Une immersion au centre de l’esprit d’un homme, éprit de doutes, de questionnements, de folie. Une œuvre brutale nous offrant un voyage littéraire perturbant.
Le brutalisme, mouvement architectural à vocation sociale, prônant une forme d’égalité mêlée à une simplicité, un état brut, sans ornements sied à ce roman de David Le Golvan tant sur le fond que sur la forme. En effet, le personnage principal et narrateur de cette histoire est un architecte, Rodolphe, travaillant à la rénovation d’un quartier populaire, difficile, sensible comme il est politiquement correct de les qualifier et, sous la plume de l’auteur, le récit se veut direct, concis, sans trop d’effets de style.
Rodolphe donc, est le cadre supérieur typique de notre société. Il est marié, papa, installé, patron-associé. Il a l’impression d’œuvrer au bien-être commun en rénovant des quartiers défavorisés, en considérant, les besoins des habitants, en valorisant le vivre ensemble. Seulement lors de l’inauguration de son dernier projet, l’Ammonite, des locataires remontés, débarque et le prennent à partie devant le gotha local présent.
C’est alors que comme un boxeur K.O., groggy, l’architecte nous donne l’impression que son esprit s’envole, la scène devient floue, le temps s’arrête. Petit-à-petit, nous, lecteurs, sommes transformés en spectateurs de l’activité cérébrale de Rodolphe qui remet en question son existence.
Alors que la lecture des premières pages nous paraît presque ennuyeuses, nous sommes frappés brutalement par ce basculement dans le cœur du récit, ce quasi-monologue du narrateur et dès ce moment, il devient difficile de reposer le livre. Accentué par les paragraphes et chapitres courts, le rythme de lecture s’accélère et nous avalons ainsi les pages jusqu’à la dernière.
Les thématiques abordées à travers le cheminement de Rodolphe, trouvent, au moins en partie, échos chez tous les lecteurs, nous ne ressortons pas indemnes de ce récit.
Lien :
https://imaginoire.fr/2022/0..