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Critiques de Emilie Decamp (4)
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24 heures pour la fin d'un monde

24 heures pour la fin d’un monde, un titre mystérieux, qui est ouvert à l’interprétation. Vingt-quatre heures, c’est court pour la fin d’un monde, et pourtant, il suffit bien souvent de quelques secondes pour qu’une vie bascule. Dans ce petit roman, Elle nous raconte, en vingt-quatre heures, les événements qui ont façonné sa vie et qui l’ont emmenée là où elle se trouve actuellement, perdue entre les mots et la drogue, délaissée de tous. Le titre laisse présager une fin sombre, pourtant, rien n’est prévisible, et les scénarios qui se proposent avant la lecture sont multiples.

C’est à ce petit jeu d’imagination que je me suis essayée en recevant le livre et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, je dois admettre que j’ai été déçue par l’apparence de l’ouvrage. En effet, si l'image me plaît et paraît bien à propos, je n’ai pas été impressionnée par la qualité de la première et de la quatrième de couverture, et encore moins par celle de la tranche. En effet, le logo de la maison d’édition est très pixellisé, tout comme le résumé, le prix, la photographie et la biographie de l’auteur, qui est d’ailleurs écrite d’une police différente que je trouve mal assortie au reste. Ce qui m’a le plus gênée, toutefois, c’est que le nom d’Emilie Decamp soit à peine visible, écrit en noir sur fond gris foncé.

L’intérieur du roman m’a lui aussi laissée sur ma faim car je n’avais pas l’impression d’une œuvre réellement finie du point de vue de la mise en page. Les variations de police sont intéressantes car elles font écho aux différents styles avec lesquels l’auteur s’amuse, mais elles ne vont pas très bien ensemble. De plus, les interlignes sont très aléatoires, ce qui m’a quelque peu perturbée. Je cherchais une logique, pensant que cela donnait des informations supplémentaires sur l’organisation du récit, mais je n’en ai trouvé aucune. Heureusement, je ne m’arrête pas à l’apparence d’un livre…

En voyant le nombre très réduit de pages et les paragraphes espacés, écrits en gros caractères, j’ai décidé de retarder un moment cette lecture qui se révèlerait sans aucun doute rapide en faisant des hypothèses sur son contenu. Autant vous dire que je ne m’étais pas du tout préparée au délice qui allait suivre, un vrai coup de cœur qui porte à réfléchir. Emilie Decamp a une plume magnifique et tout au long du récit, elle s’essaie à différents styles, mêlant à son récit entre autres lettres et poésie. C’est dans ce dernier genre qu’elle excelle, et c’est sans aucune surprise que j’ai appris qu’elle avait déjà publié plusieurs recueils de poèmes. J’avoue que la poésie ne m’attire en général pas réellement, mais ce qu’elle a écrit là m’a particulièrement touchée. En rimes, et particulièrement sombres, ces petits textes témoignent parfaitement de l’état profond de désespoir dans lequel l’héroïne se trouve.

Pour parler d’Elle, justement, l’auteur a su trouver les mots justes pour la rendre sensible et attachante, sans toutefois nous dégoûter complètement de la vie, comme c’aurait pu être le cas. Sans jamais apprendre son prénom, et à travers de courts chapitres représentant chacun une heure, s’approchant irrémédiablement de l’instant fatidique, on en vient à la connaître, à comprendre sa vie, son existence et les étapes qui ont causé cette descente aux enfers. Et alors, des questions apparaissent : que faire quand on n’a plus personne pour nous aider ? A quel point le milieu dans lequel nous grandissons influence notre avenir ? Et, plus ouvertement, pourquoi vivre ? C’est une interrogation qui a probablement traversé l’esprit de la plupart d’entre nous, alors que nous ne nous trouvions pas nécessairement dans une situation aussi désespérée que celle de notre héroïne. Il y a des milliers de réponses, allant du simple plaisir physique de la vie et du fait d’exister à l’amour et aux petits plaisir que les autres nous procurent. Mais quand il n’y a plus rien à quoi s’accrocher, qu’on est seul au monde, que se passe-t-il ?

C’est cette sombre perspective que nous dresse Emilie Decamp dans ce roman. Les petits chapitres font penser à une sorte de retour sur soi-même, écrits un peu comme un « stream of consciousness », dans un ordre personnel à la narratrice, selon le fil de ses pensées. Des petits bouts de sa vie. Des souvenirs. Elle sait qu’elle va mourir, et c’est le moment de faire le bilan de son existence et, pourquoi pas, de comprendre comment elle en est arrivé là. Il y aurait eu d’autres développements possibles, des fins heureuses, où l'écriture l'aurait emporté sur la drogue, ou plus sombres encore. L’auteur a choisi celle-ci, et à juste titre me semble-t-il. Certains pourraient lui reprocher de tomber quelque peu dans les stéréotypes, mais loin d’être dans l’excès, cela donne justement plus de force au récit. Ainsi, un univers sombre est décrit, sorti de son imaginaire… mais qui, en fait, est bien réel pour certains d’entre nous.

