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Citation de DelphineMa


L’américain moyen élevé aux Etats-Unis, estime qu’il a droit à sa propre chambre ou en tout cas à une partie d’une chambre. Quand je demande à des sujets américains de dessiner une pièce ou un bureau idéal, c’est toujours pour eux-mêmes qu’ils le conçoivent et pour personne d’autre. [...] L’Anglais des classes moyennes et supérieures grandit au contraire dans une nursery qu’il partage avec ses frères et soeurs. [...] Le fait de partager dès l’enfance un espace commun au lieu de posséder sa propre chambre semble un détail trivial mais exerce pourtant une influence décisive sur l’attitude de l’Anglais à l’égard de son propre
espace. [...] Cette opposition des comportements américains et anglais prend tout son sens lorsqu’on se rappelle que l’homme, comme les autre animaux, possède un besoin inné de s’isoler d’autrui de temps à
autre. Les conséquences des conflits entre les comportements culturels cachés sont admirablement illustrés par le cas d’un de mes étudiants anglais. À l’époque, celui-ci éprouvait, de toute évidence, de grandes
difficultés dans ses rapports avec les Américains. Tout allait de travers et il ressortait de ses propos que les américains n’avaient aucune éducation. De l’analyse de ses griefs, il apparut que son irritation était due en
grande partie au fait que les Américains n’étaient pas capables de déchiffrer les indices subtils signalant les moments où il désirait être à l’abri des intrusions. Son témoignage est clair : «On dirait qu’à chaque fois
que je désire être seul, mon camarade de chambre se met à me parler. [...] Il nous fallut un certain temps pour parvenir à définir la plus grande partie des structures culturelles opposées appartenant aux mondes anglais et américains, qui entraient en conflit dans son cas. Lorsqu’un
Américain veut être seul, il se rend dans une pièce et ferme la porte ; il dépend donc des éléments architectoniques pour s’isoler. Pour un Américain, refuser de parler à une personne qui se trouve dans la même
pièce, lui inffliger le «traitement du silence», constitue la forme suprême du refus et le signe évident d’un profond mécontentement. Mais l’Anglais qui, depuis l’enfance n’a jamais eu de pièce à lui, n’a pas appris à
utiliser l’espace pour se protéger des autres. Il dispose d’un ensemble de barrières intérieures, de nature psychique, que les autres sont censés reconnaitre lorsqu’il les fait fonctionner. Ainsi, plus l’Anglais se barricade
en présence d’un Américain, plus grand est le risque pour que celui-ci fasse irruption pour s’assurer que tout va bien. La tension persiste jusqu’à ce que les deux individus apprennent à mieux se comprendre.
Ce qui importe ici, c’est que les besoins spatiaux et architecturaux de chacun ne sont nullement les mêmes.
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