Surtout, le ressort principal des conduites et des comportements adolescents est profondément inscrit dans la relation qui est ici décrite, puisque c’est le sentiment de gêne, de malaise et, pourquoi ne pas le dire, de honte éprouvé dans certains moments qui a fait naître la réflexion sur la problématique de l’honneur, concept qui donne sa cohérence au système culturel des adolescents.
De nombreuses familles originaires d’Algérie possèdent des tableaux de portraits familiaux. Ces tableaux appartiennent à la tradition photographique algérienne. Dans les décennies passées, il était d’usage, après le décès d’un aïeul, de faire élaborer par un studio professionnel un tableau photographique en son honneur, parfois reproduit en plusieurs exemplaires. On fournissait au studio les clichés individuels des membres de la famille que l’on voulait voir figurer sur le tableau – clichés parfois anciens et pris en des temps très variés, ce qui rendait factice la synchronie du montage. Le photographe disposait les personnages, empilant les générations, mettant en valeur la figure du disparu, ajustant la taille de chaque cliché. Puis il détourait les bustes, les colorisait et les imprimait sur fond blanc. Le tout était soigneusement encadré, sous verre.
La manière dont Elias analyse la création mozartienne est spécialement intéressante. La période dans laquelle Mozart entame sa carrière de musicien se trouve en effet à la charnière de deux mondes, c’est-à-dire deux configurations sociales qui se succèdent en se chevauchant : la société de Cour et la société bourgeoise. Or l’individu Mozart incarne dans sa personne même cette charnière, à la fois sur le plan social et sur le plan musical.