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4.05/5 (sur 19 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Marradi, Toscane , le 20/08/1885
Mort(e) à : Scandicci , le 01/03/1932
Biographie :

Dino Campana était un poète italien du début du XXe siècle.

Neurasthénique, il connut une existence pour le moins malheureuse. En 1906, il connait son premier internement en asile psychiatrique.

Ensuite, tout le reste de sa vie fut une fuite en avant qui le conduisit notamment en Suisse, en France, en Argentine, en Russie et en Belgique (où il sera à nouveau interné).

En 1914, il publie à compte d'auteur son œuvre majeure, la seule publiée de son vivant, les Canti Orfici (Chants orphiques), recueil de poèmes écrits entre 1906 et 1912.

De 1916 à 1917, il vit une brève mais intense histoire d'amour avec la poétesse Sibilla Aleramo. Malheureusement en 1918, il est définitivement interné en institution psychiatrique qu'il ne quittera plus jusqu'à sa mort en 1932, 14 ans plus tard.

Écrivain maudit, il est considéré comme l'un des poètes majeurs du Novecento.

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Source : wikipédia
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Je me rappelle une vieille cité, rouge de murs et tours dressées, brûlée sur la plaine vaste dévastée dans l'Août torride, avec la lointaine fraîcheur de collines vertes et molles sur le fond. Arcs énormément vides de ponts sur le fleuve emmarécagé en maigres stagnations plombées : silhouettes noires de gitans mobiles et silencieuses sur la rive : parmi l'éblouissement lointain d'une cannaie lointaines formes nues d'adolescents et le profil et la barbe judaïque d'un vieillard : et tout à coup du milieu de l'eau morte les gitanes et un chant, du marécage aphone une nénie primordiale monotone et irritante : et du temps fut suspendu le cours.
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Bâtiment en voyage
(anciennement : Fragment)



Le mât oscille par touches dans le silence.
Une lumière ténue blanche et verte tombe du mât.
Le ciel limpide à l’horizon, chargé vert et doré après la bourrasque.
Le cadre blanc de la lanterne en haut
Illumine le secret nocturne ; depuis la fenêtre
Les cordages d’en haut à triangle d’or
Et un globe blanc de fumée
qui n’existe pas comme musique
Au-dessus du cercle avec les touches de l’eau en sourdine.


/Traduit de l’italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi
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Le chant de la ténèbre



La lumière du crépuscule s’atténue :
Esprits inquiets douce soit la ténèbre
Au cœur qui n’aime plus !
Des sources des sources avons à écouter,
Sources, sources qui savent
Sources qui savent que des esprits sont là
Que des esprits sont là à écouter...
Ecoute : la lumière du crépuscule atténue
Et aux esprits inquiets est douce la ténèbre :
Ecoute : tu es vaincu par le Sort :
Mais pour les cœurs légers une autre vie est à la porte :
Il n’est point de douceur qui puisse équivaloir la Mort
Plus Plus Plus
Entends qui encore te berce :
Entends la douce enfant
Qui dit à l’oreille : Plus Plus
Et voilà se lève et disparaît
Le vent : voilà il revient de la mer
Et voilà entendons panteler
Le cœur qui nous aima le plus !
Regardons : déjà le paysage
Des arbres et des eaux est nocturne
Le fleuve s’en va taciturne...
Poum ! maman le bonhomme là-haut !


/ Traduit de l’italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi
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L’espérance (sur le torrent nocturne)



Pour l’amour des poètes
Princesse des rêves secrets
Dans les ailes des vives pensées répète répète
Ô princesse tes chants :
Toi chevelue de chants muets
Pâle amour des errants
Etouffe les pleurs inéteints
Donne trêve aux amours secrètes :
Qui les taciturnes portes
Veille que la Nuit
A ouvertes sur l’infini ?
Penchent les heures : avec le rêve évanoui
Penche le pâle Sort.....................................
.................................................................................
Par l’amour des poètes, portes
Ouvertes de la mort
Sur l’infini !
Pour l’amour des poètes
Princesse mon rêve évanoui
Dans les gouffres du Sort !


/ Traduit de l’italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi
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Dans le fond, en avant, qui posait sur le faste d’une ottomane rouge, le coude soutenant la tête, qui appuyait le coude soutenant la tête, une matrone, les yeux brun vif, les mamelles énormes : à côté, une enfant agenouillée, ambrée et fine, les cheveux coupés sur le front avec une grâce juvénile, les jambes nues et lisses hors d’une robe éblouissante : et au-dessus d’elle, sur la matrone pensive dans ses yeux jeunes, un rideau, un rideau blanc de dentelle, un rideau qui paraissait remuer des images, des images au-dessus d’elle, des images candides au-dessus d’elle, pensive dans ses yeux jeunes.
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Gênes


Extrait 6

Vaste, dedans une odeur ténue évanouie
De goudron, veillé par les lunes
Électriques, dessus la mer à peine en vie
Le vaste port s’endort.
Se lève la nuée des cheminées
Cependant que le port en un doux craquement
Des cordages s’endort : et tandis que la force
Dort, dort qui berce la tristesse
Inconsciente des choses qui seront
Et le vaste port oscille dedans un rythme
Ereinté et s’entend
La nuée qui se forme du vomissement silent.


