à renoncer à la liberté et aux choix personnels. Et ils ne retournent pas à un monde de déférence et d’obéissance. Ils ne sont pas prêts à revenir sur les révolutions culturelles et politiques des décennies précédentes qui ont tellement encouragé la liberté individuelle. Ils vont essayer de trouver de nouvelles combinaisons.
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Il y avait d’autres limitations. Les femmes avaient des choix de carrière limités, ce qui était une bonne chose pour les écoles du quartier, mais sûrement pas pour les femmes douées qui aspiraient à autre chose que l’enseignement. Ehrenhalt inclut dans son livre une photo prise dans une salle de classe à cette époque-là. Elle représente des rangées parfaitement ordonnées d’enfants proprets assis à leurs pupitres à intervalles réguliers, vêtus du même uniforme, une expression identique peinte sur leurs visages. C’est l’image même de l’éducation quasi militaire qui allait se voir attaquée de façon si compréhensible au cours des décennies suivantes.
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Il est tombé sur un vieux cliché de lui. Il avait à peu près six ans. Vêtu d'un caban, il se tenait au sommet d'un toboggan, prêt à s'élancer, le regard concentré sur la descente qui l'attendait.
"Qu'ai-je de commun avec ce garçon ?" s'est demandé Harold. Rien, si ce n'est que c'était lui-même. Le savoir, les circonstances, l'expérience et l'apparence avaient complètement changé, mais il y avait dans ce garçon quelque chose de vivant qui subsistait en lui aujourd'hui. Une certaine essence avait changé avec l'âge mais sans fondamentalement devenir autre chose que lui-même, et cette essence, Harold a décidé de l'appeler son âme.
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En été, les gens passaient leurs soirées dans la rue à discuter et à échanger des plaisanteries avec leurs voisins. On faisait ses courses dans des magasins gérés en famille comme la boucherie Bertucci. Nick Bertucci connaissait par leurs noms les clients qui venaient dans son magasin pour échanger des ragots en faisant la queue. La plupart des gens du quartier connaissaient la sécurité de l’emploi grâce à l‘usine Nabisco qui se trouvait là. Deux ou trois générations s’y retrouvaient parfois pour y travailler ensemble. La plupart des gens étaient catholiques et assistaient le dimanche à la messe de la paroisse Saint Nick. Les amitiés qui se nouaient dans le quartier étaient fortes. Quand on leur demandait d’où ils venaient, les gens du quartier ne disaient pas qu’ils étaient de Chicago ou du quart sud-ouest. Ils s’identifiaient en indiquant le nom des angles de rues : « Je viens de la 59e et de Pulaski. » Par bien des aspects, c’était un quartier chaleureux, et les gens qui vivaient là-bas l’évoquent avec tendresse.
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Dès lors que l’élite socioculturelle a redécouvert les vertus des liens locaux à petite échelle et le rôle vital que des relations profondes jouent dans la vie spirituelle des gens, on a vu fleurir toute une flopée de livres et d’articles sur la communauté et la société civile, sur les façons de recréer des structures d’échange qui permettent aux gens de s’entraider et de trouver leur place. Un des livres les plus réalistes est celui d’Alan Ehrenhalt paru en 1995, The Lost City. Ehrenhalt décrit avec émotion, mais sans nostalgie aucune, les relations de voisinage étroites qui se liaient à Chicago dans les années 50. Les classes moyennes et ouvrières offraient le parfait exemple des valeurs communautaires que beaucoup de gens recherchent aujourd’hui. Dans le quartier de Saint Nick, par exemple, dans le quart sud-ouest de Chicago, les enfants circulaient en toute liberté d’une maison à l’autre et il se trouvait toujours des tas d’adultes pour garder un œil sur eux.
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Mais, comme Ehrenhalt ne tarde pas à le souligner, il y avait des privations à l’origine de ce regroupement chaleureux. Certaines étaient matérielles. Si les gens passaient leurs soirées d’été dans la rue, c’est parce qu’ils n’avaient pas l’air conditionné. La télévision n’en était qu’à ses premiers balbutiements et il n’y avait donc pas grand-chose à gagner à rester chez soi. De plus, les pavillons qu’occupaient les familles étaient minuscules et ils réservaient une grande partie de leurs maisons pour en faire un salon élégant dont ils s’interdisaient l’accès la plupart du temps. Ils ne disposaient pas d’une grande intimité.
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