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Critiques de David Le Golvan (11)
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Brutalisme

Une immersion au centre de l’esprit d’un homme, éprit de doutes, de questionnements, de folie. Une œuvre brutale nous offrant un voyage littéraire perturbant.



Le brutalisme, mouvement architectural à vocation sociale, prônant une forme d’égalité mêlée à une simplicité, un état brut, sans ornements sied à ce roman de David Le Golvan tant sur le fond que sur la forme. En effet, le personnage principal et narrateur de cette histoire est un architecte, Rodolphe, travaillant à la rénovation d’un quartier populaire, difficile, sensible comme il est politiquement correct de les qualifier et, sous la plume de l’auteur, le récit se veut direct, concis, sans trop d’effets de style.



Rodolphe donc, est le cadre supérieur typique de notre société. Il est marié, papa, installé, patron-associé. Il a l’impression d’œuvrer au bien-être commun en rénovant des quartiers défavorisés, en considérant, les besoins des habitants, en valorisant le vivre ensemble. Seulement lors de l’inauguration de son dernier projet, l’Ammonite, des locataires remontés, débarque et le prennent à partie devant le gotha local présent.



C’est alors que comme un boxeur K.O., groggy, l’architecte nous donne l’impression que son esprit s’envole, la scène devient floue, le temps s’arrête. Petit-à-petit, nous, lecteurs, sommes transformés en spectateurs de l’activité cérébrale de Rodolphe qui remet en question son existence.



Alors que la lecture des premières pages nous paraît presque ennuyeuses, nous sommes frappés brutalement par ce basculement dans le cœur du récit, ce quasi-monologue du narrateur et dès ce moment, il devient difficile de reposer le livre. Accentué par les paragraphes et chapitres courts, le rythme de lecture s’accélère et nous avalons ainsi les pages jusqu’à la dernière.



Les thématiques abordées à travers le cheminement de Rodolphe, trouvent, au moins en partie, échos chez tous les lecteurs, nous ne ressortons pas indemnes de ce récit.
Lien : https://imaginoire.fr/2022/0..
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Noces de suie

Nemours – Janvier 2023 : un nom attire mon regard… Le Golvan, une famille qui réside dans ma ville de Gien ; je connais déjà Armelle (auteure de romans féministes et de BD), Nicolas ( auteur de plusieurs essais et surtout professeur de français de mes 2 enfants lors de leurs passages par le collège !)… et voici cette fois David Le Golvan, celui de la fratrie que je ne connais pas encore.

C’est désormais chose faite avec son roman « Noces de suie » 😊

Clairement, je suis sortie de ma zone de prédilection avec ce livre qui retrace l’histoire d’un couple durant 50 années… à un moment, l’ombre d’un cadavre m’a induite en erreur et laissé penser qu’il y aurait une sorte d’intrigue policière… et non, ou si peu…

Je me suis cependant sentie en terrain connu puisque l’ensemble du roman se situe à Montargis, et parfois vers Briare, qui sont respectivement ma ville de naissance et une ville très proche de mon domicile.

Je sors de cette histoire un peu assommée : cette saga « ordinaire » est plutôt déprimante… L’amour qui s’étiole, l’usure des habitudes et des non-dits qui finit par détruire tout sentiment, le mal-être qui prend toute la place et empêche tout rapprochement… bref, pas vraiment l’atmosphère rêvée pour cette période plutôt orientée « Fêtes » !

L’auteure prend le parti d’évoquer UNE seule journée par année entre 1969 et 2019, pas toujours la même date, ni la même saison, en 50 chapitres donc. On y découvre peu à peu le quotidien de Liliane, héritière d’une bijouterie dans la rue commerçante de Montargis, et de Maurice, quincailler dans cette même rue, dont l’enfance n’a été rythmée que par des violences et des abandons…

Leur couple est très proche d’un second couple : Colette et Michel avec lesquels ils passent beaucoup de temps… tout du moins au début de leur mariage…

Cette histoire retrace la descente progressive et inéluctable d’une complicité avec tout ce qu’elle représente d’habituel et de déprimant dans notre entourage…

En résumé, il s’agit d’un bon roman, bien écrit, qui évoque une « tranche de vie » qu’il est préférable de lire dans de bonnes dispositions mentales 😊

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Noces de suie

Avec Noces de suie, nous retrouvons avec bonheur l'univers obscur de David Le Golvan, un espace où celui-ci se plaît à travailler la pâte des vilénies de la nature humaine.

