Passé la porte du bâtiment des Arts puis le préau, j'arrive dans une cour, la cour, où des garçons aux poignets fluides jouent au frisbee, pieds nus et en vêtements larges sous le couvert des feuillages, courent comme des chevreuils et renvoient chaque fois le disque de plastique. Nous, les dinosaures, nous jouions à un jeu similaire avec des plateaux subtilisés à la cantine, des plateaux en métal à cette époque avec des bords à vous couper des phalanges qui nous obligeaient, si je me souviens bien, à attraper les plateaux en plein vol avec le pouce et les doigts en pinces... On jouait, on saignait.