Chaque nuit, vers minuit, je tournais le loquet de sa porte, et je l’ouvrais, — oh ! si doucement ! Et alors, quand je l’avais suffisamment entrebâillée pour ma tête, j’introduisais une lanterne sourde, bien fermée... bien fermée, ne laissant filtrer aucune lumière... puis je passais la tête. Oh ! vous auriez ri de voir avec quelle adresse je passais ma tête ! Je la mouvais lentement... très, très lentement... de manière à ne pas troubler le sommeil du vieillard.
Il me fallait bien une heure pour introduire toute ma tête à travers l’ouverture... assez avant pour le voir couché sur son lit.
Ah ! un fou aurait-il été aussi prudent ?
Et alors, quand ma tête était bien dans la chambre... j’ouvrais la lanterne avec précaution — Oh ! Avec quelle précaution, avec quelle précaution ! — car la charnière criait.
Je l’ouvrais juste assez pour qu’un filet imperceptible de lumière tombât sur l’œil de vautour.
Et cela, je l’ai fait pendant sept longues nuits — chaque nuit juste à minuit : — mais je trouvai toujours l’œil fermé... et ainsi il me fut impossible d’accomplir l’œuvre... car ce n’était pas le vieux homme qui me vexait... mais son mauvais œil.