Nous allons suivre, année par année, avec une lenteur lourde et maîtrisée, la déliquescence d'un couple, inexorable et fatale. La bascule vers l'irréversible étreint le lecteur, le porte au malaise tout en éveillant en lui un irrémédiable besoin de tourner les pages.

Une des grandes forces de l'auteur tient à son indiscutable talent à traduire le climat, l'atmosphère de l'époque explorée, par de petits détails qui, discrètement, balisent les souvenirs.

Une touche de féminisme sombre, désabusé, sourd entre ses mots et chaque femme y retrouvera un peu de sa vérité, de celle d'une mère, d'une grand-mère, d'une sœur, d'une amie...



Comme dans ses précédents ouvrages, David Le Golvan se plaît à naviguer le long de la frontière labile qui fait office de seuil entre la normalité et la folie. Il en explore les rouages et les moteurs avec jubilation.

Noces de suie nous entraîne dans une pesante descente à destination de la cave humide et froide des sentiments humains. La tension, le trouble, le suspens seront du voyage : un cocktail malaisant particulièrement addictif mêlant chroniques de province et faits divers lugubres.



À lire obligatoirement ! (surtout si vous envisagez de vous marier prochainement.)
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Noces de suie

Noces de suie, c'est un provincialisme proche de l’univers de Simenon, poisseux, lourd.

Omniprésent bien qu’absent, Maurice est comme une poupée vaudou déposée sur les pages du roman. Maléfique, obsédant, le quincaillier de David le Golvan consume année après année l’empathie que l’on pouvait avoir pour lui. Comme sa femme, du coup de foudre, nous cheminons jusqu’à un abîme d’abjection, quoique…
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Noces de suie

Colette, Michel, Liliane et Maurice… Quatre individus, deux couples d’amis qui partagent une existence apparemment sans grand relief dans une petite ville de France. L’auteur a entrepris de suivre leur évolution d’année en année. Au début la relative médiocrité du quotidien serait plutôt de nature à nous attendrir. Et puis (assez rapidement en fait), naît un léger malaise qui au fil des pages devient inquiétude et enfin angoisse. Liliane, qui se trouve au centre du roman, mettra très (trop !) longtemps avant de comprendre qui étaient réellement son mari, Maurice, dont le comportement n’avait pourtant jamais cessé de l’intriguer, et ses amis sur lesquels elle avait toujours cru pouvoir compter. Mais impossible d’en dire plus sans dévoiler l’intrigue. J’avoue avoir beaucoup aimé ce récit psychologique qui se transforme très vite en thriller, au style nerveux et soutenu recourant à des phrases courtes qui rendent le suspense parfois difficilement supportable. J’en recommande donc chaleureusement la lecture. Et pourquoi pas ? Une belle idée de cadeau de fin d’année.
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Noces de suie

Je retrouve avec grand plaisir la plume de David Le Golvan, dans ce roman très "local", dans les petites villes de mon enfance.

Noces de Suie s'articule autour du personnage de Liliane, même si c'est plutôt son mari qui occupe le devant de la scène, au sens propre comme au figuré. Année après année, au rythme des anniversaires de mariage, nous suivons l'évolution du couple, qui rapidement se résume plutôt à une coexistence, comme deux lignes presque parallèles, qui se rencontrent très peu, et surtout qui ne se comprennent pas.



Maurice est buté, désagréable au possible, peu aimant, et va plonger dans une sorte de délire narcissique. On dirait que l'auteur aime bien nous montrer les facettes sombres des hommes.

Avec Brutalisme déjà, je me demandais, jusqu'où D. Le Golvan irait dans l'exploration du personnage et de sa folie. Avec Noces de Suie je n'ai pas été déçue.
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Brutalisme

J'ai découvert David Le Golvan avec son précédent roman "L'agrestie". L'adhésion fut totale, de ces pages-là, j'ai tout aimé : le style, le climat, le sujet. Il y a, avec certains livres comme avec certaines personnes, des alchimies immédiates et totales.

Alors voici qu'arrive à la suite "Brutalisme", livre à la couleur du béton. L'auteur nous met face à son personnage central, un architecte, et nous laisse seul avec lui en tête à tête, seul avec sa déconstruction, sa fissuration, l'inversement de son processus vital.

