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Critiques de Elin Hilderbrand (257)
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Un été à Nantucket

Voici une chronique familiale douce-amère, teintée de nostalgie, qui nous immerge avec beaucoup de réussite durant les quelques semaines de l'été 1969 que vit le clan Foley-Levin dans sa propriété bourgeoise de l'île de Nantucket dans le Massachussets ( pour les inconditionnels de Moby Dick, c'est le port d'attache du baleinier Péquod ).



La grande force de ce roman est de savoir s'appuyer intelligemment sur des personnages forts, tous convaincants, dont on découvre en alternance les points de vue, les aspirations, les déceptions et les secrets, surtout les secrets : la grand-mère Exalta, la matriarche à poigne, sans doute plus tendre que ne le laisse paraître sa dureté ; Kate, la mère, qui sombre dans un brouillard alcoolique depuis que son fils Tiger a été envoyé au Vietnam ; la fille aînée de Kate, Blair, enceinte, qui a renoncé à une brillante carrière et à Harvard à la demande de son mari astro-physicien, engagé dans le projet Apollo 11 de la Nasa ; l'autre fille, la libre et rebelle Kirby, qui voit son engagement pour les droits civiques éprouvé concrètement par son attirance pour une jeune Afro-Américain. Et enfin, la benjamine, Jessie, adolescente de treize ans qui découvre les premiers émois amoureux.



Pas de nuages vraiment sombres autorisés au-dessus du clan Foley-Levin. Charles Manson, la tête d'affiche estivale de cette année n'est pas au programme. Erin Hildebrand fait le choix du réconfort, de la rédemption, voire du bonheur pour conduire le destin de ces personnages après les adversités vécus par chacun. Mais elle le fait sans manichéisme ou candeur trop sucré dans Pour autant, derrière le vernis feutré privilégiant les petites drames personnels d'Américains socialement privilégiés, il est question de question raciale, d'antisémitisme, d'agression sexuelle, de la guerre du Vietnam à travers les lettres écrites par le fils, d'émancipation féminine.



C'est typiquement le genre de roman vers lequel je ne me tourne que quelques fois dans l'année, étant généralement plus avide de lectures percussives, sombres voire dérangeantes, pour me laisser couler dans une intrigue enveloppante et accueillante. Et là, c'était pile ce que j'attendais. Avec du punch en sus pour reconstituer parfaitement cette ambiance de l'été 69 un peu à distance du fracas du monde.



Un roman vivant et très bien mené, qui a beaucoup de charme.
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Été après été

Même si c'est loin d'être mon genre littéraire favori, j'apprécie à l'occasion de me plonger dans un bon mélo. Eté après été en est clairement un. le premier chapitre s'ouvre sur une héroïne, Mallory, sur son lit de mort, à peine la cinquantaine. Elle confie à son fils un numéro de téléphone, charge à lui de prévenir un homme, Jake, son amant secret depuis vingt-huit ans. Ou plutôt vingt-huit étés. Ils ne se voient qu'un week-end par an, sur l'île de Nantucket où vit Mallory, pour la fête du Travail. Comme une libre inspiration du film « Même heure, l'année prochaine » de Robert Mulligan ( 1978 ).



Elin Hildebrand propose une histoire d'adultère ultra romantique, sans chambre sordide de motel, sans cris ni assiettes cassées, étonnamment calme et sereine, à coups de couchers de soleil et de sandwichs au homard. La narration, très fluide, vogue d'un été à l'autre, dans l'ordre chronologique jusqu'au dernier et à la mort de Mallory.



Il m'a fallu un peu de temps pour entrer pleinement dans le roman, ayant énormément de mal à comprendre pourquoi la passion évidente qui anime ces deux êtres ne pouvait se conclure par une relation conjugale classique, à l'année. Rien dans ce que présente l'auteur ne m'a semblé être un frein insurmontable pour des amoureux sincères. Et puis, je me suis laissée prendre par le rythme pépère du récit, appréciant les têtes de chapitre rappelant les événements majeurs ( géopolitiques, politiques ou plus légers, très pop culture ) de 1993 à 2020.



C'est le dernier tiers du roman que j'ai préféré, appréciant qu'il revête plus de densité grâce à la mise au premier plan de l'épouse de Jake. Si Mallory est touchante, Jake sympathique et un peu fade, Ursula est de loin le personnage le plus intéressant. Peu aimable au départ, elle l'est toujours à la fin mais gagne en dignité dans sa gestion de la vie parallèle de son mari. Femme ambitieuse, on la voit gravir les marches de la vie politique américaine, à la conquête du poste de sénatrice puis future candidate à l'élection présidentielle.



C'est elle qui teinte la romance mélodramatique d'un contenu plus politique. A travers ce personnage, Elin Hildebrand traite avec subtilité, presque l'air de rien, les thématiques fortes et très actuelles du lobbying de la NRA ( National Rifle Association of America qui oeuvre à protéger le droit de posséder et de porter des armes ), de l'homosexualité féminine ou des violences sexuelles faites aux femmes. Cela fait du bien de voir la romance conte de fées entrer dans la « vraie vie ».



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Un dernier été

Alors étudiante, Vivian Howe, surnommée Vivi, est venue passer un été sur l'île de Nantucket dont elle est aussitôt tombée amoureuse. C'est ici qu'elle s'est installée, s'est mariée avec J.P., a élevée ses trois enfants, aujourd'hui devenus de jeunes adultes. C'est ici aussi que toutes les intrigues de ses romans, le treizième sortant bientôt, ont lieu. En ce mois de juin, l'île se pare de mille couleurs et les touristes commencent à affluer. Tôt ce matin-là, comme tous les matins, Vivian sort faire son jogging, le casque sur les oreilles avec une playlist concoctée par sa fille, Carson. Malheureusement, elle se fait percutée violemment par une voiture et décède peu après... puis elle vole, vole jusqu'à atteindre les nuages. Elle regarde son corps étendu dans l'impasse et tombe nez à nez, lorsqu'elle détourne la tête, avec une femme d'une cinquantaine d'années. Si Martha l'informe qu'elle est bien morte et qu'elle est sa Guide dans l'Au-Delà, Vivi peine à croire à ce qui lui arrive. Comme sa mort a été brutale, elle dispose d'une fenêtre de visionnage de 80 jours et de trois coups de pouce pour pouvoir influencer l'issue d'une situation sur Terre... Sur terre, justement, ses trois enfants apprennent la nouvelle, pour le moins choquante et brutale, avec une profonde tristesse et Ed Kapenash, le chef de la police, va tout faire pour retrouver le chauffard qui a pris la fuite. Il interroge aussitôt Cruz, le meilleur ami de Leo. Si c'est lui qui a découvert Vivi et prévenu les secours, un agent de la police l'a toutefois aperçu conduisant vite près du lieu de l'accident...



