La nuit a été froide. Sur les coteaux, au-dessus de Starnberg, le givre alourdit la fine nervure des branchages. Les hommes dorment tout habillés, la tête sur le sac. Le sommeil a pétrifié ces adolescents, soûls d'épuisement. Les combats ont cessé bien après que la nuit se soit coulée dans les rues, venant de la vallée.
Les Rouges dorment aussi, mais le plus brillant soleil ne pourra plus les réveiller. Vingt et un corps hachés par la fusillade ont été rassemblés comme pour un tableau de chasse après les battues d'automne.
Dehors, les sentinelles grelottent, la paupière lourde.