Le 2 mars 1998, Zoilamérica Narváez accuse l’ex-guerrillero et président sandiniste qui est aussi son père adoptif, Daniel Ortega, de l’avoir agressée sexuellement et violée dès l’enfance. L’affaire « Zoilamérica Narváez contre Daniel Ortega » devient alors tout autant l’une des conséquences du processus de politisation des violences intrafamiliales et sexuelles, qu’une opération de redéfinition de leur qualification. Elle marque aussi un changement de la société nicaraguayenne, sous l’effet de la généralisation de l’accès aux médias2. L’affaire n’échappe ainsi à personne, principalement au regard de l’accusation portée à l’encontre du commandant révolutionnaire.