Qui n'a jamais rêvé, un jour, de pouvoir assister à ses propres funérailles et voir les réactions de ses proches à sa propre mort ? C'est ce qui arrive à Vivian, décédée brutalement et de façon inattendue. Une fois le choc de sa propre mort passé, depuis l'Au-Delà, elle va pouvoir garder un œil aussi bien sur ses enfants, sa meilleure amie que son ex-mari ou son compagnon qu'elle venait tout juste de quitter. Mais aussi leur donner un coup de pouce pour influencer leur destin. Et il faut avouer que tous en auraient bien besoin. Sa fille aînée, Willa, est de nouveau enceinte après trois fausses couches. Sa fille cadette, Carson, barmaid en chef à L'huîtrier, abuse un peu trop, aussi bien de l'alcool que de la drogue. Son benjamin, Leo, à tout juste 18 ans, est empêtré dans une relation peu épanouissante et s'est fâché avec son meilleur ami, Cruz, la veille de sa mort. Son ex-mari est peu épanoui dans sa relation avec Amy. Et enfin, elle peine à croire que ce soit Cruz, le chauffard qui l'aurait renversée. Depuis l'Au-Delà, Vivi pourra justement surveiller l'avancée de l'enquête, admirer ses enfants qui n'auront d'autre choix que d'avancer mais aussi revenir sur son passé, notamment son premier amour, son premier été à Nantucket, sa rencontre puis son divorce avec J.P., son travail d'écriture... Avec sa galerie de personnages riche, hétéroclite, très attachante et haute en couleurs, Nantucket en faisant immanquablement partie, ses rebondissements, ses révélations inattendues, ses flash-backs captivants, ses petits tracas familiaux, son enquête policière, ce roman s'avère aussi intrigant, touchant, lumineux malgré le deuil, le chagrin, la perte de repères... et empreint d'amour et d'émotions. Un dernier été qu'Elin Hilderbrand nous fait vivre avec tendresse et chaleur...

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Un dernier été

J'ai tout aimé dans ce roman...

Le décor déjà : l'ile de Nantucket aux USA, qui se remplit l'été de touristes et se vide en basse saison, redevenant un endroit où tout le monde se connait. Les volets qui se ferment, puis les bains quotidiens, les restaurants qui débordent de monde, le sable qui s'insinue partout, le magasin de glaces...

J'ai aimé l'histoire, je m'y suis sentie bien...

A mi-chemin entre l'enquête policière et le fantastique le tout traité de façon tellement douce...

Une femme écrivain, venue dans sa jeunesse un été à Nantucket et qui n'en est jamais repartie, au point d'épouser un autochtone. Elle deviendra écrivain et sera la meilleure ambassadrice de l'île, (comme l'auteure qui y place toutes ses histoires).... Un matin, alors qu'elle fait son jogging, elle est renversée par une voiture, et meurt. En fait elle ne meure pas "totalement", elle est dans l'antichambre du paradis, où un ange lui annonce qu'elle pourra voir ce qui se passe sur terre, pendant les trois mois d'été, et intervenir trois fois, sous forme de coups de pouce, sur le destin...

Trois fois parce qu'elle a trois enfants ? Qui aidera-t-elle, qui aura besoin d'elle ? Willa , mariée , qui espére que cette grossesse-ci tiendra (pas comme les fois précédentes...).

Carson, sa fille aussi belle que perdue, barmaid, qui enchaine les verres d'alcool, les rails de coke, les médicaments, l'herbe , et la mauvaise fréquentation d'un homme marié qui a le double de son âge .

Ou Leo , son fils, qui n'arrive pas à rompre avec sa copine, et qui s'est faché avec son meilleur ami d'enfance juste avant le drame.

A moins que ce soit, ce meilleur ami qui est tellement venu dans la maison de Vivi, qu'il fait partie de la famille, à tel point qu'elle le considère comme son quatrième enfant. Oui, c'est peut-être lui qui aurait besoin d'un des trois coups de pouce, vu que c'est lui qui l'a trouvée, lui dont il se murmure sur l'île qu'i serait le "meurtrier", d'autant plus qu'il est noir sur une île blanche...

A moins que ce ne soit son ex-mari ? Ou bien son dernier livre qui devait sortir bientôt..

Dans son antichambre, Vivi voit sa vie se dérouler, le bien comme le mauvais, le passé et un futur possible et ses enfants qui, désormais , doivent se débrouiller sans leur mère....

Je ne sais pas ce que j'ai préféré : l'enquête qui avance mollement, parce que le flic chargé de l'enquête peine à réunir les preuves et surtout à envisager que le meurtier fasse partie de la "grande famille" des résidents permanents de l'île.

Le surnaturel qui ajoute une petite dose de magie, mais dont on sait dés le début que les effets ne dureront pas plus de trois mois, et que Vivi devra bien un jour ou l'autre dire complétement adieu à ses enfants. Les lames aux yeux que cela provoque.

Le décor, parce que j'adore les ambiances estivales , les bords de mer dans les romans. Le fait que Vivi soit écrivain, et qu'on ne sache plus à la fin qui est Vivi et qui est Elin, tant la réelle prête un peu de sa vie à son héroïne de fiction. (lisez les remerciements à la fin, s'il vous plait ! ), et les personnages qui ont l'air plus vrais que vrais, si bien qu'on a vraiment du mal à les lâcher à la fin...

J'aimerais que ce roman devienne une série télévisée, il en a le potentiel. C' est un livre qui se "voit" autant qu'il se lit... j' ajouterai même que j'ai senti le vent dans mes cheveux, les embruns, l'odeur sucrée des crémes solaires, et des glaces....

439 pages de pur été, c'était un bonheur de lectrice.



Je remercie chaleureusement Les éditions Les Escales et Anne Laborier pour ce voyage à Nantucket...
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Un été à Nantucket

C'est l'été 69, à Nantucket ou Martha's Vineyard. Les femmes de la famille Foley-Levin y passent leurs vacances ou y ont trouvé un job d'été. C'est un été marqué par un certain nombre d'évènements : la guerre du Vietnam où Tiger le fils de la famille a été envoyé, les premiers pas de l'homme sur la lune, le scandale de l'accident de Teddy Kennedy, dans lequel une jeune femme meurt noyée et le fameux festival de Woodstock. On les retrouvera tous en arrière-plan de cette histoire familiale.

C'est une chronique douce-amère, pleine de nostalgie, où ces femmes vont tour à tour se découvrir.

Exalta la grand-mère qui surprendra toute la famille, en se montrant finalement plus accessible aux sentiments qu'on ne le pensait.

Kate la mère qui sous le coup de l'inquiétude pour son fils se réfugie dans l'alcool et va finalement réussir à affronter son passé.

