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Citations de Eduardo Punset (35)


La science vient de découvrir que ce sentiment de solitude n'est pas un effet de la dépression, mais une pathologie à part entière.
La solitude devrait être une priorité des autorités sanitaires. C'est un fléau contre lequel elles doivent lutter de toutes leurs forces, au même titre que la dépression. Pour l'instant, les médecins et les laboratoires ne s'occupent que de la dépression. (...)
La dépression reste un mal mystérieux, malgré tous les efforts fournis pour en percer la nature. Mais nous ignorons encore tout de la solitude. Les psychologues et les neurologues commencent à peine à étudier ses effets.

Mais qu'est-ce que la solitude au juste ?
Contrairement aux apparences, la solitude est un état psychique : l'individu éprouve un vide intérieur, il se sent rejeté par les autres.
Même une personne très entourée peut se sentir seule, car la solitude est avant tout une histoire de perception.

L'homme a besoin d'appartenance. Son désir impérieux d'établir des relations interpersonnelles le conduit à appartenir à un groupe social, à une tribu, peu importe. (...)

Mais bien plus impérieux encore est le désir d'appartenir à quelqu'un. Quand cela devient impossible, à la suite d'une rupture ou d'un enfermement, l'homme s'asphyxie. Car les humains supportent très mal la solitude.
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Que la peur nous gagne et tous nos objectifs à long terme se trouvent immédiatement reportés.
Construire une maison, tomber amoureux, avoir un autre enfant ?
Le court terme prend les rênes, nous soumettons tout à son urgence immédiate ; seule compte alors la survie.
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L'époque glaciaire s'est achevée il y a environ quinze mille ans. Le réchauffement progressif de la planète a permis aux peuplades du Sud-Ouest asiatique de se développer, car ils avaient commencé bien avant les autres à cultiver des produits agricoles. L'essor de la civilisation occidentale commençait, là-bas en Mésopotamie; elle n'avait pas de rivale au monde.
Il a fallu attendre deux mille ans pour qu'apparaissent des groupes d'agriculteurs et d'éleveurs comparables en Chine.

Dans les deux cas, c'est la biologie, la capacité à créer des villes, l'habileté à la guerre et le déploiement parallèle de technniques de communication qui ont permis la croissance.
Le développement social n'est donc jamais le fruit de conceptions idéologiques.
Tous les chercheurs qui appliquent la méthode scientifique à l'histoire ou à l'avenir de l'homme l'ont montré : la division entre des collectifs de droite ou de gauche n'entre pas en ligne de compte.

Ce qui est réellement déterminant, c'est le progrès apporté par des innovations humaines qui prolifèrent tôt ou tard en marge de ces conceptions idéologiques.
Quand la biologie, la géographie et le développement social le permettent, bien entendu.
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Comme la vie était belle du temps de nos ancêtres. Il y a onze mille ans, l'homme nomade vivait au contact de la nature. Il n'avait besoin ni de police ni d'Etat. Les gouvernements n'étaient pas corrompus, la guerre n'existait pas.
Personne ne cherchait à s'emparer de l'excédent agraire : il n'y en avait pas.

Quelle vision idyllique du passé. Vous rappelez-vous quand les scientifiques cherchaient à nous convaincre que l'anarchie caractéristique de la période nous convenait si bien ?
Et que c'est la création de l'Etat, avec les débuts de l'agriculture il y a dix mille ans, qui a ouvert la boïte de Pandore ? C'était le début de la fin, le point de départ malheureux de la souffrance collective.

Le problème, c'est que rien de tout cela n'est vrai.
Les guerres entre tribus étaient extrêmement meurtrières, près de 60% de leurs membres pouvaient périr au combat. (...) La violence était partout à l'époque de nos ancêtres. Elle allait avec la liberté de la vie nomade. (...) Le bon vieux temps est une imposture, je ne le répéterai jamais assez. Notre passé est taché de sang. (...)
Notre époque semble merveilleuse en comparaison. Les grandes injustices, les absurdités qui y règnent encore sont loin d'égaler les atrocités du passé.

L'actualité donne raison à l'optimisme de l'espèce.
Nous sommes nombreux à combattre la décadence du pessimisme, parce que nous savons que seul l'optimisme permet d'avancer. (...)
Contrairement à ce que les médias ne cessent de répéter, notre planète connaît un déclin de la violence. J'imagine que vous brûlez de savoir pourquoi.
Au risque de fâcher mes amis anarchistes, je voudrais rappeler une vérité historique : la baisse des homicides en Europe coincide avec l'apogée de l'Etat centralisé. (...)