Un évènement imprévu lors d'une cérémonie d'inauguration va, par les interrogations sans réponses qu'il soulève, par la haine inexplicable qu'il développe, enfermer le personnage principal avec lui-même. En parallèle avec l'immeuble en forme de colimaçon qu'il a créé, notre héros gangréné va se cloîtrer dans sa coquille comme un escargot et entamer un long dialogue avec lui-même.

J'avoue que dans un premier temps, et jusqu'au dernier tiers du roman, j'ai posé sur l'énergumène un regard amusé et tout à la fois fortement empathique. J'ai même enfilé son costume avec facilité, allant jusqu'à partager certains de ses ressentis quant au besoin vital de retrait dans un espace intime, aux désirs de silence absolu et de rupture de communication avec tout individu de mon espèce.

Ma légèreté de lectrice a viré en désespoir quand l'irréversible a pointé le bout de son nez. S'est installé alors un sentiment nauséeux, proche du malaise oppressant qui vous extirpe brutalement d'un cauchemar et vous laisse en suspend, démantelé, à mi-chemin entre les vapeurs du sommeil et l'éveil à la réalité.

"Brutalisme" est un livre troublant, déstabilisant tant son héros nous ressemble. Le chaos instauré dans l'esprit du personnage central entraîne chez celui-ci une réponse froide, disciplinée, déterminée, du moins en apparence. C'est une équation mathématiques précise, rigoureuse, vaine et sans solution.

C'est aussi un livre qui a des effets secondaires. Ce n'est pas parce que vous en avez terminé la lecture que vous en avez fini avec lui. Celui-ci revient vous titiller les neurones avec des questionnements divers sur la mécanique du bon fonctionnement du cerveau, sur la vulnérabilité de l'équilibre psychique, sur le sens des valeurs qui servent de tuteurs à nos existences ou encore sur la violence traumatique inouïe des gestes de haine sur lesquels on ne peut mettre d'explications.

Pour conclure, "Brutalisme" est un marécage où je me suis enfoncée sans réserves et avec délectation.

Mon conseil : Brutalismez-vous.

Pour les architectes : uniquement sur ordonnance et après avis psychiatrique.
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L'agrestie

L'agrestie est un roman sombre, un maléfice qui semble sortir de la terre ou peut-être des zébrures d'un orage de fin d'été.



C'est une danse macabre qui se décline en trois actes, chacun d'eux égrenant son trio de cadavres.



Un terroir provincial à la fin des années 80 en sera le décor. De petites villes enlisées dans l'ennui, un futur horizontal et morne comme les cultures environnantes en tisseront le climat.



L'arrivée de trois personnages étranges, différents et surtout venus d'ailleurs réveillera les fantasmes anesthésiés, les curiosités anémiées, les ambitions rétrogradées.



L'atmosphère est malsaine, oppressante. La malédiction serpente et rôde, on la sent approcher, on devine son souffle et on l'attend, impatiemment



La plume de l'auteur est une locomotive qui s'ébranle peu à peu pour gagner, à chaque page tournée, en qualité et en puissance.



Trois mots suffiront pour clore cette chronique : à lire absolument.
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Noces de suie

On commence par faire connaissance de Liliane, alors étudiante, qui a de grosses ambitions, face à un avenir sans surprise. Le décès de ses parents va la contraindre à reprendre le commerce familial, une bijouterie sise à Montargis. Avec cette première tragédie, la première pierre d’une existence de frustration va se poser… Ses études coupées dans leur essor, dorénavant propriétaire d’un bien à faire perdurer, elle rencontre Maurice, issu d’un milieu orphelin, beau gosse, ayant du caractère et qui plaît aux femmes. Il est le quincailler d’en face. Ils vont se marier et avoir un fils, Fabien. Liliane, qui aurait souhaité un autre enfant, va concentrer tous ses manques sur Fabien qui deviendra policier. Au fil des années, le couple va se déliter, effiloché des secrets de Maurice que Liliane n’aura de cesse d’espionner. Sans oublier Colette, amie d’école de Liliane, et son mari Michel avec lesquels va se jouer un quatuor aux sonorités glaçantes, les uns interdépendants des autres, tissés dans un macramé de couleur sombre…

Un roman écrit avec talent se lisant facilement et dont la suie vient, par touches perverses, noircir la lecture. Le suspens monte crescendo, aiguisant notre curiosité, jusqu’au feu d’artifice final, un barbecue asphyxié de fumée et qui crache la vérité. Une vérité inattendue, si bien ficelée qu’elle n’a eu de cesse d’oxyder ces noces et de nous torturer le neurone.

