Edouard Tétreau était l'invité du Grand angle de TV5 Monde, présenté par Xavier Lambrechts, le 11 septembre 2015.
Le pape François a prononcé ces derniers mois des discours très virulents contre le capitalisme. Va t--il faire tomber le "Mur de l'argent" ?
C'est la thèse du dernier livre d'Edouard Tétreau, conseil en stratégie, auteur du livre "Au-delà du mur de l'argent", (éd. Stock).
Une fois de plus gare aux amalgames. Cette folie financière bien réelle n’a rien à voir avec la fumisterie intellectuelle de la prétendue « Horreur économique », et dont les nombreux disciples en France sont au moins aussi dangereux que les zélotes de la création de valeur.
Une chose est de dénoncer cette course mortelle aux plus-values éphémères des marchés financiers. Une autre est de vilipender le goût du travail, de l’effort et de la prise de risque dans un pays chloroformé par la vulgate d’un prophète allemand barbu de l’avant-dernier siècle. Les idéologies ont peut-être disparu des débats publics. Elles restent, en France, étonnamment présentes dans les esprits et les comportements.
(p. 277)
…les comités antidopage ne furent pas au bout de leurs surprises, lorsqu’ils constatèrent que 100% des coureurs dopés… avaient une prescription médicale pour cela ! Il était vital que ces convalescents fébriles se dopent car, pour la majorité d’entre eux, ils étaient…asthmatiques, les pauvres vieux ! C’est bien connu : pour guérir l’asthme, rien de tel que de pédaler 3400 kilomètres à 41 km/h de moyenne pendant 20 jours d’affilée, en plein cagnard estival.
(p. 250-251)
Le chef des ventes m’avait même lancé un bel avertissement : à force de pondre des analyses justes mais modérées, je n’apparaissais nulle part dans la ligne des revenus du compte de résultat de la société. Je n’étais qu’un centre de coûts.
J’ai compris mon métier ce jour-là. Peu importait que le produit, l’opinion, soit bonne ou mauvaise, il fallait qu’elle se vende.
(p. 41)
C’est un classique de la gestion de crise : on s’arrange pour que celui qui a levé le problème devienne lui-même le problème.
(p. 228)
L’appétit de mon client du Connecticut allait non pas vers les chairs boudinées du vendeur, mais vers les valeurs les plus volatiles, les plus versatiles en Bourse. C’est avec elles qu’on peut gagner – ou perdre – beaucoup d’argent. Pas avec des valeurs stables, qui offrent très peu de possibilités de gain, de jeu.
(p. 69)
Et qu’en pensent tous les salariés licenciés de ces entreprises stigmatisées pour avoir été à un bref moment dans la ligne de mire de ces professionnels de marché, non pas pour avoir été déficitaires, mais insuffisamment rentables au point d’avoir des cours de Bourse déprimés ?
(p. 79)
Un mois avant, la Compagnie générale des eaux présentait les perspectives abyssales du futur portail Vizavi et autres investissements dans l’Internet, qui auront in fine englouti plus de 10 milliards de francs sans avoir jamais vraiment vu le jour.
(p. 97)
Gremlins fut alors un peu gêné, sa gêne se manifestant par d’inquiétants tics et rictus faciaux. Même les apparatchiks les plus accomplis gardent des bribes d’humanité.
(p. 232)