Le Code établit qu'un nom de genre ou d'espèce peut avoir n'importe quelle origine, même arbitraire. Que ce nom vienne du latin, du grec, d'une langue indigène, d'un nom de personne, d'un lieu géographique, ou même d'une anagramme, il sera toujours réputé latin. C'est pourquoi nous parlons de latin botanique alors que Aucuba et Akebia sont japonais, Ananas est brésilien, Catalpa vient des Indiens d'Amérique, Amélanchier fut repris du provençal et Armeria est d'origine celte. (19)
À une époque lointaine et poétique, où notre pragmatisme n'avait pas encore élevé de barrières infranchissables entre le divin et le mortel, entre l'animal et le végétal, être changé en plante fut le sort de plus d'un. Cette métamorphose résultait de la jalousie ou du courroux des dieux, ou, au contraire, de leur compassion. Epoque bénie où les scènes de ménage et le sang versé faisaient pousser tout un jardin ! (180)