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Citation de levri


Lord Thomas Berowne était la courtoisie même. Quand nous sommes arrivés à l’hôtel particulier de sa famille, nous avons emprunté une entrée de service, « afin de ne pas alarmer mes parents », et grimpé un escalier, puis un autre, jusqu’à une pièce toute rosie de velours et de clarté du feu, les ombres jouant ici sur le reflet d’un tableau, là sur le drapé d’une tapisserie.

Il était beau, sans ses vêtements, et a su me donner du plaisir. Mon ami d’enfance Crispin et moi-même avions eu nos petits rituels, mais Thomas Berowne était un adulte qui avait clairement eu beaucoup de pratique. Tout au long de cette nuit, lorsque je m’éveillais face à la façon dont se posait la lumière sur sa peau, à un vacillement de chandelles, voire à un verre de vin qu’on me tendait d’un geste ensommeillé, je me suis senti curieusement en sécurité, et curieusement heureux. Il m’a très peu posé de questions, mais je me suis retrouvé à lui expliquer mes espoirs sur mon travail, mon désir de défier des adversaires de valeur, de livrer des duels aux limites de mes forces et de mes talents. Jusqu’à mon arrivée en ville, je n’avais pas compris à quel point j’excellais. Je croyais tout le monde capable de faire comme moi, plus ou moins, avec une formation convenable. Mon vieux maître ivrogne, un vagabond que ma mère avait tiré de la route par charité, qui m’avait entraîné sans merci, m’avait toujours recommandé de ne pas être trop sûr de moi. J’avais pris cela à cœur. Mais il m’avait aussi enseigné à jauger un adversaire et à tirer parti de chacune de ses faiblesses. Les hommes que j’avais affrontés jusqu’ici aux confins des Bords-d’Eaux n’étaient pas de taille contre moi ; ceux qui l’étaient se tenaient à distance de mon épée. Il n’y a pas de combats de démonstration, dans les Bords-d’Eaux.
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