Blair la fille ainée qui va oser prendre sa vie en main après son accouchement, Kirby qui découvre le travail et peut-etre l'amour, après une année difficile, et Jessy la petite dernière en proie aux premiers troubles de l'adolescence.

C'est une vie en cercle fermé, le cercle de la haute bourgeoisie américaine, où le qu'en dira-t-on est important, où les problèmes rencontrés peuvent paraitre parfois peu importants envers ceux du commun des mortels, ou tout au moins plus faciles à résoudre.

Et cependant, je me suis attachée à ces femmes. L'auteure à travers elle évoque les sujets importants qui agitent cette société, la guerre évidemment et l'opposition qu'elle suscite, le racisme et le regard encore jeté sur les relations entre blancs et noir, l'antisémitisme, mais aussi la violence envers les femmes, les rapports entre époux et la domination du mari dans un mariage.



J'aime de temps à autre plonger dans ce type de romans, typiquement américain, plein de tendresse pour les personnages auxquels on s'attache même si leur vie est bien éloignée de la notre.



Merci aux éditions Les Escales pour ce voyage dans cet univers si particulier #UnétéàNantucket #NetGalleyFrance
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L'été de la deuxième chance

Mais pourquoi les maisons d'éditions ne traduisent-elles pas fidélement les titres donnés (et donc choisis ) par les auteurs ?

En VO , ce roman s'appelle Silver Girl, et c'est le titre d'une chanson de Fleetwood Mac, que le père d'une des héroïnes aimait, et le surnom qu'il avait donné à sa fille, et ça claque davantage, et ça fait référence à l'histoire...

Mais bon, ils ont choisi un titre avec le mot "été", pour bien nous indiquer que c'est ce que l'on va trouver dans ces pages, car tous les romans de cette autrice se passent à cette période et sur l'île fabuleuse de Nantucket.





Lorsque Meredith se tourne vers Constance, son amie d'enfance, on peut dire qu'elle n'a pas vraiment d'autre choix, et pas non plus d'autre point de chute. Et pourtant, cela fait trois ans qu'elles ne se sont pas parlé, car Meredith n'a pas soutenu son amie dans son veuvage. Pourtant c'est tout naturellement (et pour vaincre aussi, sa solitude) que Connie accepte.

Sait-elle vraiment dans quoi elle s'embarque ? Car Connie fait preuve de beaucoup de générosité, en effet Meredith est le sujet principal de toutes les chaînes info du pays ,depuis que son mari est impliqué dans un scandale financier, au sujet d'une pyramide de Ponzi.On parle de millions, de milliards, qu'il aurait volé à des investisseurs. Et bien-sûr pour les gens, et pour le FBI , Meredith était au courant. Sauf que non, Meredith se contentait de vivre une belle vie dorée et ça , il va falloir qu'elle le prouve.

A Nantucket, les deux amies, vont pouvoir souffler un peu, si on les laisse souffler...



Alors il y a beaucoup de thèmes dans ce livre dont le deuil, la fidélité quoi qu'il arrive à ce lien qui remonte à l'enfance, aux moments qu'elles ont traversés ( aucune amie n'est en mesure de rivaliser face à ce lien ) . On y parle d'adolescence, de construction, de souvenirs. On y parle aussi du regard des autres, de la justice (Meredith est constamment en contact avec ses avocats, en cela , c'est un roman très américain (dans les procédures).

C'est le petit côté suspens du roman, Meredith arrivera t-elle à se disculper et à retrouver les millions ? C'est ce que j'ai préféré.

Ça, et l'ambiance bord de mer, sans quoi ce ne serait pas un roman d'Elin Hildebrand.... On se baigne, on fait du bateau, on mange du homard, on admire un phoque, c'est l'été...



Mais ce qui domine , c'est le côté romanesque, un petit côté un peu passé de mode, dans l'écriture, dans la façon de raconter, d'établir la psychologie des personnages, un peu datée... Bien que Meredith soit sans le sou, on se sent dans un univers privilégié, Connie ayant une très belle maison et aucun problème d'argent, la lectrice ne s'inquiéte pas trop , on fait bonne figure..



Une lecture pour nous les feeemmes..
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Un été à Nantucket

Chaque été , la tradition veut que la famille Foley-Levin rejoigne la grand-mère sur l'île de Nantucket. Mais cet été 1969, rien ne sera comme d'habitude : les trois premiers enfants, d'un premier mariage, ne viendront pas et pour cause... le garçon a été appellé pour combattre au Vietnam, l'aînée, enceinte jusqu'au cou, est restée à Boston et la troisième a trouvé du boulot sur "l'île des Kennedy," Martha's Vineyard. Cette année, la petite dernière, la demi-soeur, Jessie (12 ans ), à son grand dam, sera seule avec sa mère et sa grand-mère...



C'est surtout grâce à elle , même si c'est un roman choral, qu'on aura des nouvelles de tous, car elle écrit beaucoup à son grand frère.

Cette année 69, en plus de bouleverser l'Amérique, sera aussi , l'été des grands bouleversements pour les membres de cette famille recomposée qui vivront tous un moment, de ceux qui changent une vie...



Les membres de cette famille ont beau vivre ensemble, ils vivent en parallèle les uns des autres, ne se doutant pas des problèmes que les "autres" rencontrent. La mère, Kate est à l'ouest, préférant s'abrutir d'alcool, plutôt que d'affronter son inquiétude pour son fils. Jessie regarde tout cela, avec ses yeux d'enfant, (enfant qui est en train d'opérer une mue pour se transformer en adolescente). Qu' on se confie à elle ou qu'elle surprenne des choses, c'est elle, l'air de rien, qui est la "vigie", de ce roman..

A la fin, (presque) tous seront réunis, et (presque) tout sera démélé. Car il y en a des soucis et des thèmes dans ce roman : guerre du Vietnam, lutte pour les droits civiques , racisme, mariage, infidélités, premier amour, émancipation des femmes, secret de famille, harcélement sexuel, adolescence, roman d'initiation , alcoolisme...et j'en oublie. C'est très riche et très vivant. Et même si cela se passe en 1969, même si cela concerne une famille très bourgeoise, leurs problèmes deviennent un peu les notres, grace à l'empathie de l'autrice, au côté vivant de sa plume, au tourbillon de cette famille, et à la nostalgie , camarade...

( On y croise un Kennedy, on part à Woodstock, on assiste dans des circonstances amusantes au lancement de la fusée lunaire , le mari de Blair étant astro physicien et bossant pour la NASA)

Comme pour chaque roman d'Elin Hilderbrand, nous partons pour Nantucket ( la grande nouveauté sera d'amener Martha Vineyard dans cette histoire, l'île voisine de 18 kms ). Et comme à chaque fois avec cette autrice, nous partons en vacances, dés lors, comment ne pas l'aimer ?



