En février 1964, lors d’une représentation de Cyrano de Bergerac au Théâtre-Français, la violence de sa désapprobation avait scandalisé ses voisins. Le culte de ce qui est encore considéré comme le chef-d’œuvre d’Edmond Rostand existe, on le sait, depuis bientôt quatre-vingts ans. Mais loin de se laisser impressionner par les « chut » retentissants et les protestations qui fusaient autour d’elle, Chanel, devenue le point de mire de la salle, continuait à ironiser sans qu’il fût possible de la faire taire. On l’entendait accablant comédiens et auteur de ses quolibets.
« Non, mais quelle infection ! ... Des vers mirliton... Le mauvais goût de tout ça ! Quelle prétention ! Affreuse époque ! Et le cocorico français, quelle bêtise ! Un patriotisme de concierge. »
A l’instant le plus pathétique, on l’entendit nettement qui lançait entre ses dents un « Cocorico » cinglant. Elle fulminait.