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Critiques de Dominique Chevallier (3)
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La cygne noire

Voilà ce qui sera peut-être l’une des chroniques les plus longues de ce blog. Et pourtant, elle ne dit rien. Ou, plus précisément, tout reste encore à dire, et tout restera à dire. Parce que ce livre est juste un OVNI, le récit truculent de… mais de quoi, en fait ?



Une fois ce livre commencé, je n’ai pas pu m’arrêter. Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un livre pratiquement sans faire de pause, en moins de 12 heures, dont une partie de ces heures de la nuit qui sont si particulières pour nous, lecteurs.



« Mais alors ? », me direz-vous. Eh bien, ce livre raconte le destin lumineux d’une étoile filante. Oui, c’est en se frottant au monde que Suzanne s’est embrasée, attirant tous les regards. Son père, par égoïsme et par souffrance, a créé le pire cocktail que l’on puisse imaginer : une intelligence exacerbée, teintée de cynisme, qui n’a pas eu d’autre choix que d’apprendre à se protéger en se coupant des autres. Détonnant. Et, pour le coup, cela explose. D’autant que le monde de la politique, machiste et engoncé dans ses a-priori, n’est pas prêt à laisser de place à une jeune femme telle que Suzanne.



C’est brillant, c’est fluide, on reconnait chez Dominique Chevallier le sens de la formule qui a fait sa carrière – l’homme revendique, entre autres, l’invention de « La force tranquille », slogan qui a porté Mitterrand au pouvoir en 1981 -. La peinture du monde de la politique est acérée, jouissive, grinçante. Mais, alors que l’on pourrait se lasser de cette histoire si elle n’était que suite de jolies formules, rien de tel ne se produit. Pourquoi ? Probablement parce que l’on sent, à chaque instant, toute la fragilité de la posture de Suzanne. Qui est en permanence au bord du gouffre, y compris lorsqu’elle écrase outrageusement ceux qui sont à ses pieds. La guerrière insensible masque le danger permanent d’une implosion.



Pourtant, ce n’est pas non plus par voyeurisme que l’on reste scotchés, comme ces spectateurs qui, lors d’une compétition de ski, guettent la chute la plus spectaculaire. Non, bien que l’on sache dès l’entrée que le destin de Suzanne, pour brillant qu’il soit, est tragique, ce n’est pas pour assister à sa dégringolade que l’on reste là, haletants.



À la fois baroque et profondément actuel, très ancien monde mais résolument ancré dans des questionnements qui pourraient être ceux du nouveau, ce livre tient probablement d’abord grâce au personnage sidérant de Suzanne.



On peut d’ailleurs lire cette histoire à différents niveaux. Comme une fantaisie politique, assurément, avec ces figures caricaturales, la truculence du ton, les formules enlevées. Comme une satyre sociale, très certainement, avec ce parcours d’une femme qui, à défaut d’être la femme de quelqu’un est, ici, la fille de quelqu’un et qui, tentant de progresser seule, découvre que, pour supporter d’être détestée, il faut pouvoir s’appuyer sur un amour inconditionnel. Comme une fable morale, sans doute, qui nous rappelle que l’on ne tombe jamais que sur le caillou que l’on a soi-même semé.



Alors, êtes-vous prêt(e)s à vous laisser emporter par cette cygne noire ?
Lien : https://ogrimoire.com/2022/1..
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La cygne noire

Excellent roman qui débute avec une scène tragique certes, mais racontée avec une légèreté qui m'a fait pouffer : "Anne était au volant. La survenue d'un puissant désir allait lui coûter la vie. Cela faisait des mois que Pierre ne l'avait pas touchée. Elle avait soudain eu besoin de tenir son sexe dans la main. Tout en conduisant elle entreprit d'ouvrir la braguette de son mari. Tentant de venir à bout d'un bouton récalcitrant elle détourna la tête quelques secondes le regard de la route. Le choc fut effroyable. Anne mourut sur le coup." (p.7) Le reste du roman se déroulera dans le monde politique dans lequel Suzanne s'engage. Elle a trouvé le bon pigeon, celui sur lequel elle va s'appuyer pour grimper. Ce sera Antoine Gouda qui, encore loin dans les sondages, rêve de l’Élysée. Les allusions sont légion, dans les descriptions des personnages, dans certains noms : l'un est un mélange entre Straus-Kahn et Vals et Antoine Gouda/François Hollande : "Suzanne a compris que sur à peu près tous les sujets il choisit d’adopter une position médiane, mais légèrement infléchie vers la gauche afin de se trouver en parfait équilibre sur l'axe central du Parti socialiste." (p.83)



J'ai ri parfois, jaune souvent tant le roman sonne réaliste et se moque de la classe politique en général qui vit dans un entre-soi, qui voit d'un mauvais œil cette jeune femme débouler et remettre en cause la prédominance masculine et misogyne. C'est extrêmement vachard et bien vu, méchant et drôle -on peut rire des puissants qui se moquent si souvent de nous. Le cynisme est présent à toutes les pages, celui des élus bien sûr, le mépris, le machiavélisme. Leurs mots sont creux, ils les vident de leurs sens. J'en ai noté des pages, mais je ne peux pas toutes les citer, c'est dommage parce que l'auteur est très observateur et analyse finement les us et coutumes politiques.



Dominique Chevallier décrit un vieux monde, celui de la politique qui ne sert que quelques privilégiés. Suzanne est une jeune femme éminemment romanesque, ambitieuse, voulant prouver qu'une femme vaut largement un homme voire davantage. Elle fracasse ce panier de crabes. Elle est forte et fragile, mais peu le savent. Un personnage qu'on n'oublie pas aisément qu'on n'a d'ailleurs point envie d'oublier. Et de se prendre à rêver qu'il en existe vraiment des comme elles qui viendraient exploser ce vieux monde...
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Les Arabes : Du messageà l'histoire

Dominique Chevallier et André Miquel ont réuni des chercheurs de haut niveau, tous spécialistes du monde arabo-musulman, pour rédiger cet ouvrage consacré au fait arabe. En effet, si la majorité des arabes sont musulmans, tous les musulmans ne sont pas arabes. De même, d'autres confessions vivent également en terre arabe. C'est à la recherche de ce fait arabe que vont s'atteler les douze chercheurs réunis ici.



Cela a produit 17 articles de bonne facture à la fois historiques, sociologiques, ethnographiques, géopolitiques et prospectifs. Assurer une cohérence de ces textes et auteurs différents pouvait sembler délicat mais le pari est réussi.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/l..
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