Savoureux, extrêmement agréable à lire, ni trop léger, ni trop névrotique : juste bien dosé, avec ce petit air de vacances et le sable qui fait qu' on se sent bien dans tous les romans de madame Hilderbrand.

Je repars à Nantucket quand elle veut !
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Été après été

Peut-être avez-vous vu le film " Même heure, l'année prochaine" de Robert Mulligan, (1978 ) ?

Un homme et une femme qui choisissent de ne vivre leur formidable histoire d'amour qu'une fois dans l'année, que quelques jours, en se donnant RV, afin de ne pas bouleverser leurs familles respectives.

Ce roman s'en inspire fortement, sauf que quand tout commence, les deux amants d" Eté après été", sont chacun célibataires !

Et c'est sur ce point que cette histoire est un brin incompréhensible, l'auteure n'étant pas très claire sur le caractère de l'un et l'autre, voulant préserver le côté romantique, ne voulant pas égratigner son "prince charmant", qui à mon humble avis ne l'est pas du tout...



On est en 1993 , alors que Mallory (la vingtaine) vient d'hériter de la maison de sa tante, sur l'île de Nantucket, son frère lui demande s'il peut y célébrer son enterrement de vie de garçon. Elle acceptera, et par un étrange concours de circonstances, elle se retrouvera seule avec Jack (un des amis du frère), et ce qui devait se passer , se passera.

Lui fait une pause avec sa petite-amie ( avec qui il est depuis ses quatorze ans ) ; elle est célibataire. A la fin de ce WE, alors qu'ils sont fous l'un de l'autre, ils ne décideront pas de sortir ensemble, mais de se retrouver au même endroit l'année prochaine. Lui se remettra avec sa petite amie Ursula, mais , année après année, il sera toujours au rendez-vous sur Nantucket...



Pardonnez moi ce mot, mais je les ai trouvé très cons, de ne pas se mettre ensemble... Elle , c'est par romantisme stupide, par manque de confiance en elle, parce qu'elle ne veut pas quitter cette île, parce qu'elle ne rêve pas de grand destin.

Et lui ? Il est palot, balotté par les vents... L'auteure aurait dû plus insister sur la réussite financière, sur l'ambition, on aurait mieux compris.... Outre la "nostalgie fidèle" qui le lie à Ursula ( parce qu'elle a accompagné la soeur jumelle de Jack dans ses derniers instants ), il y a le fait qu'avec cette dernière, une vie formidable sous le signe de la réussite, les attend . Ursula est une énorme bosseuse. Et ça, on ne le sent pas dans le roman, l'admiration qu'il pourrait avoir pour Ursula , leurs échanges intellectuels, les amis qu'ils reçoivent, la gratification à voir les fruits de son travail . On ne voit pas assez le gouffre qu'il y a entre Mallory et le couple Jack/Usula, dés les premiers gains arrivés. On voit que Jack est attiré par la simplicité de la vie de Mallory qui habite une maison au bord de la plage, qui au départ est serveuse , qui vit à l'heure d'été, qui est proche de la nature... Et donc, on ne comprend pas qu'il reste avec Ursula, présentée comme obsédée par son travail, n'accordant que peu de temps à sa famille, trop maigre, ne mangeant jamais, ne sachant pas s'amuser, carriériste. Et on a l'impression que ce Jack adoré de Mallory n'est qu'un homme faible, manipulable qui à aucun moment ne choisit mais se laisse porter par les événements. Aime-t-il le confort de sa vie avec Ursula ?

Quand à l' histoire d'amour entre Mallory et Jack, elle ne fait pas rêver, ils sont malheureux 362 jours par an, ils attendent toute l'année ces fameux trois jours mais ne font rien pour changer la donne. Personne n'est au courant, ils ne sont pas là l'un pour l'autre dans des événements importants de leurs vies, ne construiront rien ensemble... Est-ce ça l'amour ?

Je veux bien entendre, qu'il s'agit d'une certaine forme de romantisme, qui ne veut pas ternir la magie avec des contingeances matérielles, certes...

Mais je les ai tout de même trouvés très cons ! Et masochistes !



Et cet agacement devant les atermoiments de ce couple creusant son propre malheur, n' a tout de même pas terni mon plaisir de lecture , car Elin Hilderbrand raconte formidablement bien... Et oui, c'est romantique, car de la frustration nait une certaine forme de beauté , et c'est mélodramatique, et ça fonctionne diablement bien, au point qu'on y repense des heures après à ce bouquin, en se demandant ce qu'ils auraient dû faire et à quel moment...

Et puis, il y a la magie du décor. Tous ces étés, ce sable, cette maison, la mer..

Et puis , il y a le temps qui passe, tous ces gens qu'on suit de 1993 jusqu'à nos jours, ces amitiés , la famille, les habitants de l'île.

Et puis, il y a cette formidable idée de placer à chaque début d'année, le n° de l'été, et de quoi y parle-t-on (en 1993, en 2001, en 2018 etc...). Cela nous remet dans les rails de l'époque, réveille nos souvenirs, ainsi qu'une certaine forme d'universalité (même si les évênements sont souvent centrés sur les USA ), . Mais ne sommes nous pas tous un peu américains, par les films, les chansons ?

Et puis ça réveille notre nostalgie, et ça, ♫la nostalgie camarade♫, c'est la cerise sur le gâteau de cette singulière et magnifique histoire d'amour. ♫ sous le soleil exactement♫...
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Un été à Nantucket

L’été est arrivé et comme chaque année la famille se retrouve à Nantucket, station balnéaire du Massachusetts, grande rivale de Martha’s Vineyard, où l’on ne rencontre que le gratin de la société américaine de l’époque.



On fait la connaissance d’Exalta Nichols, la grand-mère attachée aux principes éducatifs de son époque qui règne en impératrice sur « sa maison » : elle seule a droit à l’air conditionné, les autres n’ont qu’à suer en silence…



Elle accueille sa fille Kate, dont le premier mari, Wilder Foley, s’est suicidé peu après son retour de la guerre de Corée et qui s’est remariée, au grand dam de sa mère, avec David Levin qui a le défaut d’être juif par Exalta. Et surtout, Wilder était un homme au-dessus du lot, héros de guerre donc sans défaut pour sa mère.



Elle a eu trois enfants de son premier mariage : Blair, étudiante brillante, professeur de lettres à l’université, spécialisée dans l’œuvre d’Edith Wharton, qui a épousé Angus, un astrophysicien perdu dans ses calculs, adepte de la femme au foyer, enceinte jusqu’aux yeux de jumeaux et qui ne pense qu’à manger et dont on imagine aisément le surpoids.



