ce n’est pas la fin
une carte postale traîne toujours sur la table
aux côtés de mes peurs les plus douces
et de ce dessin que j’ai fait du silence
tout ce que nous croyons sans vie
contient les fondements de notre identité
j’entends au loin quelqu’un qui s’approche
quelqu’un qui ne peut être que moi
je n’arrive pas à traduire
la joie soudaine qui m’envahit
à la vue de certains visages
où le monde semble redevenir pur chaos
de nos désirs les plus simples
surgissent les ombres qui nous guident
l’univers tremble au coin de l’œil
l’univers commence par un regard
chaque respiration est un désir à l’état pur
des voitures passent et ne s’arrêtent jamais
nous attendons tous quelque chose d’imprécis
une toute petite entaille dans le paysage
un enfant qui nous sourit comme une fenêtre
la vérité en ce monde n’a pas d’âge
des détails deviennent importants
le jeu des ombres sur le mur
le fait de vivre ou de mourir
l’absence ressemble à un livre
de plus en plus profond
je tourne des pages
je cherche un nom
il y a un manque en nous où tout commence
nous sommes ensemble dans cet éloignement
cet étirement du désir vers l’autre rive
sous mes pieds l’eau me confie son savoir
le temps passe sans faire de bruit
la nature se tait et au bout de mes membres
se joue le plus vieux des enjeux du monde
j’apprends à disparaître dans l’éclatement de la beauté
je répète sans cesse les mêmes maladresses
pour m’approcher de la fragilité
le vent souffle sur ma nuque
les derniers échos de la mer
une porte s’ouvre dans le paysage
des mots aussi usés que ton nom
viennent à notre rencontre
sous de nombreux déguisements
l'obscurité émane du tout premier vertige
des bruits me rappellent ta présence
aussi fluide que l’amour
rien n’empêche le vide de s’approcher
et les monstres de l’âme
les murs n’ont plus le même sens
la voix dans le noir n’est pas celle que l’on croit
une partie de nous-mêmes s'échappe
avec les feuilles des arbres
l'écriture parfois peut se passer d'encre