On reconnaît la plume avérée de David le Golvan, son écriture fluide guidant le lecteur exactement vers où il doit être mené. Un livre écrit comme un polar, qui n’en est pas vraiment un et dont la sombre intrigue nous fait traverser les années sans temps mort.

Je conclus ainsi, par les propos fort à propos piqués à une personne qui causait au téléphone dans le tram bordelais :

« Putain, cette histoire, elle te tient aux tripes, mec ! Je kiffe grave ! Ta meuf, elle est vénère, j’te le dis ! Enqui, scabreuse ton affaire, l’antigueille ! Si ç’avait été moi, ça aurait pas été du tout pareil, hein ! Oh putain, j’en ai les jetons tellement ton glauque, il a bouffé ma pomme ! »

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Brutalisme

Brutalisme nous raconte la chute d'un homme, architecte, à la vie familiale sereine et posée. Suite à un incident, il plonge dans la dépression, comme dans un tourbillon qui emporte tout avec lui.

Ce roman est rédigé sous la forme de "confessions" livrées à un petit dictaphone. Le lecteur découvre tout du point de vue paranoïaque de Rodolphe. Et quand on croit qu'il a touché le fond, il tombe encore plus bas.

Celui qui était un architecte respectable et respecté finit par tout déconstruire de sa vie.



J'ai aimé le style, les images et métaphores, la référence à Sisyphe. Et celui qui sombre peu à peu dans la folie a des choses plus que raisonnables à nous dire sur notre monde, sur notre société de consommation.

Je n'ai pas lâché ce livre, tant je voulais savoir jusqu'où Rodolphe allait pousser son "expérience"
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L'agrestie

L'imaginaire abreuve-t-il le mythe ou le mythe nourrit-il l'imaginaire ?



Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, vous reprendrez bien un peu de légende ? Mais si voyons. Dans le Gâtinais, des choses étranges se déroulent mais... Est-ce notre imagination qui nous joue des tours ? Ou bien la véracité de faits légendaires qui s'étale sous nos yeux ? David Le Golvan nous entraîne dans un lieu mystique, teinté de noir et de questions... Merci à MVO Editions et à David pour votre confiance.



Nous sommes plongé dans ce livre à travers trois histoires. Trois chemins qui nous retournent le cerveau et qui nous posent question ! Mais qui est cette jeune femme un peu sauvageonne ? Tantôt sympathique, tantôt perdue dans ses rêveries ? Qui déambule dans les rues rarement, qui habite la forêt et qui préfère se baigner nue dans l'étang ?

Qui est à l'origine de ces suicides en série ? Est-ce un mystérieux tueur, en série ? Ou bien juste le fait des coïncidences et du hasard ? On ne réchappe pas de ce coin où de toute façon, il faut bien finir d'une manière ou d'une autre...

Qui est cet être étrange motard au casque intégral débarqué de Paris ? Ou d'on ne sait où ? A chasser la femelle ou faire une chasse aux sorcières ?

Toutes ces suppositions, questions auxquelles on s'accroche et auxquelles on devient addict...



Eh bien les Loulous, je ne connaissais point cet auteur et c'est un ravissement que de le découvrir ! Il vous fout un coup de fouet ! On déguste avec beaucoup d'avidité ces histoires « bucoliques noires » ! C'est bien tourné, bien ficelé et notre imaginaire s'envole dès les premières pages !



La plume de David Le Golvan est bien dosée. Il nous emporte dans son sillon et l'histoire fait le reste. On est scotché par les événements, on est titillé dans nos retranchements, on dévore chaque partie avec un tourbillon orageux dans la tête. Est-ce une malédiction qui frappe ce coin de terre ? Les légendes forgent-elles la réalité ou est-ce la réalité qui forge les légendes ?

Pour pouvoir répondre à cette question, je vous invite à vous glisser à bord et à prendre le chemin du Gâtinais.



Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, un peu de légende, un soupçon de réalisme, une dose de sombre, un zeste de magie et David Le Golvan fait le reste dans « L'agrestie, bucoliques noires ». Je vous invite à dévorer ce livre comme j'ai pu le faire. Une plume acérée qui vous envoûtera et vous entraînera vers de nouveaux desseins.
Lien : https://linstantdeslecteurs...
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