Le petit jour new-yorkais se meurt et les souvenirs s'en viennent.
Formé dans l'atelier d'horloger-bijoutier de son oncle Eloy, le narrateur, devenu un célèbre joailler, se rappelle Célia, une modiste dont "les yeux couleur de bière" sont semblables "aux topazes du Brésil, à l'éclat d'une lumière vespérale cristallisée".
Villesenta.Il a 19 ans, il est puceau. Elle est une superbe femme mûre,aux sublimes boucles d'oreilles, hantée par le souvenir d'un autre.
A "la fois fragile et forte", elle ressemble à "une actrice de film noir", "étoile tombée dans la boue d'un cinéma de province"(lieu de leur première rencontre).
Surnommée "la veuve noire" car abandonnée le jour de ses noces, leur amour est voué à l'échec.Et puis, elle a "le guignon" le prévient sa mère.
Une rencontre des années plus tard avec une jeune modiste prénommée Célia lui fait revivre la rupture de la première Célia avec son premier fiancé.
Tout se mêle,tout se croise, limite littérature fantastique.Remontée dans le passé pour le reécrire?A moins qu'il ne se fasse son cinéma ?
A moins que je ne me sois emmélée les pinceaux?
Le temps n'existe plus.Et le voilà, à créer des "topazes douces comme ses yeux,des topazes bleues montées sur platine,des perles fines...tous les visages de Célia".
L'amour résiste-t-il au temps? La différence d'âge tue-t-elle l'amour? Les souvenirs d'amour sont-ils si forts qu'ils imprègnent une vie à jamais sans lui laisser d'autres possibilités de bonheur?Peut-on effacer les regrets et revenir en arrière?Peut-on se pardonner ses erreurs de jeunesse?
C'est un peu le bilan d'une vie qui s'établit ici entre un amour à jamais perdu laissant au coeur un amer constat d'échec et une fulgurante réussite professionnelle guidée par les yeux de l'amour.
Le secret de l'orfèvre(succés international traduit en cinq langues), un livre bien ciselé, où l'on se perd parfois.De belles images couleur topaze. Beaucoup d'émotions et de sensations.
Elia Barcelo,auteur espagnol de science fiction est également l'auteur de romans fantastiques, d'ouvrages jeunesse et d'un essai.
Commenter  J’apprécie         20