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4.09/5 (sur 128 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1981
Biographie :

Docteur en sociologie, Nicolas Jounin a enseigné pendant 7 ans à l'université Paris-VIII-Saint-Denis.

Il est l'auteur du livre "Chantier interdit au public. Enquête parmi les travailleurs du bâtiment." (Éditions La Découverte, 2008) qui a été adapté en BD, dans la collection Sociorama (Casterman, 2016), et de "On bosse ici, on reste ici ! La grève des sans papiers : une aventure inédite" (2011).

Il est aussi l'auteur, à La Découverte, de "Voyage de classes. Des étudiants de Seine-Saint-Denis enquêtent dans les beaux quartiers" (Poche, 2016) et "Le Caché de La Poste".

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« La poste dit qu'il faut 3,33 centiminutes pour remettre une lettre dans une boîte aux lettres » de Jour de fête de Jacques Tati à Bienvenue chez les Ch'tis de Dany Boon, le métier de facteur est peut-être celui qui véhicule le plus d'idées reçues. Et pourtant, la réalité est loin, très loin des clichés de l'imagerie populaire. Pour raconter de l'intérieur le travail des 70 000 facteurs (qui ne sont plus embauchés comme fonctionnaires depuis 2002), le sociologue Nicolas Jounin s'est fait recruter en CDD pendant cinq semaines dans un centre postal. Voir l'émission intégrale : https://www.mediapart.fr/journal/france/120221/qu-est-ce-qui-fait-courir-les-facteurs#at_medium=custom7&at_campaign=1050 Abonnez-vous à Mediapart : https://www.mediapart.fr/abonnement#at_medium=custom7&at_campaign=1050 Abonnez-vous à la chaîne YouTube de Mediapart : https://www.youtube.com/user/mediapart