Sa seconde fille, Kirby, la rebelle de la fratrie, a une vie plus compliquée ; fascinée par les discours de Martin Luther King, elle se rend aux manifestations pour la paix, ce qui lui vaudra d’être arrêtée par un policier véreux et pervers. Cette année elle a décidé de fausser compagnie à la famille et de travailler dans l’île voisine et rivale de Martha’s Vineyard où elle va rencontrer Darren, un jeune étudiant Noir brillant dont elle tombe amoureuse. Elle réussit à se faire embaucher dans l’hôtel chic où descendent toutes les célébrités.



Ensuite, nous avons l’unique fils de Kate, Tiger qui a été envoyé au Vietnam. Il est content d’aller défendre son pays, alors qu’il aurait pu échapper à l’enrôlement en continuant ses études.



Enfin Jessie, fille que Kate a eu avec son deuxième mari, à l’aube de ses treize ans qui doit se rendre tous les matins au cours de tennis de la bourgeoisie sous peine de punition, on peut faire confiance à la matriarche, marâtre, pour trouver des idées…



Jessie découvre les premiers émois de l’adolescence avec Pick, un garçon un peu plus âgé qu’elle qui habite avec son grand-père pour l’été dans une dépendance de la maison ; elle raconte son ressenti à Tiger avec lequel elle échange des lettres.



On va suivre les péripéties de cette famille bourgeoise, obsédée par le qu’en dira-t-on, pendant cet été 1969, quelques mois après l’assassinat de Martin Luther King puis celui de Robert Kennedy. La famille Kennedy avait suscité beaucoup d’espoir notamment chez les jeunes qui désiraient la fin de la guerre. En fait, on connaît bien Martha’s Vineyard parce que c’est la résidence d’été des Kennedy.



On assiste à la descente aux enfers de Kate qui ne supporte pas que Tiger risque sa vie au Vietnam et passe son temps à boire, indifférente aux tourments adolescents de Jessie et peu à peu elle va prendre de la distance par rapport à Exalta et lui ouvrir les yeux sur la vraie personnalité de son premier époux.



Une preuve de la délicatesse et la tolérance d’Exalta : elle inscrit sa petite-fille au club de tennis sous son nom à elle ; Levin ce n’est pas assez bien et prouve son antisémitisme pour Jessie.



J’ai choisi ce roman, un peu pour m’évader, et surtout parce que j’aime beaucoup la fin des années soixante, et 1969 avait tout pour me plaire avec ses bouleversements, la société qui veut changer et rompre avec les brides du passé, sur fond de racisme et d’antisémitisme, alors que la génération d’Exalta est attachée aux valeurs bourgeoises de la famille et du sacrifice des femmes : quand on est trompée, on ne dit rien, on serre les dents et on avance et tant pis si on gâche sa vie. En arrière-plan, on a la musique avec le concert de Woodstock qui approche, sans oublier bien-sûr les premiers pas sur la lune. On devine aisément que c’est Angus qui est aux manettes, enfin aux calculs.



A ce propos, l’auteure a eu une idée sympathique : chaque chapitre a pour titre une chanson de l’époque, ce qui donne envie de ressortir nos vieux disques (vinyle bien-sûr !) « those were the days my friend, we thought they’d never end » « The answer, my friend, is blowin’ in the wind », « suspicious Minds »



Dans le roman, Elin Hilderbrand fait intervenir Ted Kennedy et son accident de voiture de Chappaquiddick qui a coûté la vie à Mary-Jo Kopechne dans des conditions suspectes qui ont fini par lui coûter sa carrière politique, du moins son désir d’accéder à la présidence.



J’ai aimé retrouver cette époque, certes et cette histoire familiale commençait plutôt bien, mais le récit a fini par tourner à l’eau de rose et on se retrouve dans Dallas ou les feux de l’amour. « Nantucket, ton univers impitoya-a-a-ble glorifie la loi du plus fort… » Je préfère les récits consacrés à la ségrégation ou au racisme de l’Amérique profonde, à ce monde de nantis, qui est constamment dans le paraître, les privilèges…



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m’ont permis de découvrir ce roman et la plume de son auteure. C’est une bonne lecture d’été, les orteils en éventails sur la plage, ou dans le jardin sous un pommier. Elin Hilderbrand tenait un sujet intéressant elle aurait pu creuser davantage au lieu de rester dans les clichés.



#UnétéàNantucket #NetGalleyFrance


Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Un dernier été

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en commençant ce roman, qui ressemble, par son titre et sa première de couverture, à un livre léger, à savourer sur la plage.



Mais il n'est qu'en partie cela. le début fait plutôt penser à un thriller: qui donc a renversé et tué Vivian Howe, la romancière, qui sortait faire son jogging matinal? Puis, le fantastique intervient puisque Vivian, décédée, a la possibilité d'observer depuis " là-haut" son entourage et se remémorer certains moments de sa vie. Et même de donner" des coups de pouce" pour modifier des évènements du présent. Ce procédé n'est pas nouveau. Je l'ai déjà vu mis en jeu dans d'autres romans comme " La vie interdite" de Didier van Cauwelaert ou " La nostalgie de l'ange" d'Alice Sebold.



Multipliant les points de vue, l'auteure alterne habilement émotion et humour, et maintient l'intérêt du lecteur en dévoilant progressivement les secrets de chacun, qu'il s'agisse des trois enfants de Vivian, jeunes adultes, ou des gens gravitant autour d'eux. Vivian aussi a toujours caché un mensonge...



C'est une lecture agréable, bien menée, mais qui m'a laissée un peu frustrée car j'ai trouvé que les personnages n'étaient pas assez approfondis et le côté glamour des repas au Club, ce monde huppé où beaucoup sont occupés à ne rien faire m'a paru bien artificiel et ne m'a pas attirée. Cependant, Vivian est originale, très attachante, ce qui contribue beaucoup au charme et au piquant de l'histoire
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Été après été





Une lecture sympathique entre deux livres plus sérieux, et canicule oblige, il faut se préserver.



On fait la connaissance de Mallory Blessing alors qu’elle est sur le point de commencer les soins palliatifs pour un mélanome. Elle charge son fils Link de prévenir une personne qui a beaucoup compté dans sa vie : Jake McCloud. Ce qui permet au jeune homme de comprendre que sa mère a une part de mystère dans sa vie.



Quand Mallory et Jake se sont rencontrés, ils avaient la vingtaine et se retrouvaient dans la maison qu’elle a hérité de sa tante Greta, sur l’île de Nantucket pour fêter l’enterrement de vie de garçon de son frère, Cooper, en compagnie de ses copains. Est présente également Leland, la meilleure amie de Mallory ! rien ne se passe comme prévu mais Jake et Mal se rapprochent, en regardant un film.



Mais, Jake a une idylle depuis l’adolescence avec Ursula, et on comprend rapidement qu’il ne sera jamais libre, car il s’enferme lui-même dans cet amour étrange. Néanmoins, ils décident de se retrouver pour un week-end tous les ans, été après été, lors de la fête du travail. Un rituel se met en place : toujours les mêmes repas, revoir le film, se baigner etc.



