Nous sommes quatre, nous sommes vivants. Blessés, épuisés, déchiquetés, perdus, peut-être épiés et en danger. Bientôt tués, bientôt mourants. Mais pour l’instant seuls, et vivants. C’est un moment privilégié. On pourrait rester là longtemps, se retrouver, rester là et respirer. Une respiration qui compte, une respiration profonde qui soulève nos poitrines molles et quitte nos bouches en nous laissant plus lourds qu’avant. Plus proches du sol, plus proches du monde.