AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.83/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Philosophe
Fondateur de www.temps-commun.fr : cabinet de conseil en relations sociales

Il a publié en 2017 "Quand la religion s'invite dans l'entreprise"
Fondateur, à Temps commun



Directeur de la communication à Unédic

Chef du service de presse à Unédic

Directeur adjoint de la communication à Médecins du monde

Études : Political Sciences à DEA Sciences Po Paris I Sorbonne

Études : Political Sciences à sciences Po lyon




Ajouter des informations
Bibliographie de Denis Maillard   (5)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Il ne nous revient pas de définir ce qu’a été le mouvement des Gilets jaunes : sondeurs, géographes, démographes, économistes et sociologues se sont rendus à son chevet dès le 17 novembre 2018. Leurs constats peuplent les journaux. Il en ressort un portrait composite. Avec une certitude : ce mouvement populaire qui est né et s’est épanoui dans les zones périurbaines, soutenu jusqu’au bout par une grande majorité de l’opinion, marque un tournant dans l’histoire des relations sociales. À l’instar donc de l’élection d’Emmanuel Macron, en mai 2017, qui a écrit un chapitre inédit de notre histoire politique. Ces deux événements signent une nouvelle ère, une entrée fracassante dans une nouvelle société où les règles d’hier sont brutalement abolies.
Il ne s’agit pas de ce « nouveau monde » un peu factice tant vanté par les fans du président de la République. Il s’agit d’une autre société. En gestation depuis de nombreuses années, elle est arrivée à maturité en moins de deux ans (avril-mai 2017 – novembre-décembre 2018) et se donne enfin à voir pour ce qu’elle est : une « société de marché » travaillée par un processus d’individualisation qui lui confère un aspect hyper-démocratique certes, mais… quasiment irreprésentable. À ce titre, la crise des Gilets jaunes lui sert de révélateur et nous permet d’en dessiner les contours à gros traits avant d’analyser plus finement les soubassements de cette nouvelle grammaire sociale et, surtout, de discerner ce qui vient prendre le relais des anciennes médiations.
Commenter  J’apprécie          20
Avril 2014. « Tu vois ça, c’est la pièce des négociations sociales. Eh bien, c’est fini, je ne vais plus perdre mon temps avec les syndicats ! » La salle, désormais vide, que Matteo Renzi désigne à Manuel Valls, lors d’une visite du palais Chigi, à Rome, est celle dans laquelle les Premiers ministres italiens recevaient traditionnellement les partenaires sociaux. Pour Renzi, cette époque est révolue. Il s’agit maintenant de gagner du temps en ignorant les corps intermédiaires pour réformer sans état d’âme dans un dialogue direct avec l’opinion.
10 décembre 2018. En France, après trois semaines de mobilisation et un discours présidentiel de treize minutes, les Gilets jaunes obtiennent plus que toutes les manifestations syndicales d’ampleur nationale depuis douze ans. La dernière fois qu’un pouvoir a ainsi reculé face à la rue, c’était en 2006. À l’issue de grandes manifestations, généralement pacifiques, où la jeunesse a défilé aux côtés du monde du travail, Jacques Chirac avait alors enterré le projet de contrat première embauche (CPE). Mais depuis lors, quelle que soit leur ampleur, toutes les mobilisations syndicales se sont heurtées à un mur de refus. Pire, tout au long de la crise des Gilets jaunes, les syndicats ont été fermement écartés. Une preuve de leurs insuffisances ? De leur obsolescence ? Emmanuel Macron a-t-il finalement adopté cette politique « à l’italienne » ?
Dès 2017, tout au long de sa campagne, celui-ci a annoncé la couleur. Pour le jeune candidat, syndicats et associations ne représentent pas l’intérêt général, mais se contentent d’assurer la défense de leurs adhérents, autrement dit… la défense d’intérêts particuliers. Dès qu’il accède au pouvoir, le Président met en pratique cette vision. C’est à l’État d’assurer son rôle de puissance publique et à son chef, directement élu par les Français, d’incarner le bien commun.
Commenter  J’apprécie          10
Dans de plus en plus de cas, les salariés ne vont plus chercher un représentant du personnel ou un délégué syndical pour les aider à régler le problème qu’ils rencontrent avec leur chef, leurs collègues ou leur employeur. Ils n’en voient pas l’utilité. En revanche, ils s’adressent de plus en plus fréquemment directement à un avocat qui prend alors contact avec l’entreprise qui, à son tour, transfère le dossier vers son propre avocat. Ainsi, la conflictualité est externalisée et déportée à l’extérieur de l’entreprise. Les personnes en conflit peuvent donc continuer à vivre les unes à côté des autres sans avoir à assumer directement leur litige. Si cette pratique reste encore pour l’heure l’apanage des cadres et surtout des plus jeunes générations, elle tend à se propager. Et la profession calque aujourd’hui de plus en plus son modèle économique sur la capacité à financer son action à travers ce type d’intervention : l’avocat se rémunère sur les sommes qu’il arrive à obtenir pour son client.
Qu’y a-t-il derrière tout cela ? Le triomphe de l’individu de droit, bien évidemment. Ce qui explique le passage de l’acceptation du conflit collectif au triomphe du seul conflit individuel. En effet, il faut se figurer que dans le rapport à ses propres droits, l’individu s’est également transformé.
Commenter  J’apprécie          10
Ce paradigme du "bonheur différé" est désormais balayé par l'affirmation de l'individu et son aspiration au bonheur immédiat.
Commenter  J’apprécie          20
Il paraissait tellement juste, en effet, que les invisibles d’hier obtiennent demain remerciements, gratifications et reconnaissance. Après tout, le consultant en stratégie ou le développeur de jeux vidéo paraissent moins utiles au maintien de la société que l’infirmière, la caissière ou le transporteur. Plus encore, le télétravail massif a placé sur la sellette les managers de proximité et tous les chefs de service, prouvant qu’il était possible de se passer d’eux. Au point de faire de leurs postes les véritables bullshit jobs de notre monde, ces fameux « boulots à la con » décrits par l’anthropologue David Graeber, dont la définition est précisément que la société peut s’en dispenser sans s’arrêter pour autant : e pur si muove !
Commenter  J’apprécie          00
Avec les Gilets jaunes, les ronds-points accèdent à la conscience de place.
Commenter  J’apprécie          20
Dans ces boulots, en fait, on est traité comme on est vu : malheureusement nécessaires, mais jetables et très en dessous de tous les autres. (Kerry Hudson, « Basse naissance »)
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Denis Maillard (9)Voir plus

Quiz Voir plus

Jouons avec Clark Gable

D'après le roman Night Bus de Samuel Hopkins Adams, Gable triomphe dans l'un des premières comédies loufoques (screwball comedy) du cinéma. Ce film américain réalisé par Frank Capra en 1934 avec Claudette Colbert s'intitule:

Paris Roubaix
New-York Miami
Los Angeles San Francisco

8 questions
12 lecteurs ont répondu
Thèmes : acteur , hollywood , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littérature , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}