Nationalité : France
Né(e) : 1689
Mort(e) : 1771
Né(e) : 1689
Mort(e) : 1771
Biographie :
Edmond Jean François Barbier (1689-1771) était avocat au Parlement de Paris et mémorialiste.
Représentant de la bonne bourgeoisie parisienne du règne de Louis XV, l'avocat Barbier est sans doute l'un des chroniqueurs les plus connus et les plus utilisés par les historiens de cette époque. Le 27 avril 1718, le Petit-Pont, qui relie la rive gauche à l'île de la Cité, s'embrase dans un incendie qui met en émoi toute la capitale. À deux pas de là, rue Galande, l'avocat consultant Barbier, qui tient un cabinet d'affaires depuis 10 ans, connaît certainement une grande frayeur. Mêlé à la foule des badauds, il constate les dégâts et demeure vivement impressionné. Rentré chez lui, il décide de consigner l'événement...
Quarante-cinq ans après, il écrit encore ; il se trouve alors à la tête de plusieurs centaines de cahiers, noircis d'une écriture hâtive et serrée, qui conservent la chronique quotidienne et parisienne du règne de Louis XV. Tout y est : de la grande politique diplomatique aux querelles protocolaires de cour, des crimes les plus sordides aux feux d'artifice les plus éclatants, de la fronde parlementaire aux ragots les plus vils, Barbier a tout noté, s'effaçant presque toujours, ne faisant que rapporter l'avis général et commun. Son témoignage, en définitive, n'en est que plus précieux. Porte-parole inconscient de ses contemporains, Barbier nous apprend plus sur les mentalités et les comportements de son temps que sur les événements eux-mêmes, connus par bien d'autres sources.
C'est à l'administration d'un sien parent, auquel il légua son long récit, puis aux hasards de la conversation et au courage des éditeurs du XIXe siècle que l'on doit aujourd'hui la connaissance de ce texte. Direct, spontané, farci, pourrait-on dire, d'additions et de corrections, il n'offre pas la maîtrise littéraire que Barbier eût souhaité lui donner.
Il a laissé un Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV (1718-1762), publié par Paul Arthur Nouail de La Villegille, Paris, 1851-1857. Ce journal comble une lacune entre les Mémoires de Saint-Simon, qui s'arrêtent en 1723, et ceux de Louis Petit de Bachaumont qui commencent en 1762.
+ Voir plusEdmond Jean François Barbier (1689-1771) était avocat au Parlement de Paris et mémorialiste.
Représentant de la bonne bourgeoisie parisienne du règne de Louis XV, l'avocat Barbier est sans doute l'un des chroniqueurs les plus connus et les plus utilisés par les historiens de cette époque. Le 27 avril 1718, le Petit-Pont, qui relie la rive gauche à l'île de la Cité, s'embrase dans un incendie qui met en émoi toute la capitale. À deux pas de là, rue Galande, l'avocat consultant Barbier, qui tient un cabinet d'affaires depuis 10 ans, connaît certainement une grande frayeur. Mêlé à la foule des badauds, il constate les dégâts et demeure vivement impressionné. Rentré chez lui, il décide de consigner l'événement...
Quarante-cinq ans après, il écrit encore ; il se trouve alors à la tête de plusieurs centaines de cahiers, noircis d'une écriture hâtive et serrée, qui conservent la chronique quotidienne et parisienne du règne de Louis XV. Tout y est : de la grande politique diplomatique aux querelles protocolaires de cour, des crimes les plus sordides aux feux d'artifice les plus éclatants, de la fronde parlementaire aux ragots les plus vils, Barbier a tout noté, s'effaçant presque toujours, ne faisant que rapporter l'avis général et commun. Son témoignage, en définitive, n'en est que plus précieux. Porte-parole inconscient de ses contemporains, Barbier nous apprend plus sur les mentalités et les comportements de son temps que sur les événements eux-mêmes, connus par bien d'autres sources.
C'est à l'administration d'un sien parent, auquel il légua son long récit, puis aux hasards de la conversation et au courage des éditeurs du XIXe siècle que l'on doit aujourd'hui la connaissance de ce texte. Direct, spontané, farci, pourrait-on dire, d'additions et de corrections, il n'offre pas la maîtrise littéraire que Barbier eût souhaité lui donner.
Il a laissé un Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV (1718-1762), publié par Paul Arthur Nouail de La Villegille, Paris, 1851-1857. Ce journal comble une lacune entre les Mémoires de Saint-Simon, qui s'arrêtent en 1723, et ceux de Louis Petit de Bachaumont qui commencent en 1762.
Source : Wikipédia
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Citations et extraits (4)
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(Mars 1743) : Il règne, cet hiver, une maladie générale dans le royaume, qu'on appelle grippe, qui commence par un rhume et mal de tête : cela provient des brouillards et d'un mauvais air. Depuis quinze jours, même un mois, il n'y a point de maison, dans Paris, où il n'y ait eu des malades ; on saigne et l'on boit beaucoup, d'autant que cela est ordinairement accompagné de fièvre; on fait prendre aussi beaucoup de lavements.
On guérit généralement après quelques jours; les gens âgés sont plus exposés que les autres. Le parlement de Dijon et un autre ont vaqué par le nombre des malades.
721 - [10/18 n° 116-117, p. 179]
On guérit généralement après quelques jours; les gens âgés sont plus exposés que les autres. Le parlement de Dijon et un autre ont vaqué par le nombre des malades.
721 - [10/18 n° 116-117, p. 179]
(Décembre 1722) - Le doyen des prisonniers de la Bastille est mort ces jours-ci. Il y avait trente-cinq ans qu'il y était. Il avait été pris en habit de jacobin, et avait été soupçonné d'avoir voulu empoisonner M. de Louvois, mais il n'y avait aucune preuve contre lui. Lorsqu'on l'interrogea, il répondit dans un jargon qu'aucun interprète du roi pour les langues étrangères ne put comprendre, en sorte qu'on n'a jamais su ni son nom, ni son pays, ni ce qu'il faisait en jacobin, et il a passé ainsi trente-cinq ans sans livres ni papiers.
720 - [10/18 n° 116-117, p. 63]
720 - [10/18 n° 116-117, p. 63]
(Mars 1745) - On a parlé, dans ces fêtes, d'une jeune femme de Paris nommée Mme d'Etiolles, femme de M. Le Normant, seigneur d'Etiolles, près Corbeil
[ ... ] Elle a 22 ans et est réellement une des jolies femmes de Paris. On dit que le roi l'avait vue à la chasse, dans la forêt de Sénart et que depuis elle a été dans tous les bals et à toutes les fêtes de Versailles ce qui a fait présumer qu'il y avait quelque chose de particulier, quoique sans rien de marqué.
[ ... ] Elle a 22 ans et est réellement une des jolies femmes de Paris. On dit que le roi l'avait vue à la chasse, dans la forêt de Sénart et que depuis elle a été dans tous les bals et à toutes les fêtes de Versailles ce qui a fait présumer qu'il y avait quelque chose de particulier, quoique sans rien de marqué.
(Avril 1745) - Cette Mme d'Etiolles a 21 ans, est bien faite et extrêmement jolie, chante parfaitement et sait cent petites chansons amusantes, monte à cheval à merveille et a eu toute l'éducation possible. Sa mère est une Mme Poisson, encore plus belle, fille d'un sieur de La Motte, entrepreneur des provisions des Invalides, qui la maria au sieur Poisson, lequel était un intrigant.
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