L’auteure nous fait le bilan de chaque année écoulée, dans la vie des personnages, comme dans l’histoire des USA, les évènements qui ont été importants, pas seulement le 11 septembre, Barak Obama, ou l’élection de Donald Trump mais tout ce qui construit la société américaine.



Ces personnages sont attachants : Mallory trop romantique, voire naïve qui a des aventures, s’éclate dans son travail de professeur, mais dont toute la vie se déroule sur 28 ans dans l’attente des trois jours de bonheur, et des trois cent soixante-deux d’attente, au rythme des mariages multiples de Cooper. Jake est sympathique, certes, mais j’ai eu constamment envie de lui botter les fesses : quelle passivité, quelle soumission à son épouse dont il n’est que le faire-valoir.



Quant à la meilleure amie de Mallory, Leland, je préfère passer tant elle est la caricature de l’amie toxique, nombriliste, jalouse, envieuse…



J’ai apprécié Nantucket, la plage, les bateaux, imaginé les paysages, car c’est l’île qui est le personnage principal, en fait… je dois reconnaître, quand même que la partie consacrée aux attentats du 11 septembre est émouvante.



C’est un roman sympathique, pour se reposer entre deux lectures plus exigeantes, ou sur la plage, que j’ai un peu plus apprécié que le précédent de l’auteure qui publie deux romans par an, Amélie Nothomb est battue…



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure



#Étéaprèsété #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Un été à Nantucket

Un roman très agréable à lire.

L'espace d'un été, la vie d'une famille va être chamboulée.

Nous sommes sur une île, il fait beau, les plages sont somptueuses et pourtant...

Le fils est envoyé au Vietnam, la sœur ainée attend des jumeaux, les couples se délitent, la benjamine a enfin ses règles et son premier petit copain.

On y croise Bobby Kennedy et le premier homme va marcher sur la lune.

Il est questions de féminisme, d'avortement , de racisme, de passage à l'âge adulte, de secrets de famille et de solidarité familiale.

Le style rend parfaitement cet été de tous les changements.

J'ai aimé cette lecture.
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Un été à Nantucket

Passer un été dans une île renommée au large de Boston, et à bon compte, c'est ce que je viens de faire !



Nantucket, comme Martha's Vineyard, est le lieu de prédilection de beaucoup de plaisanciers de la côte Est des États-Unis.  La famille Foley-Levin n'en constitue pas l'exception, loin de là,  puisque la matriarche, la grand-mère,  y possède une maison. Cette année, 1969, Kate, la mère, ne viendra qu'avec sa plus jeune fille, Jessie,  13 ans, car le fils adoré a été enrôlé dans la guerre au Vietnam, la fille aînée se prépare à accoucher à Boston, et l'autre fille trouve un job d'étudiante sur l'île proche, Martha's Vineyard. Elles seront rejointes par le père le week-end.



Mais tout ne se passe pas comme prévu, il y a des allées et venues fortuites,  et nous découvrirons, entre autres, des secrets et des personnalités qui se dévoileront.



J'ai aimé cette histoire, tout simplement parce que c'est facile d'accompagner ces personnages hauts en couleurs, d'acquiescer à leurs actions, d'être indigné face à des réactions inappropriées.

J'ai aimé le contexte de l'époque, cette fameuse année 1969 qui mêle sans gêne le 1er pas de l'homme sur la Lune, la guerre au Vietnam, les premiers velléités féminines d'accéder à leur indépendance,  les hippies et le festival de Woodstock, le racisme ambiant envers les Noirs,  et le clan Kennedy jamais à l'abri de frasques.



J'ai aimé le lieu, l'île de Nantucket aux rues pittoresques,  aux paysages de toute beauté,  et le ferry qui y mène, porteur d'espoir de jours heureux.



J'ai aimé assister aux aléas de cette famille bourgeoise attachante, avoir la clé qui mène à leurs désirs secrets et à leurs faiblesses, que ce soit à 13 ans ou à 75 ans.



Alors, même si parfois je me suis un peu ennuyée, je retournerais bien à Nantucket. Il paraît que tous les romans de cette auteure se passent là-bas, en été. 

Il ne me reste plus qu'à m'y trouver un pied à terre...ou tout simplement lire un autre de ses romans, c'est plus facile!

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Un été à Nantucket

Nantucket est une célèbre île américaine, au large du Massachusetts, lieu de villégiature estivale pour une population plutôt chic et haut de gamme.

Si vous pensiez lire une présentation à la Guide du routard, passez votre chemin, car nous allons plutôt parler — en tout cas cette fois-ci — du roman d’Elin Hilderbrand, « Un été à Nantucket ».



Cet été 1969 a une saveur particulière pour les Levin, qui passent tous leurs étés dans la demeure familiale, et particulièrement pour Jessie, la cadette : son frère Tiger vient d’être mobilisé au Vietnam, et ses sœurs Kirby et Blair ne seront pas là non plus, la première travaillant sur l’île non loin de Martha´s Vineyard, la seconde étant proche de son accouchement. Bref, la jeune fille ne se réjouit pas vraiment de se retrouver seule avec sa mère Kate, qui, rongée par l’angoisse liée au départ de son fils pour la guerre qu’elle associe par culpabilité à une faute passée, sombre peu à peu dans l’alcoolisme, et sa grand-mère Exalta, une femme peu amène avec ses petites-filles. L’été promet d’être long… En même temps, à tout juste treize ans, on ne peut que la comprendre aisément.



Mais l’été ne se passera pas comme prévu : Jessie connaîtra ses premiers émois d’adolescente, tandis que Kirby, qui est partie loin de sa famille pour se remettre de ses derniers mois difficiles, marqués par la naissance de ses opinions politiques progressistes et une relation amoureuse qui a mal tourné, trouvera sa voie et une nouvelle maturité, et que Blair ressentira pleinement les premières désillusions liées à un mari macho et peut être volage, qui lui impose d’être femme au foyer alors qu’une carrière brillante l’attendait.



Secrets de famille, événements politiques et culturels (la guerre du Vietnam, Woodstock, la naissance de l’activisme anti-racial et féministe, etc.), début de l’adolescence… le roman brasse ainsi plusieurs thèmes grâce à l’entrecroisement des histoires des femmes de la famille, des femmes fortes et qui se laissent malgré tout pas soumettre. Si les histoires ne sont pas toutes réussies (celle de Blair est très convenue et son dénouement est cliché et attendu) et que l’autrice veut absolument un happy end sur tous les plans, en revanche il se démarque positivement par certains de ses personnages, en particulier celui de Jessie, cette jeune fille en fleur, qui vit le début de son adolescence traversée par toutes les questions habituelles, ou Kirby, qui souhaite devenir une jeune femme responsable, maîtresse de son destin et qui a tous les atouts pour y parvenir.



