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Citation de collectifpolar


Ses petits seins s’étaient rapidement mouillés de sueur, ses cheveux noirs s’étaient délacés et lui brouillaient le visage à chaque pas, à chaque envolée. Car elle décollait du sol tel un oiseau gracile, mais indécis. Elle prenait son essor à gauche, puis à droite… Bras tournoyant dans l’espace parfumé des épices du repas et de la cire des bougies. Mains tendues vers les figures cocasses dessinées sur le plafond. Doigts aux ongles vernis de rouge cherchant à attraper ces chimères. Lèvres moulées en un long baiser. Et sautant toujours, allongeant son corps, se cambrant, ondulant, s’effondrant, se redressant en une flamme renaissante que le son aigu des fifres ensorcelait à nouveau…
Les mailloches frappaient maintenant les timbales en un rythme syncopé et hypnotique. Enfin, de sourds tambours accusaient la cadence par leurs pesantes pulsations.
Un cœur énorme battait dans la salle. Les convives enivrés se mirent alors à scander le nom de Salomé en un caverneux orphéon.
Quelques vomissements, le malaise d’une femme, les piaillements d’un adolescent qui ne put contenir sa jouissance dans la main aguicheuse de sa voisine…
Salomé dansait.
L’écume rose et bleue l’habillait et la dénudait. Sa peau ruisselait et luisait ; la jeune fille était un marbre en mouvement.
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