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EAN : 9782882508577
336 pages
Noir sur blanc (17/08/2023)
3.07/5   54 notes
Résumé :
Alex, Elena et Valencia, trois étudiants en première année de licence d’arts du spectacle, dénomination faussement inclusive signifiant en réalité juste « théâtre », montent un collectif. Mais, dépités par l’accueil lamentable de leur première création, ils décident de changer de programme, et de faire la révolution.

À Gaillon, dans l’Eure, ils croisent la route des Ravitailleurs, un autre collectif de théâtre révolutionnaire… plus virulent.
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,07

sur 54 notes
« Alors voilà, je suis le monde et le monde brûle, mais il faut dire que c'est quand même agréable de se sentir unie à quelque chose. »

C'est ainsi que parle Elena lorsqu'elle se sent appartenir à un collectif de théâtreux devenu révolutionnaire qu'elle a créé avec Alex, Valencia et Siegfried. Ils sont « nous » et cela vaut largement quatre « je ». Ils vivent, à mon sens comme beaucoup de jeunes voudraient vivre : Pas seul.

Eden Levin se sert avec maestria de leurs échecs théâtraux pour enfanter une révolte et dresser le bilan des travers de notre société. Avec autodérision et intelligence servis par une acuité aigüe, il démolit toutes les convictions et les espérances d'un monde à bout de souffle.
« Il est plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme. »

Ce roman est réellement jubilatoire bien qu'il soit pavé de vérités douloureuses que l'on reçoit en pleine gueule si peu que l'on soit sensible aux abus de notre société de consommation.
Il y a des passages truculents concernant : Pourquoi bruler les voitures, l'obsolescence programmée ou les bienfaits de la lessive. Tous les stigmates d'une génération sont présents dans les mains de révolutionnaires en carton. Même si les preuves éclatent par l'absurde autant que par les cocktails Molotov.

Par surprise, ce roman inclassable a sponsorisé un petit bonheur de lecture. Je me suis fait renvoyer dans mes vingt ans avec mes propres rebellions, moi qui le bouquine maintenant à soixante ans passé avec mes réelles et déplorables exagérations.

Merci Eden Levin de m'avoir remué la petite cuillère avec ton premier roman à la gourme lancée d'un jet où il y a aussi du sang, de la violence et beaucoup de « second degré ».

N'oubliez pas de « commander nos livres Winnie l'Ourson collectors dédicacé par Xi Jinping avant la fin de la semaine et tentez de gagner un voyage dans l'un de nos camps de vacances FEMA (Agence Fédérale des Situations d'Urgence). »

Urgence, il y en a une à lire ce roman à la finale en apothéose surréaliste d'un Guernica littéraire révolutionnaire colorisé des évidences et des audaces de l'auteur.

Restons vivants !

Merci à Babelio éternel de cette découverte en MCP et à Notabilia pour son envoi.


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La vitalité des premières pages fait augurer du pire comme du meilleur. Les dialogues sont trash, et ne permettent aucun doute sur l'âge des personnages, unis par une cause commune : se faire remarquer par leur prestation théâtrale dans le cadre de leurs études. Si le succès escompté n'est pas au rendez vous, le but initial de leur production sera détourné : les trois étudiants vont consacrer leur créativité à la rédaction d'un pamphlet révolutionnaire ! Un malheureux concours de circonstances va considérablement modifier leur projet !

Très original par la forme, le roman fait alterner la narration de l'un des étudiants, des pages qui évoquent des tracts politiques, mais aussi des scènes théâtrales, le lecteur est sans cesse déstabilisé. Mais on ne s'ennuie pas une seconde en suivant les aventures rocambolesques des révolutionnaires en herbe.

Le parti pris du texte polymorphe cache cependant des réflexions muries sur notre mode de vie, qui ressemble fort à une volonté de scier la branche sur laquelle on est assis.

Mes réticences initiales ont vite été vaincues par les surprises et le rythme de ce roman très atypique.

