[début des 70's]
- Et lui, il peut se tromper ?
- Qui ça, lui ?
- L'ordinateur.
- Il n'y a pas de 'lui', Lenù, lui c'est moi. S'il se trompe, s'il patauge, c'est moi qui me suis trompé, c'est moi qui ai pataugé.
- Ah bon, dis-je avant de murmurer : je suis fatiguée.
Pietro fit oui de la tête et sembla prêt à conclure la soirée. Mais il s'adressa encore à Enzo :
- Tu as raison, c'est remarquable, mais si c'est comme tu le racontes, alors ces machines vont bientôt prendre la place des hommes, et toutes sortes de compétences vont disparaître. Chez Fiat, ils ont déjà des robots pour faire les soudures. On va perdre beaucoup d'emplois.
Sur le coup, Enzo acquiesça, mais il sembla y repenser et finit par recourir à la seule personne à laquelle il attribuait une autorité :
- Lina dit que c'est un bien : les boulots humiliants et abrutissants doivent disparaître.
(p. 341-342)