Je la regardais transpirer à mes côtés dans la fournaise, sous la lumière crue des néons. Elle m’avait donné son prénom, et j’avais retenu à temps un commentaire idiot sur la coïncidence : je venais justement de trouver chez un bouquiniste une édition rare de Corinne, la poétesse grecque du VIᵉ siècle, maîtresse et rivale de Pindare. Elle était blonde à cheveux courts, la sueur collait son top lavande à sa poitrine et je me sentais malheureux, comme à chaque fois que je désire une femme. Tout ce chemin prévisible, répétitif et fastidieux pour en arriver si peu souvent à l’objectif initial, généralement abandonné en cours de route par manque de temps ou d’illusions.