384 pages Notabilia 17 août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Partir dans l'aventure avec Eden Levin n'est pas de tout repos et ce pour plusieurs raisons.
À peine, le roman ouvert j'ai été surprise par le style dynamique, alerte et je me suis dit "mais dans quoi je me suis embarquée ?!"
Et puis malgré un peu trop de vulgarité qui n'apporte rien selon moi, je me suis surprise à apprécier l'écriture mais hop, changement de de ton, de style. Il y a comme des flashs d'informations,on entend presque la voix des chroniqueurs radio des années 60. Et puis encore un peu plus loin, on y trouve des réflexions sur l'absurdité de notre société consumériste et on revient sur notre trio de départ , Alex, Elena et Valencia.
Alors oui parfois déroutée mais plus on avance plus on prend goût à ce roman qui sort vraiment de l'ordinaire.
La quatrième de couv' résume bien, ni trop ni pas assez. À vous maintenant de partir à l'aventure avec ce trio si vous n'êtes pas trop plan-plan car ça déménage, pas le temps de se reposer l'atmosphère est explosive...
Difficile de noter ce roman d'une part car il est "inclassable" , d'autre part, mon plaisir de lire a été fluctuant. Des reflexions intéressantes mais aussi des clichés, un style alerte et une plume bien particulière mais parfois de la vulgarité gratuite.
C'est un premier roman, je suis convaincue que l'on retrouvera souvent le nom de Eden Levin sur des couvertures de roman.
Merci à Babelio et aux Éditions Noir sur Blanc pour cette très belle collection notabilia.
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Comment parler de ce roman qui est impossible à étiqueter !?
A partir d'une trame éventuellement vraisemblable,à savoir la création d'un collectif révolutionnaire par des étudiants en théâtre en quête de reconnaissance et de sens à leur vie, Eden Levin nous embarque dans une histoire sans dessus dessous. le scénario de départ ne semble être que le prétexte à élucubrations et digressions sur le système capitaliste et ses aberrations, tout ceci dans un langage qui passe de la vulgarité à de grandes réflexions intellectuelles. Les ruptures de style empêchent toute fluidité dans la lecture ce qui est évidemment volontaire, tout plutôt que la banalité !
Ce procédé m'a donné l'impression de visionner des courts métrages dont certains décrivent des scènes apocalyptiques, d'autres surréalistes,d'autres absurdes. J'ai beaucoup aimé la façon dont très souvent,le décors se fond avec le vivant au point t d'annihiler la frontière entre les matériaux et l'humain.
L'auteur joue de l'autoderision comme de l'humour sarcastique et m'a accrochée à son récit à mon propre étonnement.
L'adjectif qui me vient à l'esprit pour conclure sur la nature de ce roman est " psychédélique "...Un petit voyage qui m'a entraînée bien loin de mes sentiers habituels et qui a su titiller mes neurones !
J'en remercie Babelio ainsi que les éditions Notab/Liam que je ne connaissais pas jusqu'à ce Jeudi!
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Un roman ou un essai ou une pièce de théâtre avec des titres de journaux ?
C'est le surmulot qui tient une kalachnikov sur la 1° de couverture qui donne le ton sur la suite des événements qui va impacter 3 étudiants en 1° année de licence d'arts du spectacle décidés de monter un collectif !
Alex, Elena et Valencia vont hésiter sur leur futur concept et finalement, après l'échec de leur 1 ° pièce " Gente" vont décider d'en faire un collectif révolutionnaire ! Ils vont jouer à Gaillon dans l'Eure avec le beau Siegfried, l'amant de Valencia, mais ils vont se heurter à un autre collectif très virulent : les Ravitailleurs.
Chez les Ravitailleurs : il y a Elise Marinetti, danseuse contemporaine, Manuel Frais-Vidal, étudiant espagnol et Jean-Luc Leboeuf , auteur du collectif qui vont poursuivre les 4 à Paris pour les anéantir car ils veulent l'exclusivité de leur collectif révolutionnaire ! C'est dans leur appartement que les Ravitailleurs vont les attaquer et, ce sera une guerre sans merci avec des blessés, un prisonnier et l'obligation d'aller aux Urgences pour réparer les dégâts : un massacre !
Eden Levin va, au cours du récit, des articles de presse éreinter le consumérisme, les comportements violents des amateurs de" Yeezy slides " dans un centre commercial, l'impact de la productivité et du succès de Ford aux U.S et, enfin : expliquer scientifiquement l'origine des actes incendiaires de voiture ! Bref, il tente de démontrer que la violence est omniprésente dans le capitalisme au niveau des individus et des pouvoirs !
Un roman " patchwork " déroutant avec des dialogues souvent vulgaires, des clichés dans un style alerte teinté d'humour.
Merci à Babelio et aux éditions Notabilia ( Noir et Blanc ).
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critiques presse (1)
LaTribuneDeGeneve
25 septembre 2023
Le plus palpitant est dans l’expérience d’une lecture à vif, drôle et corrosive, d’une société en pleine dérive.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Pour faire entendre notre message, il va falloir tuer.
Non, non, c'est trop fort.
Pour faire entendre notre message, nous sommes prêts à tuer.
Non.
Nous sommes prêts à mourir.
Non, toujours pas, ça fait "corporate". Et puis "prêts à", ça sonne comme une fausse promesse.
Nous allons mourir. Il faudra tuer.
Mais c'est trop fort ça, personne ne voudra se ranger derrière ça.
C'est pourtant vrai, non?
Pour faire entendre notre message, il va falloir cracher du plomb, perdre un œil, vomir nos tripes, couper des têtes.
Qui nous lira, sinon? Qui lit encore les vivants?
Une page ne vaut plus rien si elle n'est pas jonchée de cadavres.
Ah, et puis merde.
Il va falloir tuer ça sonne mieux, et je pourrai toujours dire au juge que je suis folle.
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Je réalise : " Il est plus facile d' imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme ".
Je n' avais aucune chance, mes dés étaient truqués.
Comment imaginer une alternative ? Le Capitalisme est le nouveau réel. Comment pourrait-on imaginer remplacer l' ordre naturel des choses ? Comment imaginer quoi que ce soit, quand tous les imaginaires appartiennent déjà au Capital ? Comment s' exprimer quand Virginie Despentes est publiée par une maison d' édition qui appartient à un groupe qui appartient à Bolloré ? Quand toutes les luttes finissent whitewashed, greenwashed, pinkwashed ?
Nous sommes dans le ventre du monstre. Le capitalisme digère le sens et défèque une marque.
Le temps c' est de l' argent.
L' espace est un investissement.
Nirvana est un t-shirt.
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Je m’inquiète. Mais pas que.

