Les cabinets médicaux me dépriment encore plus que les hôpitaux, à cause de l’atmosphère d’attente négative qu’ils dégagent et du patient qui s’en va après avoir reçu une bonne nouvelle. Il serre la main aseptisée du médecin, en riant à gorge déployée, riant à tout ce que lui dit le praticien. Son rire est tonitruant, rempli de vitalité et de vulgarité. Cet homme-là ignore les autres patients d’une manière ostentatoire tandis qu’il traverse la salle d’attente, en riant aux éclats. Il en fait plus partie d’eux, il renie leur inquiétude hebdomadaire, leur crainte ridicule de la mort.