Dean Koontz

Les hurlements réveillèrent une image dans l'esprit de Harry : celle d'un homme qui essayait de retenir ses intestins de son ventre crevé.
Il savait que Connie et lui étaient dans un de leurs rares instants d'entente absolue, qu'ils ressentaient la même fureur, la même frayeur. Et pour une fois il oublia complètement les droits civils de l'autre, l'abus de force la façon légale de procéder. Tout ce qu'il voulait, c'était la mort de ce fumier.
Connie tenta de renouer le dialogue dans la marée des Love me Tender.
-Tell me why (Dis-moi pourquoi) fit l'autre, doutant toujours de sa sincérité.
-My baby, left me. (Mon bébé m'a quitté)
Les cris diminuaient. Si quelqu'un était mort, les autres l'avaient évacué.
-Anyway You Want Me (Comme tu veux), dit Connie.
Le silence persista un long instant, puis l'autre répondit, de nulle part dans l'ombre :
-I feel so bad. (Je me sens si mal).
-l'm yours (Je suis à toi).
Harry était stupéfait de la rapidité avec laquelle elle trouvait les titres.
-Lonely Man, répondit le dingue, avec un accent de vrai chagrin.
-I'got a thing about you baby (J'ai ce quelque chose pour toi) dit Connie.
Elle est géniale se dit Harry. Et carrément obsédée par Presley.