24 heures pour la fin d’un monde est un petit roman qui se lit extrêmement vite, mais qui n’en est pas moins poignant. Alors que les larmes coulaient toutes seules, j’ai eu envie de faire durer le plaisir le plus longtemps possible, et j’ai été bien déçue de tourner la dernière page. Comprenez-moi bien, cette déception n’a rien à voir avec la fin ou l’histoire en elle-même. C’est seulement le regret d’avoir passé un si bon, mais si bref moment aux côtés de cette héroïne torturée qui n’a pas eu de chance dans sa vie. Je ne vous le cache pas, ce n’est pas un récit gai, mais je le recommande néanmoins à tous. Extrêmement touchant, je pense toutefois qu’il est préférable d’avoir déjà une certaine maturité pour l’apprécier à sa juste valeur, d’une part en raison du sérieux des thèmes abordés – la drogue, la mort et un univers très noir – mais aussi et surtout pour en saisir la profondeur et les subtilités qui échapperaient sans doute aux plus jeunes lecteurs.

Je termine donc en remerciant le forum A&M pour l’organisation de ce partenariat, et les Editions Chloé des Lys pour leur confiance. Un grand bravo à l’auteur, Emilie Decamp, qui nous offre une histoire magnifique, écrite d’une plume belle et sensible, malgré l’apparence quelque peu décevante du livre. Un coup de cœur !
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24 heures pour la fin d'un monde

« 24h pour la fin d’un monde », voilà un titre bien évocateur qui annonce de suite la couleur de l’histoire à suivre. Pourtant, rien ne peut vous préparer à ce qui va suivre, rien ne vous immunisez contre toute la douleur, la souffrance de ce roman. Rien sauf à avoir un cœur de pierre. Le 4e de couverture dit tout et on ne peut rien dire de plus sans dévoiler l’histoire entière.



Ce roman pose beaucoup de questions sur la vie, sur la mort, sur la dépression, la drogue, le rejet etc. Comment peut-on vivre quand tout le monde vous jette la pierre ? Vous claque sa porte au nez alors que vous tentez tant bien que mal de vous en sortir ? Comment vivre dans un monde où l’on vous refuse tout : amour, aide et même vie.. ? C’est ce que va vivre notre personnage et ce qu’elle va nous raconter à travers ces lignes. Dernières lignes pour 24 dernières heures.



Dire que cette histoire m’a touché au plus profond de moi ne serait pas suffisant pour définir ce que j’ai ressentis à la lecture de ces lignes. Je me suis reconnue dans le personnage puisque ça a été comme si je lisais une partie de ma propre histoire, la drogue en moins. La dépression, la drogue, la mort.. Autant de sujets presque tabous que l’auteure aborde avec aisance et beaucoup de soin jusqu’à nous faire ressentir les souffrances de son personnage. Combat d’une vie pour finalement tout perdre sur une erreur là où votre famille ne vous accorde aucun droit à l’erreur, le cercle vicieux se forme. Vous sombrez, vous essayez de vous en sortir mais vous replongez parce que malgré vos efforts, on vous rejette.



Est-ce donc là la réalité du monde dans lequel on vit ? Un monde basé sur la perfection où toute erreur est impardonnable ? C’est en tout cas ce que j’ai ressentis au fil des pages. Rejeter par la société, ces personnes qui essaient d’oublier dans la drogue finissent souvent par prendre la dose de trop. Est-ce donc pour eux la seule fin possible ?



En plus de transposer tout cela, le roman et notamment sa fin pose une question importante à mes yeux : faut-il qu’un être cher qu’on a rejeté toute sa vie se donne la mort pour que l’on se rende compte de nos erreurs ? Cela arrive tellement souvent que l’on peut se demander pourquoi l’homme ne se remet pas en cause, pourquoi il met tout sur le dos de l’autre plutôt que de se dire que c’est de sa faute cette fois. Un peu comme cette jeune fille et son père.



Une histoire d’un amour non partagé, d’une tentative de survie, d’oublie et quand enfin tout est finit, que nous reste-t-il ? Une histoire touchante qui vous fera verser votre petite larme, qui vous fera peut être voir le monde autrement.



Pour conclure, je dirais simplement que l’auteur a un style maîtrisé qui permet de vraiment transmettre les émotions du personnage au lecteur. Un roman qui bouleverse et ne laisse pas indifférent. Aussi, pour cette lecture, je remercie chaleureusement la maison d’édition Chloé des Lys mais aussi le forum Sanctuaire de la Lecture mais surtout, son auteure, Emilie Decamp qui nous fait partager cette histoire si particulière, si triste et pourtant si belle.

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24 heures pour la fin d'un monde

Pour commencer, je tiens à remercier le forum A&M et les Editions Chloé des Lys pour ce partenariat.



24 heures pour la fin d'un monde de Emilie Decamp est publiée aux Editions Chloé des lys, et raconte l'histoire d'une jeune fille qu'un profond mal-être a fait se réfugier dans la drogue et les mots. Ce livre est une sorte de journal intime...



