Il y a bien longtemps dans de nombreuses contrées se pratiquait l’esclavage. Des hommes asservissaient d’autres hommes et les premiers disposaient des seconds à leur guise, décidant pour eux des moindres faits et gestes. Imaginez que vous soyez l’un de ces esclaves. (…) L’être humain, asservi par lui-même, par cet esprit qui contrôle, est lui-même sous le joug d’un autre maître qui, au nom de mille tourments à venir, le pousse à l’obéissance, à la résignation, à l’agressivité et la violence, au dégoût de soi, au dégoût des autres, au sacrifice, à la crédulité juvénile ou l’incrédulité sénile, à la révolte, à la rébellion, à la tourmente, aux nuits blanches et à bien d’autres choses encore. L’être humain croit obéir à son esprit, pensant que c’est lui-même qui pense et qui décide sans se rendre compte que les cartes qu’il a en main lui sont servies à son insu par son esprit en partie inconscient. Notre maître à tous, jusqu’à ce que nous l’ayons détrôné, est la peur (…).