C'est pourquoi nous devrons bientôt débattre de la nécessité de former un gouvernement à l'échelle mondiale. Il faut réfléchir à cette idée, car l'absence d'un gouvernement mondial comporte aussi des avantages.
Un opposant peut changer de pays en choisissant de fuir. Mais ce serait impossible face à un gouvernement mondial. Il n'y aurait aucune alternative.

Le second facteur qui explique la diminution globale de la violence est le progrès de la technologie. Nous lui devons l'allongement de notre espérance de vie. Avec ce temps gagné, nous pouvons créer des choses nouvelles, profiter du temps libre, apprécier davantage notre vie. Et mieux protéger cette vie à nos yeux si précieuse.
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Reprenons notre liste des nouvelles compétences indispensables à la jeunesse. Formés dans un système éducatif datant d'hier, les jeunes d'aujourd'hui doivent posséder certains atouts à l'heure de postuler pour un emploi :
- le don et la pratique de la créativité;
- la capacité de concentration;
- l'apprentissage associatif.

Les autres compétences requises sont les suivantes.
Les jeunes doivent être capables de maîtriser les technologies digitales pour rester connectés les uns avec les autres. Ils doivent sensibiliser le monde de l'entreprise, pour lui permettre de s'ouvrir à l'environnement des générations digitales tout en gardant prise sur le réel.

Ils doivent opter pour une méthode d'analyse basée sur l'approfondissement de l'esprit critique, se focaliser davantage sur la résolution que sur l'invention des problèmes et renforcer un travail en équipe fondé sur la coopération plutôt que sur la compétition.
Ils doivent développer un certain sens de la responsabilité sociale (...)

Je terminerai cette énumération par la compétence la plus indispensable : l'apprentissage social et émotionnel.
C'est aussi la compétence la plus complexe, car elle influence directement l'équilibre sentimental du couple, l'éducation primaire et secondaire, le leadership et le fonctionnement réel de la vie en entreprise.
Elle se trouve pour ainsi dire au sommet de la vie sociale.
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L'entreprise (note : le premier séquençage du génome humain, en 2003, par l'équipe du Dr Watson, Prix Nobel de médecine en 1962, qui a découvert la structure de l'ADN) témoigne de l'espoir que suscite alors la connaissance génétique et, plus tard, ce qu'on appellera la "thérapie génique". (...)

Aujourd'hui, nous savons que chacun naît avec des marqueurs génétiques singuliers. Aucun corps humain n'est parfait; donc il peut être utile de mettre notre double hélice au service de la recherche de la santé.
Grâce à la méthode de l'analyse détaillée du génome, nous saurons bientôt déceler les menaces qui pèsent sur notre santé.

Mais nous en sommes encore loin, et les patients atteints de lésions cardio-vasculaires, de cancer, de diabète ou de fibrose kystique attendent toujours la révélation annoncée par Francis Collins, l'un des grands précurseurs de la médecine personnalisée. (...)

La grande révolution de la génétique humaine est son expansion rapide, bien au-delà des cas singuliers provoqués par un seul gène comme la fibrose kystique. Des champs inexplorés s'ouvrent à elle, qui lui permettront un jour de déterminer le rôle de facteurs polygéniques individuels dans des maladies plus communes comme le diabète, les lésions cardio-vasculaires, le cancer ou certaines maladies mentales. (...)

La grande exception reste le cerveau. Contrairement à toutes les prédictions de la science ou de l'ésotérisme, le développement cérébral n'est pas littéralement connecté au génome de l'individu. Les interactions véritablement cruciales pour le cerveau, à la différence des autres organes, ne sont pas liées aux gènes mais bien à l'environnement. Le développement cérébral normal dépend essentiellement des stimuli externes
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De récentes expériences rapportées par le psychologue Richard Wiseman ont mis en évidence les répercussions négatives des paroles blessantes, des insultes et des injures lancées contre une personne, comme la violence des émotions que provoque ce mépris. Elles ont montré qu'à chaque calomnie lancée à une personne cinq compliments étaient nécessaires pour compenser le dommage infligé.
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Mieux que personne, le mathématicien et physicien Freeman Dyson a résumé cet attachement des humains à certaines responsabilités :
"Le destin de notre espèce est configuré par six échelles de temps.
Pour survivre, il faut gagner la compétition à chaque échelle, même si chacune possède sa propre unité de survie.

A l'échelle des années, l'unité est la personne.
A celle des décennies, l'unité est la famille.
A l'échelle des siècles, l'unité pertinente est la tribu ou la nation.
A l'échelle des millénaires, l'unité est la culture.
Pour les dizaines de millénaires, c'est l'espèce.
A l'échelle des éons, l'unité est la grande chaîne du vivant sur la planète.

