Quand l’un d’entre nous disparaît, on se retrouve dans la chaleur d’un troquet, et l’on trinque à sa mémoire. Cela peut paraître curieux, voire un brin frivole, mais c’est dans ce lieu de vie que l’on conjure la mort.
Ces ambiances enfumées, où les « garçons-café » virevoltent entre les corps - assis, debout - avec des commandes toujours retenues par cœur, un plateau dans une main, une serviette sur le bras, l’œil vers le bar ou la porte de service pour ne pas trébucher. Équilibristes, jamais les deux pieds en même temps par terre sauf pour prendre la commande. Chargés à l’aller et vides au retour - à l’inverse de leurs clients, travail épuisant réalisé avec une vélocité et des coups de reins dignes des plus grands danseurs…