Le tout dans un cadre insulaire plutôt agréable, même si la société qui y est décrite (un microcosme étroit, où tout semble se savoir très vite) a des défauts qui ne sont qu’esquissés dans ce roman (j’ai cru comprendre que c’était un thème que l’autrice traitait souvent dans se romans).



Un joli roman d’été en somme, sans prise de tête, qui se lira facilement sur la plage.
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Un dernier été

Poursuivant son oeuvre avec une régularité de métronome (Les Escales publient chaque année en France sa nouvelle cuvée dans les premiers jours de juin), Elin Hilderbrand nous offre un cette fois-ci un beau roman sur la déflagration que provoque un deuil soudain sur les proches (et moins proches) du défunt. Comment continuer sa vie ? Connaît-on aussi bien ses proches qu'on pourrait le penser ? Voilà quelques-unes des questions qu'Elin Hilderbrand s'attache à illustrer avec ce roman.



Vivian Howe, dite Vivi, se livre à son jogging quotidien en ce mois de juin quand elle se fait renverser par une voiture et en décède. C'est le choc sur l'île de Nantucket car Vivi en était une figure principale, par son activité de romancière à succès et sa gentillesse spontanée, avant d'être évidemment un drame pour ses trois enfants, Willa, Carson et Leo, auxquels elle était très attachée et qui le lui rendaient très bien. Devant cette mort soudaine et injuste, Vivi se voit accorder la possibilité, par son ange-guide vers l'au-delà, de pouvoir suivre la vie de ses enfants et de ses proches pendant tout l'été, et de pouvoir les aider en cas de besoin grâce à trois « coups de pouce », ou possibilité de dévier le cours de leur existence. Que fera Vivi ? Laissera-t-elle ses proches maîtres de leur destin ou l'influera-t-elle ? Comment s'en sortiront-ils face à cette épreuve qui les accable ?



Malgré le fait que le deuil imprègne profondément ses pages, ce roman est doux et lumineux, comme toujours avec Elin Hilderbrand – c'est l'une des raisons pour lesquelles j'apprécie de la lire et ce roman n'a pas fait exception. Déjà c'est agréable de s'immerger dans des romans qui se passent en été, et particulièrement à Nantucket, dont l'autrice est une excellente ambassadrice. Je me sens toujours réchauffée par cette ambiance estivale, saline, chic, qu'elle sait immanquablement recréer, et par l'immense amour pour Nantucket qui irradie de ses pages. Mais qu'elle ressent aussi pour ses personnages, comme le résume très bien le personnage de Carson : « Tu sais comment elle [Vivi] traite ses personnages dans ses romans ? Elle leur donne des défauts, elle leur fait faire des choses horribles… et le lecteur s'attache malgré tout à eux. Parce qu'elle les aime. Parce qu'ils sont humains ».



Et humains, les personnages d'« Un dernier été » le sont : Willa, la fille aînée de Vivi, parfaite mais froide, obsédée par sa nouvelle grossesse qui survient après tant de fausses couches, et qui gardera longtemps pour elle les révélations qu'elle obtiendra sur Vivi par l'ancien amoureux de celle-ci ; Carson, cette jeune fille grande gueule et belliqueuse, qui se cherchera longtemps, notamment en entretenant une liaison scandaleuse ; Leo, cet adolescent embourbé dans sa relation de jeunesse avec Marissa, qui n'aspire qu'à la liberté et à se trouver, ou encore J. P., l'ex-mari de Vivi, qui l'a quittée pour céder aux avances de sa jeune employée, flatté et aveuglé par cette attention qu'il ne pouvait trouver chez sa femme. Et enfin Vivi, ce personnage solaire, gentil et empathique, derrière laquelle on ne peut s'empêcher de chercher Elin Hilderbrand : comme son personnage, elle a publié une dizaine de romans, qui se passent tous en été et à Nantucket, a trois enfants, mais surtout, elle a elle aussi perdu son père jeune, et l'a senti veiller sur elle à des occasions éprouvantes, tout comme elle a promis à ses enfants de faire de même (ces événement sont d'ailleurs la source de son inspiration pour ce roman). Cette intrication étroite de la vie d'Elin dans celle de Vivi donne un tour assurément humain et vivant à ce roman, qui accompagnera parfaitement l'été de ses lecteurs en étant un parfait compagnon de plage ou de piscine.



Je remercie Les Escales et Babélio pour cette masse critique spéciale « Lectures d'été », organisée en partenariat avec Lisez.com et RTL.

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Été après été

Sous ses allures de mélodrame ensoleillé parfait pour les vacances, Été après été s'aventure aussi dans la société américaine des trente dernières années, s'attarde sur les moments marquants de l'Histoire récente de la plus grande démocratie du monde. Ce roman est en effet une succession de tranches de vie liées par un même amour impossible qui cimente les ans, relie chaque moment et chaque épreuve traversée par les protagonistes, la politique états-unienne s'esquissant en toile de fond (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/06/03/ete-apres-ete-elin-hilderbrand/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Un dernier été

Trois coups de pouce, c’est peu et c’est beaucoup à la fois…

Trois coups de pouce, pour de là-haut, essayer de rendre la vie de ceux que nous aimions meilleure, moins difficile ou dans l’urgence, leur éviter de sombrer.

C’est ce qui est donné à Vivian Howe, autrice célèbre sur l'île de Nantucket, renversée par un chauffard alors qu’elle faisait son jogging, laissée pour morte sur la chaussée et montée directe au ciel, où son ange gardien lui fait cette proposition : suivre la vie de ses enfants, de ses proches ce dernier été, avec trois coups de pouce en poche !



Petit à petit, dans un savant jeu de retours en arrière, nous découvrons la vie de Vivi : celle de l’autrice célèbre qui a su redonner un nouveau souffle à l’île sur laquelle elle vit et qu’elle adore, et celle de la femme discrète, un peu dépassée parfois par les impératifs de la vie, pas toujours conciliables avec l’exigence de l’écriture. Pas simple d’être tout à la fois : maman de trois enfants, épouse attentionnée et créatrice dans l’âme. Trois réalités, trois temps, pas toujours compatibles...



Nous découvrons ses trois enfants, très différents : Willa, son aînée qui doit gérer le bonheur de sa grossesse tant attendue avec la détresse de la perte de sa mère. Elle encaisse et tient debout. A la différence de sa sœur, Carson, qui perd pied et est vite rattrapée par ses démons. Et enfin, Léo, le petit dernier, qui va devoir grandir seul.

