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Citation de Zebra


Zebra
20 novembre 2014
[...] A Hokitika, les pluies n'avaient pas cessé depuis quinze jours. Moody entrevit pour la première fois la ville nouvelle sous la forme d'une trainée fuyante qui avançait et reculait au gré des allers et venues du vent et des brumes. Il n'y avait qu'un mince couloir de plaines entre la côte et les montagnes abruptes, une terre battue par le ressac sans fin qui s'évanouissait en fumée sur la grève ; terre qui paraissait d'autant plus rare et close sur soi du fait du nuage qui coupait les montagnes très bas sur la pente et formait un plafond gris au-dessus de la grappe compacte des toits de l'agglomération. Le port se trouvait au sud, niché dans la bouche tordue d'une rivière, riche en or, qui moussait en rencontrant le bord salé de l'océan. Là, sur la côte, elle coulait morne et boueuse, mais en amont les eaux étaient fraiches et claires, étincelantes même, à ce qu'on racontait. L'embouchure proprement dite était calme, un petit lac hérissé de mâts et des grosses cheminées des vapeurs dans l'attente du beau temps ; ils en savaient trop pour risquer la barre cachée sous la surface de l'eau et qui se déplaçait à chaque marée. Les débris de l'armada de vaisseaux échoués sur ces sables mouvants étaient là, épars, triste mémento du péril en bas. On comptait une bonne trentaine d'épaves en tout, dont certaines récentes. Les carcasses fracassées formaient comme une digue, dont la masse désolée semblait étrangement défendre la ville contre la haute mer. [...]
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