L'humain est le produit de son adaptation simultanée aux six échelles de temps et à leurs unités.
Par nature, nous sommes ainsi pétris de contradictions profondes."
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Cette crise économique nous empêche de comprendre l'exode massif de la réalité qui se produit pourtant sous nos yeux.
Chacun d'entre nous regarde la télévision, envoie des emails, parle avec des personnes vivant dans un autre hémisphère qu'il n'a jamais rencontrées et qu'il ne verra probablement jamais.
Nous vivons en immersion dans un monde digital fait de relations et de tâches virtuelles.
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Lorsque nous sommes privés d'une conception large et responsable du temps, nous vivons dominés tantôt par le pessimisme, tantôt par l'optimisme.
J'attire votre attention sur ce point.
La réalité de chaque jour nous induit probablement à penser de la sorte, parce qu'elle donne l'impression de changer à chaque seconde.

Mais c'est en mettant le passé et le futur en perspective que nous pouvons prendre conscience d'une chose importante : le bon vieux temps, cette idée que tout était mieux par le passé, est une imposture.
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Ensuite, j'avancerai que nous descendons tous des émigrants africains qui ont peuplé la planète il y a cinquante mille ans après avoir englouti leurs prédécesseurs, les hommes de Néandertal. Nous sommes tous extrêmement proches d'un point de vue génétique. Les différences, quand elles existent, sont dérisoires. N'en déplaise à certains, il n'y a aucune différence génétique à l'intérieur de cette immense tribu qui peuple la Terre. Le racisme manque de pertinence scientifique, aucune division entre les hommes ne peut se fonder sur la couleur de la peau.
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Cette idée a de quoi déplaire. Nous préférons penser que nous sommes maîtres de nos décisions, qu'elles se trouvent placées sous le contrôle de notre conscience, en somme, que nous possédons un libre arbitre. Cela fait des siècles que le débat anime les philosophes, mais les dernières découvertes des neurosciences jettent un doute sérieux sur son existence. Selon les expériences de Haynes, «nous avons l'impression de choisir, mais il n'en est rien. La volonté libre est une illusion ». Bien sûr, nous décidons consciemment de prendre un café ou un thé. Cette décision pourrait pourtant avoir été prise par notre cerveau bien avant que nous en ayons conscience. Haynes pose ensuite cette question: «Comment puis-je parler de« volonté »si je ne sais même pas à quel moment« ma volonté »a pris la décision, ni même ce qu'elle a décidé de faire?» Voilà une réflexion dérangeante.
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Chez Archimède comme chez Newton ou l'homme. ordinaire, le mécanisme est toujours le même: le moment Eurêka! arriver grâce à l '«effet d'incubation». Au moment où je cesse de penser consciemment à mon problème, un processus inconscient se met à trier et à recombiner des éléments jusqu'à donner naissance à de nouvelles idées.
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Pour éviter de se tromper, il vaut mieux ne pas trop réfléchir. C'est du moins ce qu'a démontré une équipe de chercheurs dirigés par Ap Dijksterhuis à l'université d'Amsterdam. Contrairement à ce que tout le monde pense, décider d'un seul coup est la meilleure façon de prendre une décision complexe.
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Les gens commencent à comprendre que l'inconscient est né bien avant la conscience dans la chronologie de l'évolution. L'inconscient a surgi il y a plusieurs millions d'années, alors que la conscience s'est développé relativement récemment dans l'histoire de l'évolution.C'est la raison pour laquelle des systèmes inconscients se sont adaptés pour guider efficacement notre conduite; sans eux, comment aurions-nous pu survivre tout ce temps sans conscience? Grâce à ces systèmes, nous sommes parvenus à adapter nos conduites, à survivre et à nous reproduire pendant des centaines de milliers d'années ...
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Autour de nous, combien de personnes se laissent dicter leur conduite par des dogmes qui les entravent? Ce n'est pas l'analyse de la réalité qui détermine leur comportement, mais le racisme, le machisme, des convictions idéologiques ou religieuses, et par-dessus tout la culture qui les a façonnées. Les gens y sont attachés, même quand ils ont reçu de l'inculture pour tout héritage.
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(...) La société n'a pas tout mis en œuvre pour que le plaisir et le travail puissent coincider. Cet état de fait n'est pas irrémédiable.
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(Des expériences) ont montré qu'à chaque calomnie lancée à une personne cinq compliments étaient nécessaires pour compenser le dommage infligé.
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Selon Wilson, la grande différence entre un super-organisme comme une fourmilière et les schémas d'organisation spécifiquement humains, c'est que ces derniers se révèlent incapables de soumettre les intérêts de chacun à la survie de la communauté dans son ensemble. Les humains ne renonceront jamais à défendre leurs intérêts, même si c'est au détriment du bien commun, assène Wilson.
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Les circuits cérébraux s'activent avec la même intensité selon qu'une personne souffre de faim ou bien de solitude.
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