Au décès de Vivian, c’est tout un équilibre qui chancelle et nous y assistons, comme Vivi du haut de son nuage, avec l’envie de savoir qui a bien pu la renverser sans même essayer de lui porter secours ? Serait-ce son fils adoptif ? Vous le découvrirez aussi celui-ci, en même temps que son ex-mari, son ex-amant et sa meilleure amie… Tous, ils vont devoir faire leur deuil et prendre un nouveau départ…



Difficile de lâcher un dernier été. Les personnages d’Elin Hilderbrand, sont attachants et la promesse de pouvoir veiller et assister une dernière fois nos aimés – enfants, conjoints ou amis – est douce et réconfortante, comme une parenthèse entre ces deux mondes, juste avant de lâcher prise avec la vie et laisser notre petite tribu vivre la sienne…



J’allais oublier : merci aux éditions Les Escales et à Babelio pour cette masse critique spéciale « lectures d’été » organisée en partenariat avec Lisez.com et RTL. Il ne manquait que les vacances, le soleil de Nantucket me réchauffant au fil des pages !
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Été après été

Prenez votre maillot, votre serviette, vos plus belles lunettes de soleil et installez-vous sur le sable de Nantucket pour être le spectateur d’un mélo estival de très bonne facture, comme souvent avec Elin Hilderbrand.



Dans ce fantastique décor naturel, on suit les vingt-huit weekends de la fête du travail américaine, soit le dernier week-end de l’été avant la rentrée, durant lesquels Mallory Blessing et Jake McCloud pourront vivre leur amour, hors du temps et de la réalité. Car durant les 362 autres jours de l’année, Jake McCloud est marié et vit à Washington, tandis que Mallory mène sa vie sur l’île de Nantucket, dans la maison qu’elle a héritée de sa tante.

Pourtant, quand ils se sont rencontrés lors du premier week-end de la fête du Travail, Mallory et Jake étaient célibataires, ou tout du moins, pour Jake, en pause avec son amour de jeunesse, Ursula, une workaholic sans empathie qui lui mène la vie dure. Le coup de foudre est immédiat, mais Mallory, sûre d’elle, lui propose de garder leur histoire entre parenthèses pour ne se retrouver que l’été. C’est déjà curieux en soi – même si on peut comprendre que Mallory, échaudée par une première relation à distance, n’ait pas eu envie de rééditer l’expérience –, mais c’est encore plus curieux que Jake n’ait jamais remis en cause cet arrangement, pris au piège de sa relation avec sa femme, qui le domine et le rabaisse, mais incapable pour autant de mettre fin à cette union pour rejoindre Mallory. Leur potentielle lucidité sur un amour voué à s’affadir si vécu quotidiennement, ou leur peur de vivre un amour qui les déborde m’a posé question pendant toute la lecture du roman, sans que je puisse vraiment choisir quelle hypothèse est la bonne. Peut-être les deux. Peu importe en fait.

Comment Mallory et Jake réussiront-ils à se voir tous les ans, envers et contre tout ? Quelles seront les répercussions de leur relation sur leurs proches, qu’ils soupçonnent le secret ou préfèrent, pour tout un tas de raisons, fermer les yeux ? Un amour vécu illicitement est-il mieux savouré que vécu au jour le jour ?



Elin Hilderbrand réussira ainsi à répondre subtilement à ces questions, en centrant l’histoire sur Mallory et Jake, bien sûr, mais en laissant de la place pour les autres personnages gravitant autour du couple : Ursula, la femme de Jake, une avocate d’affaires puis élue, qui donnera la priorité à son travail sur sa vie amoureuse, dans un étrange effet de miroir par rapport à la vie secrète de son mari ; Leland, la meilleure amie égoïste et arriviste, qui sera le symbole d’une vie new-yorkaise folle que Mallory a laissée sans regret, permettant de faire encore plus ressortir le côté simple et lumineux de celle-ci, et qui vit un amour malheureux avec sa compagne romancière à succès ; ou encore Cooper, le frère de Mallory qui enchaîne les mariages plus malheureux les uns que les autres. Différentes versions des relations amoureuses sont ainsi montrées, sans jugement de la part de l’autrice sur une version préférable à l’autre. Les motivations des personnages ne sont peut-être pas clairement expliquées, mais je pense qu’il faut prendre le roman comme il vient…

« Été après été » n’est pas qu’un simple mélo romanesque en ce qu’il traite discrètement et habilement de différents sujets d’actualité : l’homosexualité féminine par le biais de Leland et Fiella, sa compagne, et plus globalement la place des femmes. Tout le monde reproche à Mallory de vivre seule – et donc forcément malheureuse – alors que c’est elle qui mène sa vie, y compris amoureuse, comme elle l’entend, voire de se faire manipuler par son amant. Personne ne semble avoir compris Mallory, qui est libre, simple et heureuse de ce qu’elle possède. Ce roman est donc un beau portrait de femme.



Un seul aspect du roman m’a laissée dubitative : les vingt-huit sections dédiées à chaque été sont introduites par une liste des événements les plus marquants de l’année, qu’ils relèvent de l’histoire ou du divertissement. J’avoue ne pas avoir totalement saisi leur intérêt (peut-être montrer le côté statique de la relation de Mallory et Jake, qui se retrouvent chaque année à la même date, pour faire les mêmes choses, bloqués qu’ils sont dans cet espace-temps de trois jours ?)



Merci à #NetGalley France, qui m’a permis de découvrir ce roman aux personnages si attachants !

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Été après été

Trois jours par an, le temps d’un week-end à la fin de l’été. Telle est la cadence choisie par Mallory et Jake pour se retrouver, quoi qu’il se passe, pour un « même heure, l’année prochaine ».

« Été après été » raconte ces 28 années jusqu’à ce que…



Une histoire d’amour qui se déroule sur plusieurs décennies. Une romance hors du commun qui se poursuit chaque année durant seulement 3 jours. Chaque année, quoi qu’il arrive…



A travers les années qui passent, le monde évolue et d’astucieux rappels de l’auteure nous resituent à travers des points marquants de l’histoire. Pour Mallory et Jake, c'est aussi leurs vies qui changent. Ils mûrissent, se marient ou ont des histoires, ont des enfants. Mais quoi qu’il arrive, chaque année, en dépit de tout, ils se retrouvent pour le même weekend.

Elin Hilderbrand livre un récit riche en émotions, au cœur de l’île de Nantucket, là où tout a commencé.

Ses personnages, nos héros, on s’y attache intensément et on les aime.



Une romance insolite et écrite avec une belle finesse par Elin Hilderbrand paru aux éditions Les Escales en juin dernier
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un été à Nantucket

Ce roman familial est empreint d'une belle tendresse, d'une atmosphère surannée charmante. Si la plume d'Elin Hilderbrand ne se démarque pas par son originalité, ses changements de focalisation lui permettent de faire la part belle aux femmes du clan Levin-Foley, de la mère à l'aînée en passant par la cadette et la benjamine, pour qui l'été 1969 est décidément riche en rebondissements émotionnels (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/06/19/un-ete-a-nantucket-elin-hilderbrand/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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