Guy Debord à Jaime Semprun 26 décembre 1976
J'ai beaucoup d'ennemis et on ne m'a jamais accusé de les censurer; ni même de pratiquer cette dissimulation pseudo-dédaigneuse des positions de l'adversaire qui se rencontre si souvent dans les gauchismes : j'ai toujours considéré que le pire, pour mes ennemis, c'était qu'on lise attentivement leurs textes.
Nous sommes un « Nous » de protestation et de passion pour que les sciences sociales critiques réarment les luttes. Nous sommes un « Nous » en forme d’appel à faire nombre. Contre toutes les dominations, notre force est collective
Guy Debord à Gianfranco Sanguinetti le 21 avril 1978
Les expérimentateurs qui opèrent en Italie, et commencent à en faire le laboratoire européen de la contre-révolution, sont habitués à une complicité générale de tous ceux qui ont la parole, complicité qui, poussée à ce point, donne au pays une fausse allure d'imbécillité générale.
aucune position sociale, aucune croyance, aucune relation sociale n’est intangible, nécessaire, tenant de la « nature des choses ».
Mais sans bruit, sans discontinuer, organiser dans les endroits méprisés par les élites de toutes espèces, des rencontres aujourd’hui trop rares entre producteurs de sciences sociales et « citoyens » éventuellement éloignés de la culture savante »
Nous n’en sortirons pas, à moins d’inventer une alliance inédite, un front commun d’éditeurs indépendants, de libraires indépendants, de lectrices et de lecteurs, de productrices et producteurs de sciences sociales
Toute discipline, même la plus critique, qui ne s’arme pas, épistémologiquement et politiquement, contre elle-même, est vouée à légitimer théoriquement l’ordre établi