Ve l’immaginate, chiese, cosa significa passare otto ore al giorno immersi fino alla cintola nell’acqua di cottura delle mortadelle? Ve l’immaginate cosa significa avere le dita piene di ferite a forza di spolpare ossa d’animale? Ve l’immaginate cosa significa entrare e uscire da celle frigorifere a venti gradi sotto zero, e prendere dieci lire in più all’ora - dieci lire - per l’indennità freddo ? Se ve l’immaginate, cosa credete di poter imparare da gente che è costretta a vivere cosi? Le operaie devono farsi toccare il culo dai capetti e dai colleghi senza fiatare. Se il padroncino ne ha necessita, qualcuna deve seguirlo nella camera di stagionatura, cosa che chiedeva già suo padre, forse anche suo nonno, e li, prima di saltarti addosso, quello stesso padroncino ti tiene un discorsetto collaudato su come lo eccita l’odore dei salumi.
Est-ce que vous imaginez ce que c’est, demanda-t-elle, de passer huit heures par jour immergé jusqu’à la ceinture dans l’eau de cuisson des mortadelles ? vous imaginez ce que c’est, d’avoir les doigts pleins de coupures à force de désosser la viande ? vous imaginez ce que c’est, d’aller et venir dans les chambres froides, à vingt degrés au-dessous de zéro, pour une indemnité de froid de dix lires – oui, dix lires – de l’heure ? et si vous l’imaginez, alors qu’est-ce que vous croyez pouvoir apprendre de gens forcés de vivre ainsi ? les ouvrières sont obligées de se laisser tripoter les fesses par les petits chefs et les collègues, sans moufter. Si le jeune patron a quelque besoin à assouvir, une fille doit le suivre dans la salle de séchage, ce qu’exigeaient déjà son père et peut-être son grand-père. Là, avant de lui sauter dessus, le jeune patron lui tient un petit discours bien rodé sur l’odeur des saucisses et combien ça l’excite.