Avant de parler de l'histoire et de tous les points positifs que j'en ai à dire, je tiens à mettre en avant le point faible de ce roman, qui ne réside pas dans l'écriture ou l'histoire, mais dans la présentation. La couverture est sympa, mais le nom de l'auteur et la maison d'Edition sont écrits en noir... sur du gris foncé ! Résultat : on les voit très peu. La tranche du livre, dont je n'ai pas parlé dans la vidéo, est complètement mal faite : étirée et illisible. Quant à la quatrième de couverture, nous avons le droit à beaucoup de pixels que se soit pour le résumé, la photo de l'auteur ou la maison d'édition. Quant à l'intérieur, j'ai eu l'impression de tenir un brouillon : il y a des interlignes de hauteurs différentes sans raison apparente... Et pour finir avec les "défauts" qui ne sont malheureusement pas très vendeurs pour le livre, le prix : 15€. Quand on sait que le livre est écrit en gros caractère, qu'il fait 107 pages et qu'il se lit donc en 20 minutes... C'est peu vendeur.



Pourquoi citer tout ça ? Selon moi, ces défauts sont malheureusement un grand préjudice pour ce roman : divisez le prix par deux, améliorez un peu la couverture, et les gens comprendront qu'ils tiennent un superbe livre. Prenez-le ainsi, et il loupera beaucoup de ventre. Or, il y a quelque-chose dans ce livre, et vous risqueriez passez à côté !



Ce qui fait le charme de ce livre ? Un titre mystérieux qui annonce plusieurs fins possibles, heureuses ou malheureuses. Le genre de titre où vous vous perdez en supposition, le genre de titre qui vous attire mine de rien. Ce fut mon cas d'ailleurs : Je me suis beaucoup interrogée sur la manière dont le monde d'une personne pouvait s'écrouler. Et la réponse est : de plusieurs façons justement.



Le début de l'histoire m'a un peu perturbée par le style d'écriture particulier, poétique mais qui embrouille le lecteur : le reflet des pensées et du chaos de notre héroïne. Pas le temps de penser à refermer pour autant ! Nous alternons narration avec prose et poésie en vers. Si la prose m'a un peu échappée (je n'ai d'ailleurs compris que c'était de la prose qu'un rédigeant ma chronique : je ne suis pas une spécialiste de la poésie...), j'ai beaucoup aimé les poèmes : sombres, violents, ils me parlaient davantage et nous permettent de mieux saisir les tourments intérieurs de notre héroïne.



Concernant l'histoire ? Peut-on d'ailleurs parler d'histoire ? J'ai eu plutôt la sensation que c'était un retour sur soi-même, une sorte de journal intime où notre héroïne vomissait rancoeur, douleur, peur... Le tout donnant une impression de cohésion, mais pas une histoire a proprement parler (sauf la fin). C'est un texte subtil, profond, poétique et bouleversant. Le livre est court mais nous avons le temps de nous accrocher à l'héroïne, de vouloir l'aider.



Ce livre m'a beaucoup chamboulée, et je peine à trouver les mots pour en parler. Le désespoir de cette jeune fille m'a saisie et j'aurais aimé l'aider d'une quelconque manière, lui apporter un peu de réconfort. Mais nous ne sommes que le lecteur de sa propre vie. Dans ce livre, nous sommes confrontés à l'erreur humaine, à la fatalité du destin et à l'impuissance. La raison des tourments de la jeune fille, nous la comprenons rapidement et ça m'a troublé, peut-être en écho à de propres tourments ? Je ne me suis pas totalement identifiée à elle, mais j'ai trouvé dans ce livre quelque chose qui m'a remuée, bouleversée et fait pleurer.



Que peut-on conclure de ce livre ?



Ce livre, c'est un recueil de douleur, de colère et d'impuissance. C'est une question lancinante qui détruit lentement une vie, entraînant une jeune fille dans la drogue et avec pour seul soutien, les mots. C'est un combat, une fatalité, une destruction, un espoir...

Ecrit dans un style poétique, l'auteure parvient à faire ressortir avec précision et netteté les tourments d'une jeune femme, nous entraînant dans un roman bouleversant et rempli d'émotion. Ne vous fiez pas à la présentation : ce livre est superbe et je vous le recommande pour une plongée dans les ténèbres intérieurs, qui vous remueront et peut-être, vous tireront quelques larmes.



Je recommande ce livres davantage aux adultes (ou aux adolescents à partir de 15/16 ans), mais je le recommande vraiment à tout le monde !
Lien : http://freelfe.blogspot.fr/2..
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Or 2.0

La couverture me faisait penser à du gore, du sanglant, du hard... Mais ce ne sont que les illustrations qui sont représentées ici de cette manière. Par très à mon goût d'ailleurs mais je dois reconnaitre que le talent est là.



Concernant les poèmes, j'ai deux pensées : certains sont beaux, bien trop courts, ils sont fluides et m'ont un peu émue par la sensibilité qu'ils dégagent. D'autres sont moins subtils et m'ont bien moins touchée.



Un petit recueil sympathique mais qui n'est pas illustré comme il le devrait.
Lien : http://leslecturesdemaryline..
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