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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
- LES GARS !! L'Inspection du Travail va DÉBARQUER !! FAUT TOUT M'SÉCURISER ! ALLEZ ! DÉPÊCHEZ ! METTEZ DES GARDE-CORPS PARTOUT ! SÉCURISEZ LES ÉCHELLES ET LES BANCHES ! METTEZ DES HARNAIS !
[précipitation générale]
- HOLA ! T'APPUIE PAS LÀ-DESSUS ! C'EST PAS SOLIDE !
- Bah quoi ? C'est pas un garde-corps de sécurité ?
- C'est un « trompe-inspecteur » ! C'est des garde-corps qu'on met juste pour les inspecteurs, pour « faire » sécurisé... Mais en vérité, c'est pas solide. Nous on le sait et on fait attention, on sait où faut marcher.
[...]
- S'il y a des inspecteurs qui passent, ils [les chefs] donnent tout ce qu'il faut. Les lunettes, le masque... Mais les autres jours, on n'a rien ! On a seulement la brouette et la pelle ! C'est tout !
(p. 100 à 104)
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[un chef d'entreprise BTP]
L'intérim met déjà les gars dans des conditions fragiles. N'étant déjà pas souvent LEGAUX sur le sol français, ils n'ont aucun droit à revendiquer. L'INTERIM cultive cette fragilité. Si mon chef de chantier les fait flipper encore plus, on les assoit, et on en fait ce qu'on veut. Plus ils ont peur, plus ils travaillent VITE, et moi je peux tenir des délais plus courts. Ce qui est le seul critère valable pour les grandes entreprises.
(p. 80)
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Je verrai bien vite que le code de la route est au facteur ce que le code pénal est au tueur à gages : un arrière-plan parfois embarrassant, mais certainement pas un guide.
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La violence symbolique est cette forme particulière de contrainte qui ne peut s’exercer qu’avec la complicité active – ce qui ne veut pas dire consciente et volontaire – de ceux qui la subissent et qui ne sont déterminés que dans la mesure où ils se privent de la possibilité d’une liberté fondée sur la prise de conscience.
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- Entre nous, Amadeo... Nos bâtiments sont construits dans une telle hâte et une telle précipitation, que je me réveille tous les matins en me demandant comment ça se fait qu'il n'y ait pas plus de bâtiments qui se cassent la gueule en France.
(p. 156)
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- Il vient faire du ferraillage, donc emmène-le à Amadeo.
- Hé ! Comment il sait que je fais du ferraillage ?! C'est écrit dans l'journal ou quoi ?
- Hiiii ! Non ! C'est que t'es un Arabe.
- Eh bé ? J'vois pas l'rapport.
- Les types avec des pinces, les 'ferrailleurs' quoi, c'est souvent des Arabes.
- Ah ouais ?
- Ouais. Et les Noirs font quasiment toujours manoeuvres.
- Ah bon.
- Oui, c'est un genre de caste, comme en Inde ! Mais version BTP ! Les chefs, c'est souvent des Portugais, et les Français, s'ils sont pas tout en haut aux commandes, le plus bas qu'ils font c'est 'ouvrier qualifié'. Un Français ou un Portugais 'manoeuvre', ça existe pas.
[...]
- 'Manoeuvre', c'est le plus BAS que tu puisses faire. Tout le monde a le droit de te donner des ordres. T'es payé une misère. Ça te flingue le corps par tous les bouts... et personne ne veut que tu évolues. Si tu es manoeuvre, tu restes manoeuvre. L'Intérim, les chefs, tout ça, ils veulent que tu restes où tu es.
(p. 36-37 et 39-40)
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À l ' origine, elles établissent quatre catégories dont trois seulement renvoient à une couleur : "Blanc, Jaune, Beur, Noir". Mais, écrivent - elles, "au cours de notre comptage, d ' autres nuances de couleur de peau sont apparues, telles que "marron clair", "marron foncé" et " marron très foncé" pour les couleurs qui ne pouvaient pas être comptabilisées dans la catégorie "noir" ". Leur perplexité ne cesse de grandir. "Par exemple : est-ce qu' un Philippin est "noir"? Il n ' est pas "beur" ni "marron clair", en comparaison avec un Maghrébin, un Emirati ou un Iranien ; dans ce cas, il est peut - être "marron foncé" mais il n ' est pas "noir", en comparaison avec les populations "noires d ' Afrique". De même : est-ce qu' un Pakistanais est "noir"? Est ce qu'un Cambodgien est "noir"?
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Je trouvais ridicule de se mettre la pression, de souffrir du regard des autres, parce que cela conduit in fine à légitimer ce rapport de domination.
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Aussi la frontière entre étrangers réguliers et irréguliers ne séparent pas deux types d’étrangers, deux logiques de séjour foncièrement distinctes ; elle est plutôt un rappel à l’ordre de la précarité, pour les irréguliers bien sûr, mais aussi pour les réguliers. Dans le bâtiment, cette proximité des situations se traduit par le fait que les étrangers aux titres de séjour temporaires et des sans-papiers occupent des emplois et qualifications similaires.
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La rigueur, sinon l ' honnêteté méthodologique, impose donc d ' équilibrer modalités positives et négatives. Pour tout "oui", il faut offrir un "non". Si l ' on préfère décliner des options moins binaires, pour un "toujours" il faut un "jamais" et pour un "souvent" il faut un " rarement". Plus tard, il importera tout autant de préserver cette balance des modalités dans l ' interprétation des résultats, à l ' encontre par exemple de ce que fait le très officiel, et souvent cité par les médias, Observatoire national de la délinquance et de la répression pénale. Ce dernier demande périodiquement à un échantillon de sondés "Vous arrive - t - il personnellement de vous sentir en insécurité? " et propose comme modalités de réponse "souvent ", "de temps en temps", "rarement ", "ne sait pas". Jusqu'ici, tout va bien. Mais dans l ' exposé des résultats, l ' Observatoire agrège ensuite les réponses "souvent ", " de temps en temps" et " rarement " et range tous ceux qui les ont retenu du côté des individus se sentant en insécurité, tandis que seuls ceux qui ont osé répondre "jamais " sont comptés dans l ' autre camp -ces derniers restent cependant, de sondage en sondage et en dépit de cette manipulation, largement majoritaires.
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