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Citation de LadyDoubleH


Il y a à Lisbonne presque autant d’églises que de rues, et chacune d’elles, outre ses cloches, possède in carillon sonore, aigu, vinaigré, qui lutte avec ses voisins à qui fendra l’air des sons les plus criards. […] Il faut être né dans le pays et avoir sucé à la mamelle ce jus de bronze en branle, pour ne pas devenir fou ou enragé.
Jugez-en. Les cloxhes ordinaires font la conversation pour les morts, les nouveaux-nés et certaines catégories d’offices que je ne connais pas bien. De plus, chaque église possède une cloche spéciale pour sonner les incendies et inviter les porteurs d’eau à aller verser leur tonnelet sur le brasier. Au moindre feu de cheminée, au plus petit indice de fumée, en avant les cloches ! Qu’il soit midi ou qu’il soit minuit, toute la ville est réveillée, tressaute, est mise en mouvement.
La veille des jours de fête, ces carillons éclatent de huit heures du soir à minuit, se répondant les uns les autres et faisant le plus de tapage possible. Ils recommencent le lendemain matin à quatre heures, de telle sorte qu’on a tout juste le temps de s’endormir pour se réveiller, et encore faut-il qu’il n’y ait pas eu de feu de cheminée pendant ce court entracte. C’est le plus grand supplice qu’on puisse imaginer. On s’étonne que Dante n’ait pas songé à cela pour ses damnés. Ce trait fait défaut aux cercles de son enfer.
[Princesse Rattazzi, v. 1878]
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