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Citation de gouelan


Cela vient comme une clameur. Une clameur qui monte au loin. Une vague s'effondre là-bas avec le bruit sourd d'un train qui approche à vive allure. Ici, la nappe bouillonnante de l'écume laisse place au silence. Le ruissellement cesse. La mer déglutit son reflux, d'où s'échappent quelques clapots qui s'espacent avant de disparaître. Un instant, quelque chose s'est évanoui. Dans ce vide, la vague semble gonfler vers moi. J'entends sa masse s'arracher à ce qu'elle va frapper de nouveau d'un coup. Précédée de bruits de verre pilé, de gravier et de perles, elle se rend à elle-même. Elle s'abat, s'effondre et claque. On dirait du linge battu au lavoir avant de s'émousser sur les contreforts du rivage.
J'entends sa venue toute proche, son effervescence qui éclate en milliers de bulles. Elle crépite tel un feu de broussaille, lance ses bruits d'osselets ramassés paume ouverte, saisis puis rejetés. Alors seulement reviendront en même temps le reflux et la clameur au loin. Le silence aussi, cet évanouissement secret où l'eau parle sans attendre de réponse.

p.28
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