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Citation de LydiaB


LydiaB
03 décembre 2010
Claude, qui se reculait maintenant jusqu’au mur, y demeura adossé, s’abandonnant. Alors Sandoz, brisé par la pose, quitta le divan et alla se mettre près de lui. Puis tous deux regardèrent, de nouveau muets. Le monsieur en veston de velours était ébauché entièrement ; la main, plus poussée que le reste, faisait dans l'herbe une note très intéressante, d'une jolie fraîcheur de ton ; et la tache sombre du dos s'enlevait avec tant de vigueur, que les petites silhouettes du fond, les deux femmes luttant au soleil, semblaient s'être éloignées, dans le frisson lumineux de la clairière ; tandis que la grande figure, la femme nue et couchée, à peine indiquée encore, flottait toujours, ainsi qu'une chair de songe, une Ève désirée naissant de la terre, avec son visage qui souriait sans regards, les paupières closes.
" Décidément, comment appelles-tu ça ? demanda Sandoz.
- Plein air répondit Claude d'une voix brève.
Mais ce titre parut bien technique à l'écrivain qui, malgré lui, était parfois tenté d'introduire de la littérature dans la peinture.
- Plein air, ça ne dit rien.
- ça n’a pas besoin de rien dire…Des femmes et un homme se reposent dans une forêt, au soleil. Est-ce que ça ne suffit pas ? Va, il y en a assez pour faire un chef- d’œuvre.
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