Je me pose des questions quant à l’intérêt d’être si proactif si c’est pour me sentir inutile et angoisser dans le processus. Bien sûr, c’est pas moi la victime et je vais pas lui en parler. Mais quand même ? Elle a l’air de bien se débrouiller toute seule, je vais pas juste lui foutre la pression avec ma présence complexée ? Nan, mais il faut qu’il y ait quelqu’un avec elle. Ne serait-ce que pour le soutien moral. Ne serait-ce que pour voir qu’elle s’évanouisse pas dans le métro. Putain, j’espère qu’elle va pas s’évanouir dans le métro, qu’est-ce que je fais si elle s’évanouit dans le métro ?
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Le fordisme est aujourd'hui un peu dépassé, ses descendants ont trouvé des moyens autrement plus efficaces de soumettre et d' asservir, en dehors même de l' enceinte de l' usine. Son esprit, lui, n' en reste pas moins parmi nous, et sa modernisation n' empêche pas les magnats de l' automobile contemporains de torturer leurs employés et de brutaliser leurs syndicats.
On peut penser au cas d' Elon Musk, patron multimilliardaire de Tesla, menaçant ses salariés voulant se syndiquer de leur retirer leurs options sur titres. Ou encore à la directrice générale d' Apnyl, dans l' Ain, qui a engagé deux ex-agents de la DGSE pour tenter d' éliminer un syndicaliste jugé " gênant ".
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La photographie ci-dessous a été prise par Willy Römer à Berlin, le 11 janvier 1919. On y voit un groupe d' insurgés de la ligue spartakiste dans les derniers instants de leur lutte contre les Freikorps. Leurs barricades sont faites de papier journal.
L' image est frappante. Elle me parle. Elle me dit quelque chose à propos de plume et d' épée.
Le symbole est facile, mais il est là : ces gens se protègent des balles avec de l' encre sur du papier. L' écriture comme auto-défense. ça vend du rêve.
J' ai lu quelqu'une demander si l' insurrection pouvait avoir lieu dans les livres, alors j' écris ces mots pour la chercher. Je retourne les phrases, je déterre les sens, j' abats paragraphe sur paragraphe pour dénicher le substantif derrière lequel elle se cache.
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Videos de Eden Levin (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eden Levin
À l'occasion de la 25ème édition des correspondances de Manosque, Eden Levin vous présente son ouvrage "Jeudi" aux éditions Noir sur blanc. Rentrée littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2887754/eden-levin-jeudi
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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