//Traduction de l’italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi
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Gênes


Extrait 7

Ô Sicilienne altière opulente matrone
Aux fenêtres venteuses de la ruelle marinière
Dans le sein de la cité percutée de sons de navires et de
  chariots
Classique méditerranéenne femme des ports :
Par les gris rosés de la cité d’ardoise
Sonnaient les clameurs vespérales
Et puis plus calmes les rumeurs dedans la nuit sereine :
Je voyais aux fenêtres étincelantes comme les étoiles
Passer les ombres des familles marines : et des chants
J’entendais lents et ambigus dans les veines de la cité
  méditerranéenne :
Car c’était la nuit profonde.
Tandis que toi Sicilienne, depuis les creux
Des vitres en un jeu tortueux
L’ombre creuse et la lumière vacillante
Ô Sicilienne, aux mamelons
L’ombre renfermée tu étais
La Pieuvre des nuits méditerranéennes.
Grinçait grinçait grinçait de chaînes
La grue sur le port dans le creux de la nuit sereine :
Et dedans le creux de la nuit sereine
Et dans les bras de fer
Le faible cœur battait une plus haute palpitation : tu
La fenêtre avais éteinte :
Nue mystique en haut creuse
Infiniment d’yeux trouée dévastation était la nuit
  tyrrhénienne.


//Traduction de l’italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi
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Femme génoise
  
  
  
  
Tu m’apportas un peu d’algue marine
Dans tes cheveux, et une odeur de vent,
Accouru de très loin et qui arrive grave
D’ardeur, était dans ton corps bronzéen :
– Oh la divine
Simplicité de tes formes agiles –
Ni amour ni tourment, un fantôme,
Ombre de la nécessité qui vague
Sereine inéluctable à travers l’âme
Et la délie en joie, d’enchantement sereine
Pour que par l’infini le sirocco
Se la puisse emporter.
Comme est petit le monde et léger dans tes mains !


/ Traduit de l’italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi
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Gênes


Extrait 4

Par les ruelles marines dans l’ambigu
Soir chassait le vent depuis l’enchevêtrement
Des bateaux des préludes entre les fanaux :
Les immeubles marins de blanches arabesques
Avaient dans l’ombre alanguie
Et nous allions et moi et le soir ambigu :
Et moi les yeux en haut aux mille je levais
Et mille et mille yeux bienveillants
Des Chimères dans les cieux : ………..
Quand
Mélodieusement
De haut sel, le vent comme blanche feignit une vision de Grâce
Comme de l’aventure infatigable
Des nuages et des étoiles dedans du ciel du soir
Dedans la ruelle marine en haut s’élève, …………….
Dedans la ruelle car rouges en haut sel
Marin les ailes rouges des fanaux
Arabesquaient l’ombre alanguie, …………….
Qui dans la ruelle marine, en haut sel lève
Qui blanche et légère et plaintive s’éleva !
Comme en les ailes rouges des fanaux
Blanche et rouge dans l’ombre du fanal
Qui blanche et légère et tremblante s’éleva…….-
Or déjà dans le rouge du fanal
Etait déjà l’ombre laborieusement
Blanche………………………...
Blanche quand dans le rouge du fanal
Blanche lointaine laborieusement
L’écho abasourdi rit une irréelle
Rire : et que l’écho laborieusement
Blanc et léger et abasourdi s’éleva…..
Déjà tout alentour
Luisait le soir ambigu :
Et battaient les fanaux
Palpitation dans l’ombre ;
Des rumeurs au lointain s’éboulaient
Dedans des silences solennels
En demandant : si de la mer
Le rire ne s’élevait…..
En demandant si l’entendait
Infatigablement
Le soir : à l’aventure
De nuages là en haut
Dedans du ciel stellaire.


//Traduction de l’italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi
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[…] en hauteur, dans les trophées de gypse d’une église, les anges potelés et blanc fondent leur pompe conventionnelle, tandis que sur la rue, les perfides jeunes filles brunes méditerranéennes, brunies d’ombre et de lumière, se murmurent à ‘oreille, à l’abri des ailes théâtrales, et ils semble qu’elles fuient, chassées vers quelque enfer dans cette explosion de joie baroque : tandis que tout, tout s noie dans le doux bruit du battement d’ailes des angelots qui emplit la rue.
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